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- Écrit par fredo
- Création : 3 avril 2013
- Affichages : 2021
Le 24 mars avait lieu un évenement un peu particulier dans les Pyrénées, un triathlon des neiges longue distance... course un peu particulière qui en est dejà à sa 27° édition... bref une institution dans les pyrénées au point que dans tous les club de triathlon de la région, tu n'es pas un vrai triathlète tant que tu n'as pas fini la Pyrénéa.... un peu le championnat du monde du Béarn
Au programme 19km de course à pied de Pau à Rebenacq avec 200m de D+, puis 36km de vélo avec 1100m de D+ de Rebenacq à Gourette (dont l'ascension Hors Categorie de Laruns à Gourette), puis 6 km de ski de rando avec 600m de D+ en aller-retour de Gourette. Gros programme...
Participant : Fredo
Week-end chargé donc puisque déjà samedi aprem, je m'alignais aussi au
départ du duathlon moyenne distance de La Rochebeaucourt en Dordogne, occasion de retrouver
des amis du club, d'essayer la nouvelle trifonction juste deballée... un
bon entrainement d'1h43 en levant le pied sur laseconde course à pied. Sans prendre de
douche et toujours en trifonction, j'enchaine donc avec 300km de
voiture jusqu'à Pau où je retrouve vers 21h Marc et Audrey un couple
d'amis avec Marc du club de Pau triathlon qui m'a invité à venir
partager cette course qu'il a dejà faite plusieurs fois...
Bon donc après un petit repas sympa à 4 (ma copine est aussi venue faire la supportrice :-p), on file au lit... réveil à 5h pour être à 7h à Rebenacq retirer le dossard et deposer vélo et matos de ski de rando (loué sur bordeaux pour ma part).
On arrive à l'heure, je laisse au parc à velo en plus du velo et des chaussures un sac à dos contenant une veste coupe vent, une paire de gants et un peu de bouffe. Je garde sur moi 2 gels. Les bidons sont à l'eau claire. On reprend la voiture pour arriver à Pau, environ 15min avant le départ. Je recroise aussi Seb Espert et Patrick Salerce 2 amis triathlètes de la région de Pau, çà me fait plaisir de les revoir et discuter un peu avec eux.
Marc me dit qu'il espere que son genou va tenir, qu'il va surement souffrir aujourd'hui (il a toujours fini en queue de classement) et m'invite à la prudence car "on finit toujours completement roti en posant le velo après avoir monté l'Aubisque et que c'est la misère à gérer la montée en ski derrière"... Habituellement, il boucle sa course à pied en environ 1h40, le velo en environ 2h et son ski en environ 1h30. Bon ok, on verra bien, je me dis qu'il me rattrapera surement sur la fin du velo ou le debut du ski, mais la seule chose qui me fasse peur c'est la descente à ski puisque je ne sais quasiment pas skier (n'ayant fait en tout dans ma vie qu'une dizaine de jours de ski sans jamais avoir appris)... hé oui, on est barjot ou on ne l'est pas
A 9h, les féminines partent. Je me fais la réflexion qu'il y a du niveau puisque çà part vraiment vite. notre départ est à 9h10 et les équipes en relais partent à 9h20. Il y a 230 concurrents individuels au départ et il y a beaucoup de tension dans le sas de départ, les visages sont souvent fermés. On se souhaite une bonne course avec Marc. Compte à rebours et pan, la meute est lachée !
