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- Écrit par jc
- Création : 7 décembre 2021
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Un petit CR qui a bien failli ne jamais voir le jour.
Tout d’abord parce qu’en général, les CR, ou on les fait tout de suite, ou on les fait pas. Et celui-là on l’a pas fait tout de suite (la sortie date de septembre… 2020 !)
Et aussi parce qu’il s’en est fallu de peu que la flotte nous empêche de seulement attaquer la voie.
Début septembre 2020 donc, on a 2 jours avec le poulet.
Dans le viseur, SIDA dont on rêve depuis 4 ans quand on avait fait la Ravier dans cette même face N de la Tour. Le-retour-de-la-face-nord-classique
On sait que la face est sèche, enfin on croit savoir : difficile quand on est loin d’être au fait de la météo localement.
Après une petite nuit, et une bonne marche d’approche on arrive au pied de cette belle face, et là c’est le drame : c’est trempé ! On sait pas trop d’où elle vient cette flotte (Mais il a pas fait beau ces derniers jours ???) mais elle est là.
Quitte à faire SIDA, autant la faire au sec, on essaie de se persuader que ce sera mieux demain, et on change de plan. Tant pis pour l’intégrale du cirque en J2, on va faire un tour aux Sarradets en J1, d’où on peut bien observer que c’est sûr ça sèche, c’est sûr demain ce sera sec, c’est sûr demain ça va faire…
Sauf que le lendemain matin, au réveil au Col des Tentes, c’est la cata : il a plu cette nuit, la route est mouillée, les nids de poules sont plein d’eau, c’est mort. Nooooonnn !!!
Du coup on re-change de plan, on prend qqs coinceurs et le topo d’un voie en face S du Casque : au soleil ça va sécher.
Mais en arrivant au Col des Sarradets, on est pris d’un doute : Mais c’est sec ici !!??
Un gars qui a bivouaqué sur la terrasse du refuge nous le confirme, pas une goutte ici cette nuit. On re-re-change de plan, on cache notre quincaillerie sous un rocher, et on part avec les dégaines (on en a juste assez, ouf !), un optimisme modéré, et un sympathique binôme de grimpeurs locaux, pour la face N (oui, ça va on commence à connaitre l’approche…)
Une fois au pied de la bête, il y a bien qqs coulures, mais globalement c’est OK, feu !
Une première longueur facile (commune avec la Ravier) nous dépose au pied des difficultés.
Même plus d’un an après, je me rappelle de certains éléments dans presque toutes les longueurs.
Dans L2, ça attaque fort. Un mur vertical, de petites prises, des beaux mouvements !
Mais on s’applique, les pas se gagnent, et c’est pas vraiment une échelle de spits.
Le rocher est dément (et il va le rester !) : calcaire gris très adhérent, joliment sculpté.
L3 commence un peu à gauche du relai par un pas de bloc, puis déroule une longue traversée à droite en dalle, très fine, pour aller rejoindre l’écaille de la traversée de la Ravier, avant la longueur clé de celle-ci.
Cédric se colle à L4. Elle attaque par une traversée à gauche sur de grosses écailles
avant de remonter une fissure déversante, mais plutôt bien prisue. Très beau encore.
L5 commence aussi par une traversée à gauche avant de remonter un mur bien soutenu avec des points qui s’éloignent nettement.
La fin en cannelures est très belle (pas évident parfois de choisir le bon passage, surtout avec le point précédent… loin).
On arrive alors sur une grande vire où on pourrait presque poser un Falcon ;-)
L6 remonte un beau pilier, puis un petit dièdre. Cédric s’en charge.
L’ambiance commence à être vraiment dingue, suspendu dans le haut du Cirque !
L7 est assez courte, avec juste un pas après une traversée à droite.
L8 par contre est bien longue, soutenue et obligatoire, une des longueurs clés à mon avis.
Pas mal de lecture aussi, ça louvoie un peu.
La fin de la longueur est trempée, mais ça passe bien, le rocher est incroyablement adhérent !
Enfin L9 (légèrement modifiée lors du rééquipement) permet de sortir par une belle fissure dans un rocher qui fait penser aux proches parois d’Ordesa :-)
Voilà, que dire de plus ?
Que c’est sublime, qu’on attendait beaucoup de cette voie, et que c’était encore plus beau qu’on imaginait !
Une des toutes plus belles voies équipées qu’on a faites jusqu’à présent…
En plus le retour par le Brèche est toujours aussi sympa, et change drastiquement de paysage, et de température !…
Commentaires
C'est vrai que sur la vire il y a plus de place que sur la photo emblématique avec Alex Onnold.
Encore une voie qui se mérite...
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