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- Écrit par cedric
- Création : 15 janvier 2012
- Affichages : 2702
On en avait marre de trimbaler les piolets et crampons à (presque...) chaque sortie de ski et de (presque) jamais s’en servir, alors ce samedi on ne part qu’avec eux. Direction le Taillon !
Finot, Walfroy et la Quintana
Participants : Walfroy, Finot et Cédric
Crédits photos : Cédric
Taillon : Goulotte Quintana
La météo est clémente sur les Pyrénées en ce début d’année, malheureusement la neige n’est pas au rendez vous. Cela conduit pas mal de jeunes parents-skieurs (plutôt de parents skieurs de jeunes enfants) à reporter les tickets patiemment collectés ou à changer de discipline. Du coup ça sera effectifs réduits ce week end sur les Pyrénées. Walfroy étant de passage dans les Pyrénées, on en profite avec Finot pour aller s’essayer à la goulotte. Ça sera une première pour moi, et une un-peu-mais-pas-beaucoup-plus pour Finot. Rendez vous est pris pour le samedi matin à 05H00 à Luz, avec l’objectif de faire une des rares goulottes en condition en ce moment : la Quintana au Taillon.
Collecte classique du matos chez Virginie et Niko, je pique le baudard de Nico (pas l’habitude de cet accessoire l’hiver...), ça va lui faire du bien de respirer l’air pur des Pyrénées. On croise Pot-Alain qui vient piquer un appareil photo et qui a fait la Quintana il y a deux semaines. Finot - qui n’a qu’une peur pour cette sortie - celle de ne pas être la première cordée dans la voie - se renseigne : “Vous aviez démarré à quelle heure avec Patrick ? Et y avait combien de cordée d’Espagnols derrière vous ?”. “Ben on était parti vers 05H00 de Gavarnie, on a attaqué en premier mais y avait du monde derrière, et pas très loin...”. Finot rappelle Walfroy, et essaye d’avancer l’heure de rendez vous à Luz. C’est l’échec (merci Walfroy), on reste sur 05H00.
Feu. Peu après le départ, Finot s’aperçoit qu’il a oublié les gants, ceux d’Isa qui sont restés à Barèges feront l’affaire. Pause pizza à Lourdes. Finot se renseigne : “Elle est bien pimentée l’orientale ?”. Erreur technique, il aurait du demander si elle se digérait bien... Réglage rapide des crampons, on fait les sacs. Allez, on met le réveil à 04H15, ça va piquer (comme l’orientale...) demain.
Le réveil sonne. Debout, pas de hop hop hop de Finot. Effet pizza ? On arrive un peu en avance à Luz, Walfroy aussi. C’est parfait. On entasse le matos de Walfroy dans le coffre hyper-bien-rangé de la Finot mobile (presque pire que d’hab...), direction le parking de la station de Gavarnie. Il y a 2 voitures stationnées, dont l’une avec le coffre ouvert et deux personnes qui trifouillent dedans. On enfile les godasses et c’est parti. Héhé, on a grillé les deux espagnols (on n’en veut pas à nos amis espagnols, mais il n’y a qu’eux qui font de la montagne dans les Pyrénées). Bon, maintenant il s’agit de ne pas perdre notre première place pendant l’approche. On remonte (à la frontale !) les pistes damées de la station, c’est nickel pour la marche. On arrive au col, deux points blancs nous suivent mais sont à une distance respectable. On poursuit par le grand zig, et on enfile les crampons avec Walfroy juste avant le col de Boucharo (Finot a préféré se faire des ampoules en les enfilant à la voiture). Peu après le col, on oblique vers le Taillon.
Espagnols oblige, on effectue une bonne partie de l’approche à la frontale.
Le jour commence à pointer son nez, on est pas si mal...
Le Vignemale nous salue, ça vaut bien un lever (très) tôt non ?
Walfroy me rappelle vite-fait les bases de l’utilisation des crampons. Ca va le faire. On se rapproche petit à petit de l’objectif. Derniers ressauts. Tiens, quand ça se redresse, ça pique rapidement dans les mollets avec les crampons.