On part très vite, mes 3 premiers kilos sont entre 4m10 et 4m20, mais surtout marc est parti encore plus vite puisque je le perds de vue au bout de seulement 2km... je me dis qu'il est fou de partir à cette allure pour 1h40, qu'il va completement exploser... bon je sens vite que le duathlon de la veille a laisser des traces dans les mollets. Je choisis donc de lever un peu le pied avec l'arrivée des premieres bosses au sortir de Pau et sur de longues lignes droites assez ennuyeuses, je me cale donc sur une allure plus confortable (autour de 4m40), me mets dans une bulle en m'isolant mentalement. Ce parcours course à pied est chiant. Audrey et Florence me doublent en voiture en m'encourageant. C'est sympa et çà fait plaisir. Il y a aussi pas mal de public dans les villages traversés qui nous encourage. Je reprends petit à petit les concurrents en maintenant mon allure, j'encourage en doublant ceux donc je reconnais le maillot (un type du SAM, une femme d'Arcachon, ...). Le seul ravito de la course à pied est au km 10, j'en profite pour avaler un premier gel. Je reprends plusieurs feminines qui semblent dejà souffrir après seulement 10km. Sur la seconde moitié de la course à pied, les 10 premières equipes me doublent ventre à terre et visage marqué de souffrance... çà me fait pas rêver du tout. Les kilomètres passent, je maintiens bien mon allure et relie la ville de Rebenacq sans avoir repris Marc.... je me dis qu'il a fait un super course à pied du coup... Je rentre donc dans le parc à velo après seulement 1h29m pour boucler mes 19km avec 200m de D+ soit le 123° temps/230. Je suis surpris de croiser Seb Espert sortir du parc au moment où j'arrive, il me repond avec un sourire qu'il fait la course avec Aurélie, une femme de son club.
Ma transition est assez rapide pour changer de chaussures, enfiler mon sac à dos et sortir une banane que je commence à manger en sortant du parc tout en poussant le velo, en tout 2m. Audrey et Florence me mitraille de photos et m'encourage. Vraiment chouette. Elles me disent que Marc a près de 10min d'avance... oh l'escroc, il me l'a joué au bluff avec son "j'espere que mon genou va tenir", bon je suis content pour lui et ne le rattraperai donc pas :-)
J'enfourche le velo en prenant le temps de finir ma banane et le temps de boire pas mal après 9km de course à pied sous le soleil où je commencais a avoir bien chaud sur les 3-4 derniers kilos. Comme à La Rochebeaucourt la veille, je trouve mes sensations de debut de velo vraiment pas terribles. Au bout de 4-5 km, en ayant été copieusement doublé, et la fin de la première grosse bosse, j'attaque un peu plus, accélerrant dans la descente (jusqu'à 61km/h, soit à seulement 3km/h de ma vitesse la plus elevée jamais atteinte en descente ) puis dans les bosses suivantes. je suis bien et ne perds presque plus de places en vélo. Arrive Laruns avec un ravito ou je prend un verre d'eau et stoppe 30s pour reremplir mon bidon vide. Le ciel s'est couvert et la temperature est devenue plus agréable. Je rattrape même Seb sur le debut de la montée du col que j'attaque prudemment... Je vois les panneaux marqués "Col de l'Aubisque" et ne peux m'empecher d'avoir un large sourire en me disant que je m'attaque encore à un mythe
Je monte prudemment en discutant avec Seb, les premiers kilo de l'ascension sont faciles (4-5%), mais j'ai dejà mis un petit developpement de 34*23 ou 34*25 qui me fait tourner les jambes autour de 80 tm (mais j'ai pas de compte tours).
Il me dit t'affole pas çà commence à devenir dur et serieux à partir d'Eaux Bonnes et il y a un premier mur de 200m pas longtemps après à 13%. OK cool, je monte à mon rythme alors... J'ai un petit coup de moins bien peu avant Eaux Bonnes, Seb et Aurelie me distancent rapidement et je les perds de vue, je prends mon second et dernier gel. J'ai mon telephone - appareil photo à portée de main et j'en profite pour faire quelques photos direct en roulant. C'est joli comme paysages même si les perspectives sont souvent reduites dans une route encaissée. Quelques voitures s'agacent et nous doublent à grand renfort de klaxons virulents... c'est vrai qu'ils vont être en retard à leur seance de ski, les pauvres... bah je me dis que ce sont vraiment des cretins. La pente se durcit, mais je reste presque toujours assis et je suis passé sur mon plus petit rapport en 34*28 pour continuer à mouliner. Mais dans les passages au dessus de 9% (ce qui arrive souvent après Eaux Bonnes, je suis quand même en force sur le braquet et alterne un peu de danseuse quand la pente reste sur ce pourcentage longtemps). Il y a regulierement un cycliste arreté sur le bord de la route en train de s'etirer, visiblement victime de crampes... je les envie pas sur le coup. J'apercois la station au dessus, il doit rester encore 3 gros kilomètres. C'est dur, mais je prends mon temps et rattrape quand même plusieurs cyclistes sur ces pourcentages... notamment Seb et Aurelie que je reprends à a peine plus d'1km de la station. Il y a 1m de neige sur le bord de la route, c'est surréaliste et magnifique... je suis vraiment heureux d'être là. Derniers coups de pedales pour rentrer dans la station sur une pente qui se calme enfin. Je descends de velo pour entrer encore dans un parc velo surréaliste aussi puisque directement dans la neige. Je finis donc mon velo en ayant pris mon temps pour ne pas me fumer les cuisses en 2h04, ce qui constitue le 155° temps.
