Après nos précédents raids à skis dans les Alpes, l'idée nous est venue d'effectuer une traversée dans les Pyrénées... Et pourquoi pas traverser les Hautes-Pyrénées en 6 jours, de Piau-Engaly à Gourette ? Un programme ambitieux, où tout ne s'est pas vraiment passé comme prévu...

évacuation de peyo en hélico après une mauvaise chute dans le couloir nord de Tuquerouye

Participants : l'équipe A avec adri, nikolos et orel sur l'intégralité (de J1 à J6) ; dudu uniquement J1 et J2 ; fino, yvan et  peyo uniquement J2 ; et l'équipe B avec niko, tiennou et cedric pour la seconde partie (de J4 à J6).

Parcours Prévu

Voici le parcours initialement prévu, dont l'étape J4 de Sarradets à Bachimana était certainement trop ambitieuse !

• Aller : Voiture (ou train) de Bordeaux/Toulouse à Lannemezan ; puis autocar SNCF pour Saint-Lary à 9h00, puis taxi jusqu'à Piau-Engaly.
• J1 : Piau-Engaly → Hourquette de Héas → Cabane des Aguilous (Héas)
• J2 : Cabane des Aguilous (Héas)→ Pont de l'Araillé → Lac des Gloriettes → Cabane d'Estaubé → Couloir de Tuquerouye → Refuge de Tuquerouye
• J3 : Refuge de Tuquerouye → Col du Cylindre → Col de la Cascade → Brèche de Roland → Refuge des Sarradets
• J4 : Refuge des Sarradets → Port de Boucharo → Col du Soum Blanc → Cabane de Lourdes → Port du Pla d'Aube → Cabane de Labaza → Col de Letreto → Refuge de Bachimana
• J5 : Refuge de Bachimana → Col Infierno → Col de Piedrafita → Refuge Respumoso → Vallon d'Arriel → Col du Palas → Refuge Arrémoulit
• J6 : Refuge Arrémoulit → Cabanes de Soussouéou → Hourquette d'Arre → Lac d'Anglas → Station de Gourette
• Retour : bus de Gourette à  Pau (départ 14h05 ou 17h30), puis retour à Toulouse/Bordeaux en voiture (ou train).

topo by orel

Plus d'info :  http://aurelien.esnard.emi.u-bordeaux1.fr/mywiki/doku.php?id=montagne:raid-hp-ski

Topo C2C :  http://www.camptocamp.org/routes/620233/fr/traversee-des-pyrenees-de-piau-engaly-a-gourette

CR Vidéo

Le CR vidéo de Adri racontant notre traversée mouvementée dans les Hautes-Pyrénées en avril 2015...

J1 : Piau-Engaly -> Cabane des Aiguilous

Participants : adri, dudu, nikolos, orel

Dénivelé positif* : 750m ; Distance* : 14km ; Durée* : 4h00

(*) Pour info, le dénivelé positif cumulé est calculé à la main sur la carte, la distance est celle obtenue par le GPS et la durée est celle entre le départ et l'arrivée, pause incluse.

Merdouille, ça part mal ce matin, la voiture de nikolos se bride sur l'autoroute et affiche un voyant rouge : "risque casse moteur" ! On décide de rouler quand même et on arrive tant bien que mal à la gare de Lannemezan quelques minutes avant le bus pour Saint-Lary... Ouf !

sur l'autoroute, risque casse moteur !?!

Très vite les discussions sont joviales, et le débat s'anime sur le choix du matos et l'optimisation du poids du sac... Deux écoles : nikolos avec 18kg dans un 60L et dudu avec 12kg dans un 30L !

départ avec une météo mitigée...

