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- Écrit par cedric
- Création : 8 septembre 2016
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Alors celle-là, on l’avait dans le viseur depuis peu car sur le papier ça s’approche fortement de notre niveau max. Mais bon, les dernières sorties aidant, l’été jouant fortement les prolongations et un mail de Ricovert disant que la face nord de la Tour est en conditions exceptionnelles, on se lance : direction la Ravier Dufourmantelle.
C'est par là : et c'est à la hauteur du classement dans les 100 plus belles !
Participants : JC et Cédric
La sortie commence dimanche par un texto de JC : « La Tour est en top conditions, rappelle moi si tu peux ». Je rappelle le loustic : « samedi dernier j’étais dans l’empire des sens avec Mickael (ils bossent des fois au labo ???) , c’était super je suis bien en forme. Là, on me confirme que la Tour est sèche, mercredi il fait super beau, tu penses que tu peux t’organiser ? ». Ben je vais essayer :).
La Tour, c’est pas à côté du parking, alors on aimerait bien raccourcir l’approche en dormant aux Sarradets. Mais bon, entre un refuge aux capacités réduites à cause des travaux d’agrandissement et un gardien qui ne voit pas d’un bon œil une arrivée vers 22.00 (et il a bien fait le bougre car à mon avis on serait pas arrivé avant 23.30 plutôt), faudra faire sans.
Donc on dégage de Bordeaux mardi en fin d’aprem’, et zou, direction le col des tentes. On a bien le temps (le col des tentes, c’est le bout du bout quand même) de discuter du topotage efficace de JC. Je joins ci-dessous le topo de Luichy (j’espère qu’il ne nous en tiendra pas rigueur) sur lequel sont tracées en bleu les longueurs prévues (issues de C2C et qui nous ont paru être une bonne option). Bon au niveau horaire, on prévoit un retour bien tardif le lendemain, d’autant plus que « Cédric grimpe pas beaucoup plus vite que Géraud ». Merci binôme.
[JC : je nie en bloc cette comparaison ! Géraud, si tu me lis...]
Topo de Luichy agrémenté en bleu du topotage C2C par JC
Repas champêtre sur le rond-point au bout de la voie rapide qui sort de Lourdes, et on arrive au col des tentes avec la nuit. On trouve une bonne aire de bivouac un peu avant ce dernier qui nous avait été conseillée par pote Alain (dans une épingle, un peu en contrebas de la route près de restes de construction). On sent qu’il y a un peu de pression, la nuit ne sera pas terrible. Je remercie en particulier la vache qui est venue se frotter à la tente à 01h48…
On se lève avant le réveil vers 04h30, on avale péniblement le petit déj et zou direction le col des tentes. On jette la voiture et c’est parti. Le zig et le zag dans la nuit noire passent plutôt rapidement. Malgré une marche à un rythme modéré pour pas se cramer pour la suite, on arrive au refuge et c’est toujours nuit noire. J’ai des hallucinations : je vois sans cesse des frontales qui nous rattrapent mais JC me dit que c’est mon plafonnier au col des tentes qui ne s’éteint pas. J’espère qu’on n’est pas en train de faire un remake…
La tache : c'est JC :) On suit la sente après le refuge...
Petite pause au refuge pour faire le plein en eau et attendre l’arrivée des 1ères lueurs. On voit le refuge en train de se réveiller : défilé de tronches fatiguées. On aurait surement pas mieux dormi ici. Allez on s’y recolle, on essaye de repérer la trace iso je sais plus quoi (qui reste à niveau en fait) et qui part de l’aire de bivouac. On réveille un peu les gens qui dormaient là avec nos frontales et on aperçoit la sente. Let’s go, direction la Tour. Au début c’est très bien marqué, on croise même 2 regards (captage refuge ?) et un cairn avec un poteau au milieu. Impec :). Et puis on arrive au niveau des barres rocheuses et ça se complique un peu. On est trop haut, mais on repère d’autres traces qui passent plus bas. On descend, on descend encore, mais bon on avance.
Le cadre de l'approche est 3*. Et pour le moment, ils sont bons les éboulis
On finit par trouver des kairns, cool, mais aussi des éboulis bien pénibles (moins cool :( ). On s’approche de la face et là on fait pas les malins : c’est vertical, hyper compact, et assez austère. Ah quand même ! La tension remonte d’un petit cran. On n’arrive pas à se repérer dans la muraille, on voit le chrono qui tourne…On continue à avancer et finalement, alors qu’on peste après les éboulis de m***, on retrouve un petit kairn qui nous dépose au pied d’un motif qu’on reconnait bien avec les photos et un manche de pioche au pied. Si c’est pas la voie du soupçon, on est au bon endroit. On se demande si on est pas aussi inconscients que Finot et Orel s'élançant à la grande époque dans la Mailly.
[JC : J'avoue qu'à ce moment, j'en mène pas large, me demandant si on est bien à notre place. La face est impressionnante, en particulier les premières longueurs font pas rire...]
On voit pas sur la photo, mais les éboulis sont ici très pénibles !!! Et derrière, ça impressionne...
Ca fait pas rigoler le truc !!! Y a une ligne de faiblesse là dedans ???
Personne devant, personne derrière, ça c’est cool. Je prends donc mon temps pour m’équiper, boire et manger un petit coup. On est tendu, le mur au-dessus fait pas rigoler. En plus, le pq a disparu et mon baudard me fait des misères. Pour la répartition, JC a accepté « avec plaisir » de s’occuper du crux. Ce qu’il ne savait pas, c’est que c’est un package : c’est longueurs paires et relais inconfortables (au moins au début).
La tension se lit sur les visages. P*** elle va se délover la corde oui ?
