(15-16 janvier 2005)

Vendredi soir : départ direction du couloir de la fourche (couloir situé entre le petit et le grand pic du midi d'Ossau) avec escale à Pau, chez Etienne (le collègue de Jean-Michel, alias Gérard Darmon). Pendant le trajet on en profite pour affiner notre plan d'attaque, et pour s'apercevoir aussi que j'avais oublié mon duvet et les pitons !!! (si j'avais passé moins de temps à chambrer certains par mail, peut-être que j'y aurai pensé ... ;-) ). Heureusement, Etienne me
prêtera le sien (moins chaud, mais bien quand même. Quant aux pitons,
c'est pas très grave, les friends/coinceurs devraient suffire ... et tout
cas c'est ce qu'on se dit !
Bon finalement, en arrivant à Pau notre objectif est clairement défini :
ça sera le tour du pic du midi d'Ossau dans le sens anti-horaire, avec
au milieu le petit pic du midi d'Ossau par le couloir de la Fourche.
Arrivé à Pau : bière + steak tatare au Berry (très bon, recommandé par
Etienne), zou chez Etienne. C'est l'occasion de faire de manière
définitive nos sacs. C'est aussi l'occasion de se rendre compte que j'ai
également oublié mon baudrier !!! Quel con ! Quel con ! Quel con !
En plus ce n’est pas la première fois. Bon c'est pas très grave 1 anneau de
sangle, 1 anneau de corde et un mousqueton feront très bien l'affaire.
Donc, on fait les sacs en étant le plus sélectif possible sur les
affaires que l'on prend. Par exemple on préfère prendre la vieille corde
verte (dont certains bouts servent de longes à certains...) plus courte
(de combien on ne sais pas trop... on se dit qu'elle doit faire 60m-70m)
donc plus légère que ma corde de 100m. Malgré mes différents oublies et
une sélectivité stricte,
les sacs sont bien bien lourds (pour ceux qui y étaient : lourds comme
pour le Balaïtous l'an dernier ...).
Allez zou au lit !


Samedi : réveille 6h, arrivé à Gabas (1050m) 8h et départ à 8h30. Le
temps est magnifique, et nous attaquons ce WE par remonter 4km route
skis aux pieds, au bout desquels nous apercevons l'Ossau 

depuis le lac Bious-Artigues.

 

Puis nous continuons sur le plateau du gave de Bious.

 

Là, nous avons vraiment l'impression d'être seul au monde. C'est vraiment excellent. Au bout du plateau nous bifurquons à gauche en direction du col de Peyreget. Là ça comment à monter plus franchement. Nous devons
déchausser et monter tout droit afin d'éviter une plaque à vent situé en
haut d'une combe.

 

Juste au dessus, nous apercevons les petit
et grand pics qui prennent les premiers rayons de soleil

 

. Nous continuons dans un vallon jusqu'au pied d'une pente qui descend du col

. Arrivé au col, nous en profitons pour aller jusqu'au sommet du Peyreget (2487m),
parce que merde
! La vue sur les deux pics est excellente
,

mais le couloir est encore caché.
Après 2 twix nous entamons la descente vers le refuge du Pombie sur
une neige très dure. A l'occasion d'une pause nous découvrons le couloir
de la Fourche

. Il me fait personnellement forte impression...
Il n'y a pas trop de neige et il y a 2 passages qui sont très étroits.
Nous arrivons finalement au refuge du Pombie (2031m),

et au joie il y a de la place. Ouf ! (l'optique d'un igloo sans matelas de sol et avec le duvet d'Etienne ne m'attirait pas plus que cela ... même avec mon collant thermique ;-) ).
Petit pic-nic, et hop une sieste bien méritée. Puis dîner (fromage aux
pâtes chinoises, un régale). Le refuge se rempli abondamment. On y trouve
un groupe de skieur/surfeur de randonnée qui vont faire le Peyreget le
lendemain (option pépère gastronomique...), pas mal d'espagnoles et un
groupe d'un club de montagne de Bergerac tous venu faire le couloir de
la Fourche. Compte tenu de notre équipement et de notre très très maigre
expérience, dans mon esprit notre cordée ne part pas favorite ;-) ...
Il y a aussi un ou deux groupes qui redescendent à la frontale au refuge
vers 20h...
Finalement vers 21h dodo ! Les boules quies et notre bonne fatigue se
complètent à merveille pour compenser les ronflements d'un de nos voisins de dortoir ! Doudou t'étais là ce WE ? ;-)))