Correspondance rapide avec le taxi à Saint-Lary et nous partons ski au pied de la station de Piau-Engaly (1870m) sur le coup de 11h. Il tombe quelques flocons, mais très vite les nuages se déchirent et un grand ciel bleu nous accueille au pied de la Hourquette de Héas.

arrivée de dudu à la Hourquette de Héas

La montée de la Hourquette de Héas (2612m) est assez raide et partiellement gelée mais passe tout de même bien à ski... L'autre versant est un poil plus raid et nécessite de faire une traversée descendante NW sur le haut afin d'éviter les barres rocheuses, puis ça descend tout seul jusqu'à notre petite cabane, la Cabane des Aiguilous (2300m).

cabane des Aiguilous

Bah, c'est l'heure de l'apéro saucisson-pastis-cajoux au soleil... Nous sommes seuls dans la vallée. Un petit atelier pour déneiger l'intérieur de la cabane restée ouverte :-( Puis nous profitons encore du beau temps pour manger dehors :-)

coucher de soleil

J2 : Cabane des Aiguilous -> Tuquerouye -> Gavarnie

Participants : adri, dudu, nikolos, orel, fino, yvan, peyo

Dénivelé positif : 1750m ; Distance : 36km ; Durée : 14h30 (pour l'équipe A)

Nous quittons notre cabane sur le coup de 8h... L'objectif du jour consiste à rejoindre l'équipe fino/peyo/yvan au refuge de Tuquerouye (2660m). Ils partent du village de Gavarnie (1400m) sur le coup de 10h et nous comptons bien les retrouver en chemin sous la Hourquette d'Alans (2430m), vu que c'est eux qui portent la bouffe du soir !!!

départ de l'équipe fino/peyo/yvan sous le soleil radieux de Gavarnie

De notre côté, la première descente sous la cabane passe au dessus de gorges encaissées et nous pose quelques questions sur le choix de l'itinéraire... Très vite, la neige se fait rare et  nous portons nos skis sur le chemin d'été jusqu'au petit village d'Héas (1519m).

dudu descendant sur Héas ski sur le dos

Afin de limiter le portage sur la route du bas, nous décidons d'emprunter la variante de Poueyboucou, qui passe plus haut à 2000m, mais rajoute aussi du dénivelé à notre journée... C'est néanmoins le meilleur choix, car nous rejoignons finalement le lac des Gloriettes (1668m) à l'entrée du cirque d'Estaubé sans problème.

descente sur le lac des Gloriettes

Le soleil cogne déjà fort, ce qui sollicite pas mal les organismes... La remontée du vallon est interminable et nous décidons sur le coup de midi de faire une petite pause à la Cabane d'Estaubé (1765m). Bilan, il nous reste encore 900m à gravir : autant dire que la journée n'est pas finie ! Le départ de la cabane nous coûte un peu, on sue à grosse goutte... Nikolos, qui n'est pas dans son meilleur jour, se fait distancer loin derrière : "risque casse moteur"  ?

Bientôt, l'équipe fino/peyo/yvan apparaît à la Hourquette d'Alans (2430m) et l'on se rejoint à 15h30 avec un timing parfait à la Borne de Tuquerouye, au pied du couloir... C'est le moment d'attacher les crampons : il ne reste plus que 250m (dont 150m très raide) à gravir pour gagner le petit refuge de Tuquerouye (2660m), perché au sommet du couloir.

vue sur le couloir de Tuquerouye depuis la Borne

d'abord débonnaire, le couloir se redresse peu à peu...

nikolos, sur les pointes avant dans un passage délicat

Je fais l'ouverture du couloir avec nikolos... Première remarque, le couloir n'est pas tracé et il est recouvert d'une croûte glacée de 1cm. Sur le bas du couloir, cette croûte casse facilement, ce qui permet de tailler de bonne marche... Par endroit, en revanche, on trouve de la neige dure où il est impossible de tailler des marches... Lorsque le couloir se redresse sur le haut, il faut alors progresser sur les pointes avant. A ce moment, je ne suis pas très rassuré, car je n'ai pas jugé utile de sortir mon piolet. Je rejoins nikolos un peu plus haut, pour qu'il me le décroche du sac. Chacun avance à son rythme : un peu plus bas, peyo nous suit, puis adri, ... fino ferme la marche. Je fais une pause en haut du couloir, pendant que nikolos est déjà sortie.

