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- Écrit par jc
- Création : 12 décembre 2021
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Encore un petit CR pas tout frais, mais rafraichissant !
(La sortie date de mars 2021.)
Depuis plusieurs années, on avait cette idée dans un petit coin de la tête d’aller faire un tour dans le Grand dièdre des Spijeoles dans sa version hivernale : qqs photos glanées sur le Net nous avait bien alléchés ! Après un hiver (de merde) 2020, où on avait pu prendre un peu d’expérience en goulotte, et un bivouac dans la Coume de l’Abesque l’été suivant qui m’avait réconcilié avec l’approche (!), on s’était mis à guetter les conditions… On a cru voir un créneau favorable mi-février, mais j’étais alors dans les Alpes, et le temps de rentrer la météo s’était remise à la neige non-stop. Quand ça s’est enfin calmé, j’ai proposé d’aller tenter le coup, sans trop de certitude. Le 10 mars, on est donc parti (à 3 : Cédric, David et moi) direction les granges d’Astau, puis le refuge d’Espingo. Visiblement, on était les seuls à avoir eu cette idée : personne au refuge (plutôt confort). En plus le temps bien dégagé promettait d’un regel béton le lendemain. Même le lyoph de David seulement rempli de ses déchets redescendus du refuge du Couvercle ne pouvait pas tempérer notre confiance enthousiaste !!
Le lendemain, réveil nocturne, ptidej’ vite fait, et c’est parti. Tout le bas est déneigé, et on ne s’arrête pour mettre les crampons qu’assez haut dans le petit raidillon après avoir quitté le sentier muletier. Au moment de refermer mon sac « Ah merde ! » mon casque part façon luge sur la neige gelée puis disparait. Petit moment d’hésitation. Personne devant, donc personne au-dessus, pas envie de laisser tomber les copains, allez je continue.
On laisse les batons dans la bas de la grande combe qui mène au pied de la face, et là le doute s’installe : la neige est de moins en moins dure, plus ça va plus on enfonce, moins le moral est là. Les derniers mètres se font au ralenti, on y croit plus, ça coûte !! Au pied de la goulotte c’est pas l’optimisme. Après une petite hésitation, j’y vais voir. Et là c’est la bonne surprise : dans la goulotte la neige est très dure, et il y a même un peu de glace !
Les 2 premières longueurs sont un enchantement : une belle goulotte, au soleil, bien protégeable, pas trop dure mais suffisamment pour faire chauffer les mollets et les avants-bras. On se régale, et on avance assez vite (avec 70m de corde, on tire des grandes longueurs !!)
On passe alors à l’ombre. David prend le relais pour les 2 longueurs suivantes. D’abord une succession de rampes plus facile, puis une magnifique longueur dans un dièdre couché, avec un ruban de neige dure dans le fond, très esthétique !
La fin se fait plus mixte dans les 3 dernière longueurs. L5 assez longue et bien soutenue avec juste ce qu’il faut de placage (et de protection), on s’applique ! L6 contourne par la droite un bloc décollé, passage très sec, heureusement les protections sont bonnes (on croise même qqs pitons). Enfin L7 est encore très belle et permet de sortir sur l’arête, juste en-dessous du sommet.
On prend le temps de finir de monter au sommet. Le temps est superbe, toute la zone frontière est immaculée : du blanc et pas une trace, décor de rêve. On savoure encore un peu le soleil après l’ombre, et on entame la descente, jusqu’au refuge (je récupère mon casque intact en passant !), puis jusqu’aux granges (c’est long… on finit avec les jambes et les épaules HS).
Quelle chance d’avoir pu faire cette belle course dans ces conditions !!
Commentaires
L'avantage du Spijeoles, c'est que t'as le temps de te refaire le match pendant la marche de retour. Généralement, il faut bien 1 an avant d'avoir envie d'y retourner
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