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- Écrit par fred & orel
- Création : 22 avril 2014
- Affichages : 5842
Une traversée dans les Écrins de la Grave à Monétier-les-Bains, avec quelques jolis sommets en prime : La Grande Ruine (3765m), Neige Cordier (3614m) et le Dôme des Écrins (4015m) ! Cet itinéraire s'inspire des itinéraires classiques proposés par les compagnies de guides, qui lui vaut parfois le titre prestigieux de "Haute-Route des Écrins" !
Au sommet du Dôme des Ecrins (4015m) avec le Pastis !
Participants : adri, benji, cedric, fred, nikolos, orel
topo by orel
J1 : départ de la Grave direct dans le bain...
13 avril -- La Grave (1400m) -> Col de la Lauze (3512m) -> Col du Replat (3335m) -> Refuge de Chatelleret (2225m) [660m d+ / 1800m d-]
Après un premier raid dans le Valais, Fred arrive des Houches en van (levé 4h30) pour retrouver l'équipe à La Grave qui est arrivée la veille de Bordeaux et Toulouse. Orel c'est quoi cette date ? Oh putain, l'anniversaire d'Anna !!! Coup de téléphone rapide avant de monter dans le téléphérique de la Meije.
Le doigt de la Meije nous montre le chemin : "c'est là-haut qu'on va chercher la montagne, mais c'est dans nos coeurs qu'on la trouve !" On réussi à prendre la première benne téléphérique à 9h (35€ les enculés), puis on se fait tirer par un ratrack (il y a des jalouses dans la salle... ?) et un tir-fesse.
téléphérique de la meije puis ratrack puis tirecul...
Nous voilà au col de la Lauze à 3500m. On prend l'option de gauche et on attaque la descente dans une pente raide (S3/S4) bien gelée, même si elle est orientée plein sud. Le réveil musculaire ne fait pas plaisir à tout le monde. Sur le haut, on évite de faire trop de virages... Finalement, c'est pas si dure le S4 et le stress se dissipe rapidement pour entrer dans le bain !
descente raide du col de la Lauze
La neige devient plus intéressante en passant au soleil. Nous descendons environ 1000m pour être au niveau du refuge de la Selle. Il aurait été plus intéressant de passer 2h plus tard, mais nous avons un horaire à tenir pour rejoindre le refuge du jour !
traversée en direction du col du replat
Une petite traversée, un potage et zou 600m pour accéder au col du Replat. Nous faisons un petit rappel pour la photo et nous partons pour 1100m de descente plein Est... La neige est d'abord bien transfo et plaisante, puis se transforme sur le bas en une bonne soupe !
petit rappel dans les nuages au col du replat
Nous arrivons au refuge de Chatelleret à 15h.
refuge du Chatelleret
Bières, ricard... avec vue sur la face sud de la Meije ! Révision du triple-mouflage sur corps mort !
J2 : Casse Déserte
14 avril -- Refuge de Chatelleret (2225m) -> Col de la Casse Déserte (3483m) -> Col des Neiges (3348m) -> Refuge Adèle Planchard (3169m) [1400m d+ / 400m d-]
Levé à 6h pour le petit déjeuner et début de la journée tricot : des medailles seront décernées ! Nous décollons donc à 7h. Petite descente, potage et c'est parti pour 1200m pour le col de la Casse Déserte. Une très belle étape. Dés la première conversion un peu raide / expo au dessus de barres rocheuse, Benji met les crampons (par solidarité, Adri fait de même). Le reste de troupe est devant, nous avons perdu le visuel. Nous attendons environs 1 heure pour les voir réapparaître (nous avions des infos par d'autres skieurs).
foule des grands jours en direction du col de Casse Déserte
La suite continue tranquillement. Un passage proche du col sous des seracs, qui se redresse, nous invite à chausser les crampons avec quelques mètres sur les pointes avants. Après un replat, il reste un couloir à 40-45° de 100m pour gagner le col.