C'est là que l'accident se produit un peu avant 17h00 : peyo dévisse la pente et rebondit dans tous les sens en semant du matos un peu partout. Je visualise bien la chute qui me semble très très longue. J'appelle nikolos qui ne m'entends pas. Peyo s'est arrêté dans la cuvette en neige sous le couloir. Vu d'en haut, il me semble complètement inanimé... Je reprends ma respiration, et j'indique à adri que je vais monter au refuge appeler les secours avec la radio. Un couple d'espagnol bronze débonnairement au soleil... Je leur explique ce qui vient de se passer. Vite la radio... Merde, il n'y a plus qu'un interrupteur "on/off" avec des fils dans le vide. Je sors mon téléphone : merde, pas de réseau GSM. Idem pour nikolos. A ce moment, on n'est bien sec et le stress monte... Ne pas perdre de temps. Je monte sur le toit du refuge et je communique avec adri resté à mi-pente... Il y a du vent et je ne comprends pas ce qu'il me dit, mais je lui indique qu'on va chercher des secours sur le versant espagnol. Pendant ce temps, le reste des troupes redescendent prudemment... Fino chausse les skis et rejoint peyo le premier... Il organise la gestion du blessé et envoie dudu côté français chercher des secours.

Avec nikolos, on prends nos skis et on descend le versant sud du couloir, on traverse le lac du Marboré et on part chacun dans une direction chercher du réseau GSM... Je vise un promontoire rocheux au dessus du lac et nikolos part vers le balcon de la Pineta. On arrive finalement à joindre les secours sur le 112, coup de chance ! Mon interlocutrice ne parle ni français ni anglais... La communication en espagnol est un casse-tête car elle ne comprend pas le lieu de l'accident : tuquerouye tucaroya, tucoroyo, ... Je m'agace. Au bout d'un moment, un interprète français m'indique que l'alerte vient d'être donné par un autre appel, nikolos. J'appelle niko sur bordeaux pour le tenir au courant et qu'il s'assure que le PGHM est bien en route.

on donne l'alerte sur le versant espagnol

Fino : Après la jonction entre les deux équipes, il ne nous reste plus qu’à monter le couloir de Tuquerouye. Dernier effort avant le refuge. Avec les sacs lourds et les dénivelés déjà avalés, les organismes commencent à être fatigués. Le début du couloir ne laisse pas entrevoir de difficulté particulière  car la croûte vitrée se casse facilement et permet de faire des marches. Par contre, on découvre sur le haut un verrou en glace. C'est là qu’a lieu l’accident. Sans doute suite à un crampon qui se déchausse, peyo dévisse. C’est l’horreur. On le voit passer à coté de nous tel un pantin désarticulé dévalant, rebondissant  sur cette pente vitrée… et ça n’en finit pas alors que la barre rocheuse fatale approche. Il finit par s’arrêter à l’endroit où la pente s’adoucit. Plus de bruit, pas de réponse à nos questions. Au bout de quelques secondes un bras se lève. Bon au moins il est en vie mais aucun autre signe. Il nous faudra au moins 20 min pour le rejoindre. Ça nous paraîtra une éternité surtout qu’on a aucune info sur son état ni même s’il est conscient. L’arrivée auprès de lui nous rassure, car au-delà de l’état de choc, de probable fracture et de contusions multiples, il ne semble pas y avoir de risque vital des dires de peyo. Après ça ira assez vite. L’hélico ne tardera pas à arriver grâce à orel et nikolos qui ont réussi à contacter les secours coté espagnol. Les images de cette chute vont hanter mes nuits pour un long moment avec un sentiment de culpabilité de ne pas avoir pris toutes les mesures de sécurité pour ce passage."

