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- Écrit par cedric
- Création : 21 mars 2017
- Affichages : 2046
JC n'en a pas encore ras les piolets de passer du temps avec un naze, alors il veut bien m'emmener à la montagne. C'est cool, ça me manquait pas mal depuis la déchirure de la fesse...
Participants : JC et Cédric
Même si les lignes du 1er étage apparaissent encore sur la webcam, JC aimerait bien me faire découvrir "le vrai alpinisme". Celui où il faut surtout grimper avec la tête et réfléchir à 2 fois avant de bourriner !
On aimerait bien aller faire un tour dans les PA, mais un coup de fil au PGHM d'Oloron (échange très sympa, merci à eux !) nous conduit vers notre plan B --> on va essayer d'aller jouer vers les PO et Porte Puymorens. Pas trop de retour sur les condis, 2 écoles s'affrontent (pour un appel au PGHM d'Ariège): celle du prix du gasoil et celle du "on verra bien sur place".
Reste un détail à règler : où va-t-on crêcher ? Niko nous enlève encore une bonne épine du pied et nous oriente vers le castel Izard --> c'est propre, calme et bien placé. Impec'.
Le vrai alpinisme, ça pique. Réveil à 04h15 avec une nuit pas excellente, heureusement qu'on n'a pas dormi à Foix car ça aurait sonné une heure plus tôt.
Sur le coup de 05h00, on quitte le parking du col de Puymorens. Cool. Y a pas mal de bagnoles, une tente de montée. Mais on voit pas de frontales devant. Cool :)
On remonte tranquillement la piste de ski de fond. Je sens que j'ai rien foutu depuis 6 semaines, je me traine... Heureusement que les pistes sont là, car c'est la première fois qu'on vient dans ce coin et la nuit est encore bien noire.
La lune fournit encore un éclairage efficace, remplacé par les premières lueurs du jour.
On découvre le secteur : y en a pour les skieurs et pour les piocheurs aussi...
Et là on découvre un peu le potentiel du secteur : des lignes pas très longues, mais très esthétique.
La ligne visée sous la brèche un peu à gauche. Plus à droite qui sort quasi au sommet : nuit de Carnaval
C'est beau, mais ça fait un peu peur quand même. Ca a l'air bien raidos. Mais bon, avec la nuit claire, ça a bien regelé, ça ne peut que bien se passer ;)
Pour le moment ça porte encore bien...
On s'approche de plus en plus de l'objectif (couloir des français à la pointe de la Vignole), et la c'est le drame : la croute de regel laisse la place à un sucre bien inconsistent. Super !
Et plus on s'approche, moins on a l'impression qu'il y a de la glace au fond de la ligne. "T'as vu JC, ça a pas l'air bien épais"... "Ouais, TG". On se rapproche de notre 1er but à grand pas on dirait :(.
Quitte à être venus jusque là, on s'équipe, et on va voir ! JC commence à remonter le cône en brassant comme il faut...Le bizut découvre que les piolets traction dans le sucre, ça tracte pas grand chose...
Le moral n'est pas au beau fixe ;(
Une chose nous rassure, il y a qqes traces qui mènent à l'attaque, et aucune ne redescend. Ca doit donc quand même être jouable. On installe un 1er relai (on aurait pu le faire un peu plus tôt, ça aurait pas été de refus ;)) et JC se lance dans ce qui est sensé être le crux.
D'après les topos, ça se protège très bien... En pratique c'est plus flou. Baptême du feu pour les nouveaux aliens. JC s'applique, mais on l'entend quand même se régaler, ça fait plaisir.
Heureusement qu'il est là quand même le fin plaquage. C'est plus sympa que ce sucre !
Il croise enfin les 2 premiers pitons du 1er relai. "A toi poulet, mais ne t'attends pas trop à te battre, tu vas voir ça fait bien..."
Ca me paraissait plus raide que sur la photo...
"Mouais..." Après une bonne bataille pour récupérer le noir qui a failli ne faire qu'une sortie (brève carrière...), j'arrive à un pas bien agréable où le placage est bien fin et bien étroit. Rien à gauche pour écarter le pied, rien pour tirer sur les pioches. "Et là le chat il fait comment ???" "MIAOUUUUUUUUUUU !". Petit test habituel du relai, et c'est reparti, sans encombre cette fois. En vrai alpinisme: réfléchir avant d'agir !
Pioches dans le sucre et casque de travers
On se retrouve au relai, la suite parait plus facile. C'est le cas pour L2, malgrè un passage de bloc coincé qui se fait bien. Dans L3, ça redevient franchement plus mixte, l'occasion de découvrir de nouvelles pratiques telles que le coincement de lames dans les fissures ou les presques adhérences sur les pointes avant. Si après ma 1ère sortie à Gavarnie on m'avait dit que je regretterais la glace hyper dure, je l'aurais pas cru...
Qui veut signer la pétition contre les blocs coincés ?
On finit par arriver à R3 en s'appliquant. Ca grimpe, mais c'est des sensations bien sympa. JC a calé le R3 plus haut que le relai habituel, et il nous reste à peine une petite 15aine de mètres qui paraissent faciles pour sortir.
C'est là que je commets une nouvelle erreur de débutant. "Hé JC, t'as vu ce dièdre à gauche, ça serait bien esthétique ça aussi...". Là, je vois les yeux du collègue briller comme ceux des chercheurs du LABRI devant les Q catalans (je sais toujours pas ce que c'est)... Allez c'est parti. Un alien, un frien, un alien. Ok c'est mort, je vais devoir y passer aussi. Tiens c'est marrant, son crampon gauche il fait des étincelles et ça sent la pierre à briquet. Il est pas en train de me faire un remake du chat là ?
Ca va bientôt miauler...
Finalement, ça passe :).Cool !
L'oignon va bientôt perdre quelques couches
En plus, on dirait qu'il tient un peu à moi, il m'installe un piton (qui y restera). Je suis en moulinette, c'est cool ça ! Après un peu de réflexion, ça passe finalement pas si mal, et on débouche sur les coups de midi à la brèche. Direction le sommet. Puis redescente dans un couloir où on entend les skieurs avant de les voir. C'est cool, les crampons vont accrocher pour la descente.
Ou sont les skieurs qui attendent que ça décaille ?
Retour aux affaires (qui ont fait des petits : 2 cordées étaient arrivées derrière nous, mais elles ont visiblement choisi une autre option en laissant tout le matos d'alpi au pied du couloir), on enfile les raquettes (on travaille toujours notre CV pour l'ASPTT - blague à part joli le Schrader pot'Alain ;), des bons souvenirs son arête terminale) et zou on file à la voiture.
Ben c'était bien bon, merci binome de me faire découvrir des trucs comme ça ! A refaire vite donc, ici ou ailleurs ;).
Retour sans encombre en repérant un truc depuis la route (il est bien impressionnant ce toit) et en surveillant calamès depuis la terrasse du café. On doublera au retour nos infortunés mentors qui attendent désespérément un train à Montauban.... Avec cette petite expérience, je pense que la tentative aux 3 conseillers au mois de mai il y a quelques années était bien ambitieuse ;).
La péloche
Commentaires
A force de poser des pinces à sucre... c'est normal de finir par grimper dans du sucre
Les crampons qui font des étincelles, ça me rappelle une phrase culte du cinéma (si je peux apporter un peu de culture...) :
www.youtube.com/.../
En tout cas sacrée ligne une fois de plus !
Bravo les filles
Enorme cascade. Ca donne envie meme si j aurai ralouille un peu. .lol
Merci
Biz
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