dimanche : Réveil 5h, départ 6h. Dehors il y en a deux qui dorment
encore... Nous attaquons à la frontale, crampons aux pieds et skis sur
le sac, le "chemin" qui nous amène au bas du couloir. Bien sur, en
pleine nuit, nous improvisons un chemin qui n'a rien d'une ligne droite...
Finalement, nous posons au pied d'un rocher tout le matos qui ne nous
servira pas pour le couloir (réchaud, duvet, ...). Nous continuons la
monté péniblement, nous avons du mal à trouver notre rythme.
Les conditions sont pourtant excellentes/très faciles : les crampons
mordent sans effort et les chaussures ne s'enfoncent pas du tout ...
trop de chance ! Au 2/3 du cône situé en bas du couloir nous nous
arrêtons pour nous encorder

. Finalement, nous trouvons notre rythme et également un piolet-tranction
venu d'une cordée espagnole qui nous précède. Dans l'obscurité et sur
cette neige très dure, la pente me parait très raide et sans fin. De
plus, plus nous montons, plus la pente est raide et étroite. Je dois
avouer que je suis inquiet pour la descente à ski. Finot qui a fait déjà
plusieurs couloirs est serein. Nous arrivons vers l'étroiture alors que
le soleil se lève 

: c'est divin. Nous nous allégeons de nos skis et bâtons dans une petite cuvette en bordure du couloir car on ne pourra pas descendre la partie du
couloir qui est en neige sur 1m de large sur 5m de long (de haut ! ;-) )
... et puis moi ... ça m'arrange ! ;-)
Juste au dessus, il y a une autre petite cuvette qui est idéal pour
installer le premier relais (i.e. se vacher sur son piolet et se
planquer dans la cuvette). Pour la première longueur, c'est moi qui m'y
colle (la patate !!! :

). En fait avec 1 piolet ça passe vraiment tout seul (de l'escalade plaisir ;-) ).
Il y a un point tous les 15m, mais cela nous parait suffisant. Par
contre la corde n'est pas suffisamment longue pour atteindre le relais
suivant, donc on avance de temps en temps corde tendue avant de faire le
relais (

). (NDLR: en
fait on pensé prendre la corde juste pour la partie rocheuse qui permet
d'atteindre le petit pic, et pour cette partie, 50m c'était largement
suffisant. Comme les autres cordées faisaient des relais, on les a
imités. Avec le recul, poser des points et progresser corde tendue aurait
suffi). Pour la longueur d'après c'est Finot qui s'y colle. Il part et
commence à grimper tranquillement et BAOUMM ! Il vient de recevoir pile
sur le casque un bloque de neige/glace gros comme un ballon de hand. En
1/4s le casque est rentabilisé ;-)
"Ca va finot ?"
"oui oui. C'était gros ?"
"Assez ! t'as pas mal ?"
"non non".
Décidément ces espagnoles ... qu'est-ce qu'ils sèment ! ;-)
Et hop c'est reparti. Sur la fin la pente se couche un peu

 

, et nous arrivons au col de la fourche

. Trop bon ! Content ... mais fatigué (c'est peut-être l'age ;-) ) ... mais content !
Il est 10h, on fait le bilan, calmement ! Les deux cordées d'espagnoles
qui nous précèdent part dans la voie qui monte au petit pic. Nous
estimons que l'allez retour jusqu'au pic nous prendra au minimum 2h et
que le couloir ne sera plus en conditions pour le ski et qu'il nous faut
encore basculer de l'autre coté pour rejoindre la voiture.
Rapidement donc nous décidons de redescendre. On commence par tirer un
rappel