montée finale au col de la Casse Déserte
Les plus valeureux de l'équipe (ou téméraire selon Benji) décide de chausser les skis au col, qui débute par un passage étroit à 35° ! Nous descendons encore 200m pour remonter à pied au col des Neiges en tournant main gauche.
descente à ski du versant E du col de la Casse Déserte
traversée du col des Neiges esthétique
Du col des Neiges on découvre le refuge Adèle Planchard... nous effectuons une descente de 250m en neige soupe pour atteindre notre refuge. Une partie des troupes tire la langue à la fin de cette journée, pourtant pas la pire sur le papier !
petit refuge Adèle Planchard joliment perché
14h00, nous arrivons au refuge super sympa bien perché et peu visité. Heu merde, ouh est Benji ? Il s'est foutu dans un trou de neige et n'arrive plus à sortir tout seul... nous regardons la scène avec les jumelles du refuge. Cédric est obligé de sortir la pelle pour le déloger : sale journée :-)
c'est l'heure de l'apéro ;-)
C'est l'heure de l'apéro... Le choix de bières est fort sympathique... nous ne choisirons pas nous en prendrons pleins de chaque ! C'est l'heure de la remise des trophées avec Benji qui reçoit la médaille d'or du point de croix dans la catégorie chandail. L'accueil est bon et le repas délicieux. On s'endort avec le sound system dans notre chambre privée.
J3 : Grande Ruine
15 avril -- Refuge Adèle Planchard (3161m) -> Grande Ruine (3765m) en A/R -> Glacier de la Plate des Agneaux -> Refuge de l'Alpe de Villar d'Arène (2078m) [700m d+ / 1700m d-]
On se lève à 6h30, il y a quelques têtes de déterrées, surtout Orel en fait. Le départ se fait en mode tricot et Orel passe deux plombes à chercher sa veste coupe-vent qu'il ne trouvera pas ! On part à 7h30, il fait un temps magnifique mais du vent est annoncé pour la journée. Oui ce sera le thème de notre sommet : beaucoup de vent en rafale, allant jusqu'à 100 km/h. Un certain nombre se feront surprendre et tomberont.
en direction de la Grande Ruine (3765m)
Nous parcourrons 500m de dénivelé en ski et une centaine de mètres en crampons avec un petit passage à 45°. Tout cela est très bien tracé et nous accédons au sommet de la Grande Ruine (pointe Brevoort) par grand vent mais sans trop de problème. Une corde sera tout de même mise en place pour aider à la montée et permettra à certains un rappel pour descendre.
Fred et Nikolos à la sortie du couloir qui mène sur l'arête SE de la Grande Ruine
Une fois sur l'arête, il nous reste un aller-retour facile jusqu'au sommet : le vent souffle fort et froid mais c'est moins pire qu'au lever du jour... La Grande Ruine nous offre une vue dégagée sur tous les sommets alentours : la Meije, le Rateaux, Neige Cordier, la Barre des Ecrins...
Nous redescendons au refuge sur une neige pas encore transformée (de peu...) et encore béton. On prend une bière au refuge entre soleil et vent, on refait nos sacs et on part au moment où la neige est adéquat.
bière au soleil au refuge Adèle Planchard avant de poursuivre notre descente...
Direction le refuge de l'Alpe de Villard d'Arène : 1100m de descente dans un cadre de dingue et une neige de printemps plaisir.
