La Section Montagne du CEA a organisé cette année un raid à ski du 28/04 au 05/05 dans le massif du Gran Paradiso, dont je vous livre en exclusivité la teneur.

J0 : Voyage
Le rendez vous du départ est le samedi matin chez Michel, nous sommes 11 partants : Alain, Philippe et Michel, nos 3 guides, Corinne, Eric, Jean Luc, Nicolas et Robert, les montagnards expérimentés et Vincent et moi, les deux débutants. Nous chargeons le matériel dans les véhicules en comparant le matériel et le poids du sac de chacun. Cette année Eric a gagné puisqu'il s'est entièrement rééquipé montagne (ski, coupe vent, canif, calleçon ..) et a allégé son sac qui plafonne à 10 Kg.

J1 : Portage
Après avoir traversé la frontière italienne et longé la Vallée Blanche, nous arrivons à Valnontey (1666 m) où nous découvrons une jolie vallée verdoyante parcourrue par un petit torrent. Par contre, pas de trace de neige. Nous mangeons rapidement puis nous accrochons les ski sur les sacs, c'est parti pour 3 heures de montée. La montagne est déjà au printemps, nous traversons un troupeau de bouquetins pas sauvages, puis rencontrons quelques chamois plus timides et de discrètes marmotes. Je suis bon dernier dans la montée, plombé par le poid de mon sac, mais les excuses ne manquent pas pour expliquer 20 minutes de retard : photos de marmottes, ampoules aux pied, contemplation du paysages ...
Arrivée au refuge de Sella à 2584 m, nous découvrons les premières neiges, plutôt sur les pentes orientées nord. Alain a déjà chaussé ses baskets pour courir sur les sommets environnants, entrainement pour l'Ironman oblige.
La soirée sera physiquement moins épprouvante puisqu'après la bière de récupération et la partie de carte d'attente, Alain nous sort une bouteille de rouge pour accompagner sereinement le repas à l'italienne.

J2 : Mise en jambe
Michel a réorienté notre sortie vers des pentes nord et le Pic du Tuf, l'enneigement des pentes sud laissant à désirer. Le départ est à 6H30, au levé du soleil. La neige est dure et nécessite les couteaux. A la redescente, la neige est devenu plus douce sous l'effet de la caresse du soleil. Nous rentrons à 12H au refuge pour déjeuner. Alain rechausse aussitôt pour avaller sa ration de dénivellé tandis que le reste du groupe entame une sieste ou une partie de carte.
Le soir, Alain nous ressort une bouteille de rouge de son sac décidemment inépuisable.

J3 : L'Etape
C'est le jour de l'Etape, avec 1500 m de dénivellé à avaller et un passage technique avec rappel. Tout le monde est sur le qui vive à 6H affuté et prêt. La montée se fait dans une ambiance "neige et nuages". Philippe nous guide dans la montagne grace à son ami : le GPS. Après un petit raidillon difficile, nous attaquons le Pic du Grand Sera à 3552 m : l'air se fait rare et les pas deviennent de plus en plus lourd. Au pied du col, il faut mettre les ski sur le dos et empoigner le piolet pour le passage technique mi glace mi rocher. Les 3 guides prennent toutes les précautions nécessaires avec une main courante et l'assurage de Jean Luc, sujet au vertige. Vient ensuite un petit passage d'escalade, légèrement exposé, qui fait monter la pression de Corinne. Enfin un rappel de 30m suivi d'une main courante nous permettent de retrouver la neige du glacier.
Après le repas à 14H nous attaquons le col du Gran Neyon à 3414 m. Pas de passage technique, le col devrait donc être facile, mais c'est sans compter la fatigue et le stress accumulé. Une rebellion est évitée de justesse à quelques mètres à peine du col par Philippe qui encourage l'équipe et menace de son piolet les plus récalcitrants.
Enfin c'est la descente sur 660m pour arriver épuisés au refuge Chabod à 2750 vers 17H30, toujours aidé du GPS de Philippe.

J4 : Surprises
Nous nous levons à 5H pour la deuxième étape difficile du raid. Le temps est à la neige et au brouillard, Michel décide donc de temporiser et d'attendre que le temps s'améliore. Privé de son dénivellé quotidien, Alain en est réduit à faire des pompes et de la corde à sauter dans les sous sols. Le temps reste mauvais toute la matinée, les guides discutent et cherchent une solution alternative. Finalement, nous tentons une courte sortie après le repas, juste au moment d'une accalmie. Il a neigé 60 cm de poudreuse ce qui présage une merveilleuse descente technique. Alain fait la trace à la montée et gagnera son nouveau surnom : la Locomotive. A la descente, la neige est finalement un peu lourde mais permet quelques belles écritures malgré tout.
La journée nous a bien reposé et nous permet d'attaquer la deuxième surprise : mon anniversaire. Quelques bouteilles de rouge plus tard, Alain nous sort une bouteille de rhum vanille que je lui avais innocemment confié le 3e jour et je termine le repas devant une pomme équipée d'une bougie d'anniversaire.

J5 : Retour
Le temps est toujours mauvais et les risques s'amoncellent, les guides décident l'arrêt du raid. Nous faisons donc nos affaires et nous redescendons dans la vallée. Les chutes de neige de la veille nous permetttent de descendre à ski une bonne partie du retour.
Puis c'est le tri du matériel et le voyage vers Bordeaux en minibus. Nous n'avons pas terminé notre raid, ni réalisé le Pic du Grand Paradis à 4061 m, mais le raid a atteint trois objectifs majeurs : parcourrir la montagne dans une ambiance conviviale, aborder un passage technique et initier deux débutants au raid.

Il ne reste plus qu'à capitaliser cette expérience en participant au prochain raid.

Commentaires   

# Oann 28-05-2007 15:56

Va falloir que tu t'entraine un peu plus si tu veux faire le Cantal Camp tu sais !
Je déconne, chapeau bas pour cette aventure, ca avait l'air bien chouette et très convivial.

Rafraîchir la liste des commentaires
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.

You have no rights to post comments

JComments