Dans le parc, je prends bien 6-7min pour enlever les chaussures de vélo, mettre les peaux sous les skis, enfiler les chaussures de skis au pied, faire des grimaces à mes photographes supportrices et regarder quand même aussi un peu comment fonctionne mon matos et notamment les cales de montées des skis... Seb et Aurélie sont repartis depuis longtemps. je prends en passant au ravito de sortie du parc quelques fruits secs. J'ai mis les gants et je suis resté en trifonction dans la neige avec mon sac qui ne contient plus que mon coupe-vent et que je prends quand même pour descendre facilement les peaux. L'aventure commence pour le non-skieur que je suis....
J'ai tout de suite de très bonnes sensations de montées avec l'habitude des raquettes et je monte sur un rythme de marche rapide sans m'arreter. Un premier mur étroit et court avec un peu de poudre autour de 20-25° de pente m'oblige à 2-3 conversions de skis, ce que je realise avec facilité. Je monte toujours sans m'arreter alors que la plupart des concurrents montent en alternant marche et pause. Une petite traversée en foret et me voila a un ravito ou je prend un verre d'eau avant d'attaquer le mur de Cotche que Marc m'avait decrit la veille au soir comme terrible. Bah en fait non, c'est juste environ 1km à 30° à monter plein fer, çà monte tout seul sur la neige bien tassée et je rattrape une fois encore Seb sur le haut de la montée, mais là où tous les visages se detendent en arrivant au sommet de l'ascension (que j'ai rallié en seulement 1h05), car il ne leur reste plus que 10min de descente facile.... moi au contraire, c'est la plus dure partie qui va commencer en enlevant les peaux des skis... ma stratégie est simple, ne pas tomber ! Et je sais très bien que descendre ces pistes rouges larges, régulières et du coup bien raides ne va pas être simple du tout. Je sais aussi que faire des virages en courbe m'obligerait immanquablement à prendre brievement de la vitesse et de façon quasi certaine à croiser les skis... donc à tomber. J'attaque donc en restant sur les carres à vitesse réduite sur la largeur de la piste et à faire des virages courts en plantant le baton et en sautant pour esperer garder les skis toujours paralleles... il va donc me falloir de la patience et des cuisses qui tiennent le coup, sinon ce sera descente a pied ou sur le cul... j'ai les jambes qui tremblent mais je me lance dans la pente à vitesse très reduite, les premiers virages s'enchainent lentement... c'est long ... très long.... je suis obligé de m'arreter regulierement quand les cuisses fument ou que les jambes flageollent face à la pente qui m'impressionne, mais j'arrive bien à descendre debout sur mes skis.... les skieurs me doublent tous les uns après les autres... je suis à la rue, mais je reste concentré... petit à petit, je me rapproche du bas.... enfin j'arrive au bout, il faut dechausser environ 100m avant la ligne et essayer de finir en trottinant comme on peux avec les godasses de ski au pied... la ligne est franchie après 1H50 de ski soit 45m interminables pour la descente (soit le 194° temps ski). Je finis donc au total avec le sourire aux levres en 5h26m cette épreuve exigeante, 191° sur 200 finishers (pour 230 partants). Il y a quand même eu pas mal d'abandons. Marc quand à lui finissant dans le magnifique temps de 4h26, soit plus de 40 min de mieux que son meilleur temps... 76°.... Respect. Bon c'est sur que pour un non skieur, c'est vraiment dur, mais c'est une course vraiment superbe, une très belle aventure à essayer !
Commentaires
S'il y a un creneau sur les week-ends 20-21 ou 27-28 avril, je suis partant (juste que vous trainerez un boulet si c'est ski de rando :-p)
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