Yo : Je suis avec Fino quand on voit passer Peyo en glissade a 2metres de nous. On le regarde dévaler impuissants. Moment de stupeur, il s'arrete dans la cuvette 150m en dessous, puis il bouge un bras. On redescend, aussi vite que possible, en essayant d'éviter le suraccident. Fino rejoint Peyo, et je pars direction hourquette d'allans pour appeler les secours. Au col en bas du couloir, j'allège mon sac au maximum, j'allume mon tél (capte pas), je fais sms à Niko lui demandant d'appeler les secours, au cas ou je chope des buchettes sur la route de la hourquette. Aucune info de l'équipe du haut (Orel / Nikolos au col), par contre Fino m'indique que peyo bouge et dit qu'il ne pense pas avoir de fonction vitale touchée. Premier Ouf ! Je pars, en descente d'abord - ne pas se casser la gueule ! -, repautage - que cela me semble long ! - puis montée à la hourquette - trop vite au début. Alors que j'arrive à la hourquette j'entends un bruit d'hélico. Yes ! Orel ou Nicolos on du appeler depuis le refuge de tuquerouye. Je me pose à la hourquette pour reprendre mon souffle et mes esprits. Drôle d'ambiance seul ici, avec tout le cirque de Gavarnie sous le soleil couchant. Coup de fil à Niko, puis au pghm pour etre sur. Pas de mouvements visibles du coté de Tuquerouye, je choisis donc de descendre sur Gavarnie tant que la neige est transfo. A Gavarnie vers 20h, j'ai Niko à ce moment la qui me préviens que Peyo est à Tarbes, pris en main, et qu'a priori il n'a pas de fracture, ouf ! Il reste un bar d'ouvert dans Gavarnie...bière de décompression en terrasse ! Puis j'attends le reste de la troupe qui arrivera vers 23h, avant un rappatriement sur Barèges pour un festin de récup (Merci Francoise !!!). Voila, si je dois refaire ce genre genre de couloir,  je ferai des entrainements a ca :https://www.youtube.com/watch?v=LM3xLshmNnk

Avec nikolos, on remonte doucement au refuge de Tuquerouye sur le coup de 18h00. Un groupe de 8 français avec un guide vient d'arriver... Je fais une pause... je taxe un peu d'eau au groupe en leur expliquant ce qui s'est passé. Ils sont moyen rassurés, surtout que le couloir commence à regeler et qu'ils ne sont pas tous équipés de piolet !!! Je remonte sur le toit du refuge, et je vois l'équipe rassemblée en bas autour de peyo. J'ai l'impression qu'il y a un secouriste... On me confirme que l'hélico a déjà fait une rotation : ouf ! Avec nikolos, on hésite... on est tellement naze à ce moment qu'on préfère rester dormir cette nuit refuge pour éviter un sur-accident. Peyo vient juste de se faire évacuer en hélico.

évacuation de peyo en hélico

Sur le coup de 19h, le guide commence à mouliner ses clients dans le couloir avec 2x30m rabouté. On en profite avec son accord pour s'en servir de main courante sur le haut, puis je descends le reste du couloir rapidement. On rejoint les troupes qui me rassurent sur l'état de peyo : il était conscient avec probablement plusieurs fractures. Putain, ça c'est une bonne nouvelle : j'imaginais le pire !

retour sur Gavarnie : nuit tombante sur la Hourquette d'Alans

Bon, il faut maintenant rentrer sur Gavarnie... la nuit tombe quand nous rejoignons la Hourquette d'Alans. Tout le monde est épuisé autant physiquement que nerveusement, mais le moral reste bon. Arrivé à la hourquette avec yvan et adri, j'en profite pour faire fondre de la neige et faire du thé avec mon réchaud afin de réhydrater les troupes qui traînent la patte derrière. Le téléphone passe : on organise notre backup sur Barèges, on prends des nouvelles indirectes de peyo, qui sont plutôt rassurantes... Et merde, le groupe du guide n'est toujours pas sorti du couloir... ils ne sont pas couchés les gars ! On allume nos frontales et on descend prudemment dans une neige croûtée jusqu'à l'entrée de la forêt sous Espuguette, puis on termine à pied.

thé à la menthe à la Hourquette d'Allans !