Finot dans le dernier ressaut avant l’attaque.
Allez c’est parti. Walfroy fait preuve d’aisance et de relâchement pour mettre en confiance ses deux compagnons. “Allez les gars, aujourd’hui c’est facile, on fait pas partir d’assiette. En plus les trous sont déjà faits”. Il atteint rapidement le relai.
Ca a l’air facile.
Allez, au tour des manches à c***. Finot démarre, suivi de près par Cédric (qui se fait copieusement arroser). On passe le premier ressaut sans trop de problème. Je plante les piolets avec de plus en plus de confiance. Par contre pour les pointes des crampons c’est pas encore ça... Tiens, après les petits morceaux de glace, je vois un crampon arriver... Je l’attrape et rejoins Finot qui rechausse...
Finot avec ses deux crampons. C’est pas toujours le cas...
Premier relai. Tiens, on est suivi.
Allez ça avance tranquillement, les conditions sont bonnes et l’ambiance est grandiose dans ce couloir. Je pioche, et paf je fais partir une assiette. Bon, je vais essayer de mieux taper... Aux deux premiers relais, les débutants arrivent en criant. Pas de terreur, mais à cause de l’onglée, mains et pieds... Mais bon, comme dit Finot, “c’est tellement agréable quand ça passe...”
C’est beau la montagne !
Ça se recouche un peu. On part corde tendue, jusqu’à venir buter sur un petit ressaut sec. Walfroy s’élance, petit pas de mixte. On admire le poser de genou ! Il plante un piton, relai. On le suit. Ça passe tranquillou.
‘Paraitrait qu’à l’ENSA, ils autorisent le genou en mixte...
Ça repart tranquille jusque la corniche de sortie, dernier planter (pas de bâton !), on prend le soleil. Ça y est on est sorti ! On regarde derrière, y a plus personne. On a bien gazé dans l’histoire. On monte jusqu’au Taillon. Panorama à 360°, on remarque que les Pyrénées espagnoles sont particulièrement sèches, en particulier le grand Batchimale. On a bien fait de se rabattre sur Aulon le we dernier ! Bon allez, on attaque la descente.
Walfroy salue à on tour le Vignemale.
On croise un premier groupe de 2 Espagnols qui nous expliquent que comme il y avait déjà 4 cordées dans la goulotte quand ils sont arrivés, ils ont renoncé. On a bien fait de se lever ! On arrive jusqu’à un petit col, où un autre Espagnol téléphone aux secours. Ah ? En fait un des membres de la cordée qui les précédait dans la goulotte a pris une assiette dans la tête, ce qui l’a copieusement sonné. Ah merde, je crois que je peux reconstituer la trajectoire de l’assiette que j’ai décollée dans la deuxième longueur... Bon ben on continue la descente, assez inquiets (le blessé aurait vomi et saignerait de la tête...).
On rejoint la cordée en question qui est descendue jusqu’au replat avant l’attaque pour attendre l’hélico. Même s’il est pâle, le blessé a quelque peu repris ses esprits et ne semble pas trop amoché.
Les Espagnols descendent en hélico maintenant. Y a plus d’éthique...
Le PGHM embarque notre ami pour une visite de contrôle à l’hopital de Tarbes, mais n’a pas l’air inquiet sur son état. Soulagement !
On regagnera finalement la parking à 4, en récupérant le membre encore valide de la cordée basque. Il est bien sympa (et basque !) et ne nous en veut pas du tout. Sur le chemin de descente, on apprendra grâce au téléphone cellulaire (c’est beau la technologie) et à Finot l’interprète que le malheureux n’a rien de grave. Tout est bien qui finit bien !
Les assiettes ça rapproche !
Arrivée au parking, on est bien fatigués, belle tirée pour une première. Plus classiquement, tout cela fini autour d’une bière ou deux, cette fois devant le cirque de Gavarnie. Merci Walfroy pour la sortie ! Et merci Finot, pour la goulotte, c’est bien plus sécu les levers tôt...
Commentaires
PS : C'est quoi cette nouvelle Goretex, fino ?
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