Mais il est passé où le PQ ??? (pendant ce temps je bataille avec mon baudard)
Comme prévu ça attaque cool (1ère longueur), pour se retrouver assez rapidement dans le vif du sujet (les 3 longueurs suivantes). Le temps que j’arrive au 1er relai (faut bien justifier la réputation), 6 personnes en finissent avec l’approche. La fasse est sèche et ça se sait. Ça se passera très bien car 2 cordées mettront le cligno à gauche dans SIDA (qui a l’air très classe !) et une cordée partira dans la Ravier après nous. On les a pas revus :).
Ca attaque cool. Mais ca va pas durer...
Finalement, dès qu’on se met à grimper, on arrive à se détendre. Le début est très raide avec une grosse ambiance ! Gros budget sur les décors, un peu moins sur les pitons et coins de bois qui commencent à vieillir. Mais bon, on grimpe « avec la cavalerie au cul » et y a de la place pour protéger. JC gère avec grande classe la longueur clé, ça parait presque facile ;).
En route vers les difficultés.
Relai. Il a fait fumer les bras un peu la !
Je comprends mieux pourquoi ....
Fil à plomb
"P*** avance au lieu de prendre des photos, c'est trop inconfortable là...."
On se relache, les sourires (encore timides) apparaissent...
Attaque de la longueur clé...
Là il est en train de gérer le JC. Chapeau !!!
La fin de 40 mètres de grande escalade !!!
Et juste à gauche, les corn flakes de SIDA...
Moi aussi j'y étais !!! Sponsorisé par Samsung
Grand coup de chapeau aux ouvreurs qui sont partis dans un truc comme ça il y a 60 ans ! Fallait avoir le moral…, on arrive à R4, point de non retour. Mais bon, on a fait le dur, ça commence à sentir bon :)
JC sur le bouclier. Maintenant il faut sortir
L’itinéraire est super logique, l’ambiance démoniaque, ça avance. Y a même pas trop de renfougne, juste des dièdres un peu étroits. JC traverse une première coulée (ah, c’est pas censé être sec ?) et va faire relai dans la grotte. Un peu de spéléo, et j’arrive à R7. C’est souvent ici que ça coule. « Hé, JC, bonne nouvelle : le relai est au sec :) . Et en plus ça ne résurge pas dans le dièdre suivant. Ça coule franchement !». Le petit bruit de la cascade fait très « nature et découverte », c’est relaxant.
Un peu de spéléo
Niko : Ca te rappelle pas un truc vers le petit pic ?
Sortie de taupe !
Même si « une voie complètement sèche à la Tour c’est pas une voie à la Tour », ça le fait pester comme un pou le binôme cette aquaescalade. Moi pour le moment ça me fait marrer, en plus j’ai pas fait de canyon cette année. Comme c’est écrit un peu partout, ça a beau couler, la caillou reste hyper adhérent. Par contre, quand mon tour vient, je comprends vite pourquoi il n’arrêtait pas de râler. C’est hyper désagréable, et on se retrouver vraiment trempé en 2 secondes chrono !!!
On voit pas trop sur la photo, mais ça coule franchement !!!
Bref, c’est pas grave, reste une mini longueur pour déboucher sur la plateau, ça y est on y est !!! On a mis moins de 6 heures et ça c’est super bien passé.
"P*** on a fait la Ravier à la Tour ! Enorme !!!!"
On prend le temps d’aller au sommet, c’est super beau (on connaissait pas ni l’un ni l’autre) et puis c’est parti pour la loooooooooooooongue descente. Déjà, on sort de la face nord et on prend 15 degrés. Pas cool. En plus, on a voulu grimper léger, on est à sec. Vivement le refuge. Contre toute attente, on l’atteint assez rapidement (après un bon coup de chaud entre le pas des isards et la brèche quand même :)).
Summit :) Ordessa, on reviendra !!!
Ca chauffe plus qu'en face Nord !!!
Et c’est là que tout se met à dégénérer. « T’as pris de la monnaie Cédric ? ». « Bien sûr j’ai un billet de 20 balles…. Dans la boîte à gants ». Et merde. Je ne connaitrai pas cette fois l’OCP. Ni la bière. Bon ben ça sera plein d’eau, et c’est parti pour le zig zag. L’hélico qui transporte les charges pour les travaux nous nargue en faisant le trajet en moins d’une minute… Avec des retours à vide bien sûr. Si ça c’est pas gaché…
18.00 à la bagnole, retour sans encombre, y a plus de touristes sur la route. Impec’. On n’est quand même pas tout frais, mais qu'est ce qu'on est contents ! La banane.
Voie « muy recommendable » avec grosse ambiance. On avait 2 jeux de friends jusqu’au numéro 3 et un numéro 4. C’est peut être un peu beaucoup, mais c’était bien confort. Les cablés ont bien été promenés, ils peuvent rester à la maison. On n’avait pas les micros et ça n’a pas manqué. Pour la prochaine, on ira peut être faire un peu d’équipé, on aura le baudard plus léger :). Mais pour le SIDA, on attendra encore un peu, la marche d’approche et de retour touche et ça a l’air de grimper !
[JC : Voie à la hauteur du mythe ! Encore merci à Michael (pour le plein de confiance à Saint-Guilhem) et à Eric Gerardin pour les infos sur les conditions !]
Ca fait pas envie SIDA ???
Commentaires
Super les gars.
Beñat, envieux.
Ca c'est de l'OCDP copieuse... à défaut d'OCP au refuge
Euh... c'est quoi la précédente ?
Bravo.
Je rêve éveillé en vous lisant.
Comme je grimpe a peine plus lentement que Cédric
(dixit Cedric, citant JC, et en retournant l'énoncé), je peux peut-être envisager cette course
(mais plus vers le solstice d'été).
Bye
Vraiment majeur !
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