Arrivée au village de Gavarnie à 22h30 et repli stratégique sur Barèges pour manger, boire et dormir après toutes ces émotions. Le petit coup de téléphone de peyo depuis l’hôpital de Tarbes nous rassure tous... Il sortira finalement le lendemain bien mâché mais avec rien de cassé !

{youtube}ZbkSGhgrEEI{/youtube}

J3 : Pont d'Espagne -> Refuge de Gaube

Participants : adri, nikolos, orel

Dénivelé positif : 700m ; Distance : 12km ; Durée : 3h30

Nous profitons de la matinée sur Barèges pour nous reposer et faire quelques courses en prévision de la suite du raid... Nous rejoignons en début d'aprem Cauterets en bus, puis un taxi nous monte au Pont d'Espagne (1459m).

montée au refuge de Gaube, face au Vignemale

Départ 14h30 ski au pied. La montée au lac de Gaube (1731m) puis au refuge de Gaube (2151m) n'est pas très passionnante, mais elle a le bon goût de nous changer les idées après la journée éprouvante de la veille, physiquement et nerveusement... C'est reparti :-)

refuge de Gaube

Nous arrivons sur le coup de 18h00 au refuge... Le soleil se cache, la température baisse. Nous filons à l'intérieur du refuge, quasi complet, rempli d'espagnols en vacances, tous venus faire le Vignemale... C'est dire, même le gardien nous parle en espagnol !

J4 : Refuge de Gaube -> Wallon -> Refuge de Bachimana

Participants : adri, nikolos, orel, cedric, niko, tiennou

Dénivelé positif : 1350m ; Distance : 25km ; Durée :  8h00 (pour l'équipe A)

Réveil 6h00, pour un départ à la cool à 7h30... Nous avions initialement prévu de passer par le Col de Letreto sur le versant espagnol (défendu par un couloir raide sur 150m) pour rejoindre Bachimana... Mais adri a perdu son piolet lors du transfert de la veille, ce qui nous encourage à la prudence. Du coup, nous décidons de passer par le versant français et d'intercepter l'équipe B (niko/tiennou/cedric) qui doivent nous rejoindre par cet itinéraire.

quelques espagnols perdus en direction du Col des Oulettes

La montée au Col des Mulets (2591m) nous réveille... bien raide et gelée, défendue sur le haut par une avalanche. Mauvais choix ! On comprend mieux pourquoi il n'y a pas de traces ici : tous les skieurs qui nous devançaient ont préféré passer par le Col des Oulettes. Une petite descente en neige dure dans la vallée du Rio Ara, bien sèche ! Pas de regret donc pour la variante espagnole.

montée raide au Col des Mulets

vue sur la vallée du Rio Ara depuis le col des Mulets

Puis nous attaquons la courte remontée de 200m au col d'Aratille (2528m). Hop, un peu de descente sur le versant français et nous arrivons sur le coup de 11h au refuge Wallon (1865m). On décide de faire une bonne pause en terrasse et nous commandons bières et omelettes en attendant l'équipe B :-)

adri, orel et nikolos sur la terrasse du refuge Wallon

L'équipe B arrive 15mn plus tard, un peu surprise de nous trouver là... On repart tous en direction du Port du Marcadau (2541m), ce qui nous fait un bon 700m à gravir... Il fait bon chaud maintenant, et la montée efficace d'un raidillon sèche toute l'équipe qui improvise une première pause, puis une seconde avant le col ! Les moteurs chauffent et nikolos est content de voir que cédric et tiennou se battent maintenant avec lui pour la dernière place ;-)

pause à mi-pente du Port du Marcadau (officiellement pour faire sécher les peaux)

Arrivée au Port du Marcadau, il nous reste une jolie descente en condition de printemps... ça tourne avec les oreilles :-) Sur le bas, on rejoint un joli lac avec un paysage glaciaire que l'on traverse pour rejoindre le refuge de Bachimana (2200m) planqué derrière le barrage.

y'a plus qu'à traverser le lac...

et à contourner le barrage par la gauche...