descente plaisir vers le refuge de l'Alpe de Villar d'Arène
On repeaute pour faire une centaine de mètres et atteindre le refuge. Le refuge à 2100m est immense. Nous prenons les bières de survie et mangeons une omelette de récup'. Quelques uns entament une sieste suivie d'un douche chaude (gratuite) et l'apéro décolle dehors dans une très bonne ambiance avec le sound system d'Orel et le ricard tournant ;-)
J4 : Neige Cordier
16 avril -- Refuge de l'Alpe de Villar d'Arêne (2078m) -> Brèche de la Plate des Agneaux (3217m) -> Neige Cordier (3614m) -> Col Emile Pic (3483m) -> Refuge des Ecrins (3175m) [1500m d+ / 450m d-]
Le réveil est effectué à 5h. Ça pique un peu pour certains. Nous sommes sur les planches à 6h. Une heure pour décoller, c'est notre rythme. Nous remontons en faux plat le vallon en direction du col d'Arcine puis nous bifurquons en direction de la brèche de la Plate des Agneaux. On rattrape deux groupes accompagnés de guides sans trop forcer.
lever du jour...
Sur ce tranquille début de balade, Orel fera une bonne dépose gastrique : rythme trop élevé ? La pente se redresse gentiment, nous mettons les couteaux puis les crampons pour 200m sur une pente à 40° max bien tracée, mais qui réveille. Nous nous ferons souffler par un joli petit cul. Benji tentera un baroude d'honneur avec 5 pas de suite et renoncera. Adri ne pourra que constater l'étendu de son impuissance.
brèche de la Plate des Agneaux et Neige Cordier à gauche
Nikolos à la sortie de la brèche
L'ambiance est superbe. De la brèche nous montons sur un dôme avec les crampons puis rechaussons les skis sur 150m de dénivelé pour accéder à un petit couloir qui monte efficacement à Neige Cordier en 50m environ.
à la sortie de la brèche, Neige Cordier en vue...
Les 4 fantastiques de l'équipe iront au sommet de Neige Cordier profiter de la vue !
ultime montée à Neige Cordier
Ca bouchonne au col Emile Pic, où un rappel s'impose... surtout que les guides moulinent (efficacement certes) leur client un par un, parfois en râlant un peu ! Nous poireautons gentiment une heure au col avant de prendre notre tour.
ça bouchone au col Emile Pic avec la Barre des Ecrins en arrière-plan !
Orel installe notre rappel de 2x30m (2x20m suffisant a priori) coinçé entre deux guides, qui regardent ses manip' pas forcément conforme à l'ENSA : descente en style canyon, chacun sur un brin de 8mm avec un machard pour freiner un peu plus ;-)
rappel au Col Emile Pic
Il ne nous reste plus que quelques virages en ski pour tomber littéralement sur le toit du refuge des Ecrins. Installation, bières d'hydratation en terrasse, assiette de charcut'... notre train-train des refuges !
J5 : Dôme des Écrins
17 avril -- Refuge des Ecrins (3175m) -> Dôme des Ecrins (4015m) en A/R -> Refuge du Glacier Blanc (2542m) [900m d+ / 650m d-]
Étant donné les conditions du moment, pas besoin de trop se presser : la face Nord du Dôme décaille à peine pendant la journée. Nous prenons donc le petit dej' à 7h (au lieu de 5h comme la plupart des groupes). Nous démarrons tranquillement à 8h avec un gros tricot d'Orel. Pour cette montée au Dôme des Écrins nous partons sans Benji qui appréhende le vent annoncé à 30-50 km/h. Il n'a pas eu complètement tort dans la mesure où nous avons eu pas mal de rafales durant les 1000m de montée bien efficace.
au pied de la face Nord du Dôme de Neige des Ecrins (à droite)
Depuis le refuge nous descendons 100m sur une neige en béton armé pour arriver sur le Glacier Blanc. Nous peautons et avançons pendant une heure sur une pente douce avant d'attaquer les hostilités.
les séracs sont imposants
Nous chaussons les couteaux et chacun part à son rythme. Cela monte à un rythme tranquille, puis un groupe au dessus de nous, nous balance un pavé de glace. Il est suivi d'un ski lancé à grande vitesse : il passera à quelques mètres de Fred et du groupe en dessous composé d'Adri et Nikolos. Orel, grand seigneur, remontera le ski à son roastbeef de proprio, qui lui souhaitera un wonderful day en remerciement.