On n'est pas mécontent d'arriver à 15h30 et de découvrir le confort de notre refuge : un dortoir entier pour notre groupe avec douche chaude et chiotte... Si on commençait par prendre une petite bière ? ce sera le thème de l'aprem :-)

l'équipe A et B au refuge de Bachimana

tournées à la santé de peyo :-)

terrasse du refuge de Bachimana

J5 : Refuge de Bachimana -> Respumoso -> Refuge d'Arrémoulit

Participants : adri, nikolos, orel, cedric, niko, tiennou

Dénivelé positif : 1100m ; Distance : 31km ; Durée : 9h30

Après un petit déjeuner copieux, nous attaquons une journée copieuse... Un peu de cafouillage au départ à cause du vent fort qui souffle sur le refuge ! Le gardien nous rassure en nous expliquant qu'il y a un putain d'effet Venturi dans le secteur, alors que le vent est annoncé faible par la météo. Départ donc à 7h30 pour aller chercher le Col d'Infierno (2721m).

vue sur le col d'Infierno depuis le lac de Bachimana

On traverse à nouveau le lac de Bachimana avant d'obliquer à  l'ouest dans un vallon sauvage, d'autant plus que le refuge de Respumoso est fermé à cause d'une avalanche ! On passe plusieurs petits lacs avant d'arriver sans difficulté au col d'Infierno.

chaussage des crampons au col d'Infierno

arrivée au Col de Piedrafita

Puis on rejoint par une petite traversée en crampon le col de Piedrafita (2771m) avant de descendre dans la vallée de Respumoso et de rejoindre d'abord le lac eponyme (2100m) puis le refuge un peu plus haut (2200m). Pause pique-nique un peu avant midi.

pause pique-nique au refuge de Respumoso

Même si nous avons bien avancé, la journée est loin d'être fini car il nous faut maintenant rejoindre le refuge d'Arrémoulit par l'itinéraire des vallons d'Arriel. La question se pose du bon choix de l'itinéraire ? Le topo de Marc Breuil propose de descendre le barranco sous le barrage et de traverser au mieux pour rejoindre le vallon d'Arriel, tandis que le gardien du refuge de Bachimana nous a encouragés le matin-même à passer par le chemin d'été (soi-disant large de 3m, pas expo), un conseil qui va s'avérer aussi mauvais que son pinard ! Et c'est peu dire :-(

la traversée scabreuse entre Respumoso et le vallon d'Arriel

Nous chaussons de nouveau nos crampons et nous voilà partis sur cette traversée galère : plein sud, en pente forte bien expo au-dessus de barre rocheuse, en neige pourrie... Nos nerfs seront mis à l'épreuve pendant 2 bonnes heures... La troupe accuse le coup et le GPS va nous rassurer tout le long de cette traversée où le chemin d'été est bien évidemment recouvert sous la neige ! Arrivé dans le vallon d'Arriel, nous sommes tous bien soulagés...

remontée du vallon d'Ariel

Il ne reste plus que 350m efficaces pour rejoindre le col du Palas (2513m). Les moteurs chauffent bien et des écarts se creusent dans la troupe...

adri en super forme devance les troupes, mais c'est facile avec des skis légers et des peaux qui collent ;-)

Une fois arrivée au col du Palas à 16h30, une petite descente en bonne condition nous conduit au refuge d'Arrémoulit... On déneige la porte d'entrée, on fait sécher les affaires et on savoure en terrasse notre apéro au soleil :-)

on déneige la porte du refuge d'Arrémoulit

apéro en terrasse, soleil et coup de vent...

Puis, c'est l'heure du repas... Atelier bois dirigé par nikolos, où l'on découpe des bûches avec les piolets pour allumer le poêle. Deux autres groupes partagent avec nous le refuge. Tournée de mauvais vin offert par le gardien de Bachimana !

la joyeuse troupe dans le petit refuge d'Arrémoulit

J6 : Refuge d'Arrémoulit -> Soussouéou -> Gourette

Participants : adri, nikolos, orel, cedric, niko, tiennou

Dénivelé positif : 1000m ; Distance : 26km ; Durée : 6h30

Pas le temps de faire de grasse mat', on vise le bus de 14h07 à Gourette... Va pas falloir traîner en chemin surtout qu'on prévoit pas mal de portage ! Départ 7h30.

lever du jour avec une météo superbe, comme toute cette semaine !

On commence par descendre sous le refuge en direction du Lac d'Artouste (2000m). Puis on chausse les crampons pour effectuer une traversée facile mais expo en rive gauche du lac.

traversée en crampon au dessus du Lac d'Artouste

Après le barrage, on repère la gare d'arrivée du Petit Train d'Artouste... On hésite suivre les rails à flanc de montagne, mais après la traversée de la veille, les troupes sont quelque peu échaudées ! Du coup, on prend l'option forêt d'abord ludique, qui devient très vite une épreuve fastidieuse, qui nous fait perdre pas mal de temps... Adri : "Même en Ariège, on ne traverse pas des forêts si pourries...." Et pourtant, y'a bien un trait bleu sur la carte IGN qui passe par là !

traversée fastidieuse de la forêt

On suit le gave de Soussouéou jusqu'à rejoindre un vallon herbeux encore enneigé  à 1450m, au pied de la station d'Artouste-Fabrèges. C'est pas si mal finalement, on a pu descendre jusque là en ski :-)

chacun sa technique pour traverser la rivière !

On traverse plusieurs rivières sur le plateau avant de rejoindre la cabane de Soussouéou. Puis, un chemin raide remonte plein Est en direction de la Hourquette d'Arre (2465m), 1000m plus haut ! On porte à peine 100m de dénivelé et l'on peut chausser... ça win ! En plus, l'itinéraire est bien sauvage. On se retrouve à remonter un petit canyon avec nos skis !

remontée de canyon à ski !

Après un bon coup de cul à 35° en neige dure vers 2200m, on attaque la dernière pente pour rejoindre la Hourquette d'Arre, ultime col. Niko donnera tout pour battre notre champion (moi), mais ça ne sera pas suffisant pour cette année ! Il est 13h00... Tiennou n'est pas le seul à être carbonisé par ce contre-la-montre au soleil.

dernier effort pour rejoindre la Hourquette d'Arre

On traverse un peu sous le col avant de rebasculer sur un hors-piste classique de la station de Gourette qui descend sur le lac d'Anglas et passe derrière Pène Sarrière. Niko récupère les bières sur le passage et nous prenons notre bus pour Pau avec 5mn d'avance :-) Fin du raid.

y'a plus qu'à se laisser descendre sur Gourette, fin du raid !

Trace GPS

bilan approximatif : environ 144km et 6650m de dénivelé positif.

http://www.openrunner.com/index.php?ig=1&id=4647426

Commentaires   

# yvan 13-04-2015 10:53

super reportage du grand journalisme!

# fredo 13-04-2015 15:29

Bien modestement fait un petit week-end raquettes au refuge russel en val de luron ce week-end ... j'ai trouvé des passages un peu expo à la descente avec le regel de la nuit et j'ai preféré faire mettre la paire de crampons à la petite que j'amenais, mais j'étais déjà pas fier sur mes raquettes.
Alors là vous avez engagé serieux ! Quelle aventure ! Quelles images magnifiques !
Bravo aux valeureux participants et bon retablissement à Peyo. Plus de peur que de mal heureusement

# Cyrillus 19-04-2015 21:21

C'est long et beau comme une première nuit d'amour.

Bon rétablissement à Peyo.

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