ultime traversée sous la Barre en direction du Dôme (rimaye bien visible)
Peu avant, Cedric prend une boite sur une conversion. Il se rappe l'avant bras qu'il avait nu. La montée continue dans un cadre splendide au travers des fractures du glacier. En 3 heures, depuis le refuge, nous sommes en dessous du Dôme. L'équipe se resolidarise au niveau de la rimaye pour faire les derniers mètres en crampons et accéder au 4015m du Dôme. C'est une première à 4000 pour Adri et Nikolos. Un petit coup de pastis pur (monté par Adri) pour fêter ça !
au sommet du Dôme (sponsorisé par Ricard)
La descente se fait bien même si la transfo attendue n'est pas au rendez-vous. Sur la fin de la descente Orel se met une belle boite, tête la première dans le Glacier Blanc sans dommage.
arrivée au refuge du Glacier Blanc en contre-bas du refuge des Ecrins
Nous retrouvons Benji au pied du refuge et descendons le glacier Blanc, dans une belle neige de printemps, jusqu'au refuge du Glacier Blanc. Nous prenons des bières et des omelettes avant d'aller tous faire une petite sieste. Nous jouons au Uno de manière acharnée, en discutant des points de règle très subtils !
parties de Uno et fermeture du refuge au Pastis & Génépi
J6 : Vire du Monêtier et retour aux bains
18 avril -- Refuge du Glacier Blanc (2542m) -> Col du Monêtier (3339m) -> Monêtier-les-Bains (1490m) [800m d+ / 1850m d-]
Dernière étape, la météo se dégrade dans l'aprem. Aussi nous décidons de ne pas partir trop tard. Notre équipe est maintenant bien rôdée (pas aussi rapide que Fred le souhaiterais, mais bon...) et nous rattrapons les autres groupes sous la dernière pente raide (un bon 30-35°) avant le col du Monêtier. Tout le monde est en forme et nous les mangeons dans la pente pour finalement après une transition en crampon efficace accéder les premiers au col.
dernière pente raide avant d'accéder au col du Monêtier
La montée au col du Monêtier par la vire du même nom est très esthétique, un peu expo... certains avançent encore d'un pas un peu hésitant, mais comme dit Adri : "j'aurais pris 2 niveau alpi pendant la semaine" ;-)
passage expo de la vire du Monêtier
franchissement esthétique du col du Monêtier
A ce niveau, nous aurions pu choisir d'aller chercher quelques bonus (Dôme du Monetier ou Pic du Rif), mais la météo est mitigée. Nous décidons de descendre directement le vallon du Grand Tabuc, où un joli passage S4 en neige dure nous attend... Finalement ça passe plutôt bien pour tout le monde, sauf Cédric qui manque cruellement de quart sur ces skis et se prend une boîte dans la pente.
pente raide en neige dure trafollée dans le vallon du Grand Tabuc
L'arrivée à Monêtier se fait sur le coup de 10h quasiment les skis au pied ! Le temps de faire notre navette et de nous changer nous sommes dans un resto montagnard très convivial pour fêter notre périple comme il se doit avant de repartir en début d'aprem vers nos chaumières respectives.
bière bière bière
Topos
- Préparatifs : http://aurelien.esnard.emi.u-bordeaux1.fr/mywiki/doku.php?id=montagne:ski-ecrins
- Trace GPS : http://www.openrunner.com/index.php?id=3501982
- C2C : http://www.camptocamp.org/outings/518191/fr/traversee-des-ecrins-la-grave-monetier-les-bains-en-6-jours
- Vidéo HD : http://www.zapiks.fr/haute-route-des-ecrins-a-ski.html
Video Bonus
video by benji (lien alternatif)
Commentaires
Salutations à l'ami Fred au passage.
Pas tout lu, mais les photos sont extras !
Beau raid avec du raide.
Ca ne ressemble pas trop à une autoroute à touristes
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