, mais la corde n'atteint pas le relais suivant ... c'est un peu court
jeune homme ! Qu'a cela ne tienne, finot descend en rappel sur les deux
piolets 

et moi je le rejoinds en desescalade avec les deux piolets, le grand luxe !
Finalement, nous mettons à peu près 1h30 (je crois) pour faire nos 6
  « rappels » environ

. Le dernier prendra bien 15min, car Finot qui a une terrible envie depuis
la monté, se soulage abondamment (special dédicace à Francky & Dudu)
dans la cuvette (la bien nommé) à coté des skis. J'ai donc tout loisir
d'admirer le paysage depuis le relais ;-).
Finalement nous chaussons nos skis et nous attaquons la descente.
Finot avait bien raison d'être serein, car une fois les skis aux pieds
et la neige un peu ramollie, c'est beaucoup moins impressionnant. Les deux
premiers virages sont un peu plus impressionnants qu'au couloir de
l'Oncet, mais finalement la suite est du même ordre de grandeur (une
noire foncée des alpes).
La descente est une vrai régalade

 

600m de bonheur ! Une neige de printemps transformée qui accroche juste ce qu'il faut et qui
tourne toute seule.
Arrivé en bas nous avons la chance de retrouver assez facilement le
rocher qui cache nos affaires. Nous les récupérons avant de descendre
jusqu'au pied du col de
Suzon

. Encore 2 twix et hop on remets les peaux. Arrivé au col nous découvrons
un nouveau vallon

magnifique. Nous le descendons tranquillement sur de la glace en général et de la
neige très ferme au fond des vallons. Bref une belle balade de
bobsleigh. Nous en profitons essayer de remplir notre bouteille d'eau.

puis nous continuons notre balade. Une dernière belle pente dans une
bonne neige de printemps et nous nous retrouvons dans la forêt.

 

. Il y a des isards de partout, c'est vraiment excellent. L'ambiance est complètement différente. La neige est maintenant "piégeuse" et il y a quelques plats assez longs. Nous profitons plus du paysage que de la
glisse. D'un coup nous sortons du bois et nous retrouvons au niveau du
lac de Bious-Artigues. Il ne reste plus qu'à ce laisser glisser jusqu'à
la voiture, que nous atteignons à 14h15.


En un mot qu'en en mille : c'était vraiment un excellent WE ! Tu m'crois
tu m'crois pas, j'suis encore bien fatigué ...


Pour ceux qui comme nous avant ce WE ne connaissent pas le coin, je vous
recommande la montée + tour du pic de Peyreget en deux jours avec bonne
cuitasse le premier soir au refuge du Pombie : pas trop difficile, et
super jolie.

Lors du repas du dimanche soir, j'ai appris que ma gand-mère avait déjà
fait la traversée petit pic-grand pic et également la face nord (avec un
belle orage au sommet ...) . Tout ça pour dire, que je suis motivé plus
que jamais pour aller y faire un tour cet été (nous avons profité de ce
WE pour faire un peu de repérage).

 

Topo :

•   Tour de l’Ossau :

Topo C2C : http://www.camptocamp.org/routes/48553/fr

Photos Rémi Thivel : http://www.remi-thivel.com/photos/archpyr/tourossau2008/index.htm

 

• Pic de Peyreget :

Topo C2C : http://www.camptocamp.org/routes/48345/fr

Topo skitour : http://www.skitour.fr/topos/pic-peyreget,120.html

 

 

• Couloir de la Fourche :

Sylvio : http://www.skisylvio.com/spots/2006/fevrier/ossau/index.php

Traces&Pics : http://tracesetpics.canalblog.com/archives/2007/03/17/4352486.html

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=9raHIBrepvE

Photos de Pot’Alain : http://picasaweb.google.fr/alain.foto/CouloirDeLaFourche#

Topo C2C : http://www.camptocamp.org/routes/49562/fr

Topo skitour : http://www.skitour.fr/topos/pic-du-midi-d-ossau,1979.html

Article dans Desnivel (espagnol) : http://desnivel.com/deportes/esqui/object.php?o=212

Autre récit (espagnol) : http://www.nevasport.com/nevablogs/desdejaca/art/intentando-esquiar-el-corredor-de-la-fourche/5141/

http://xabigaton.blogspot.com/2004/04/midi-dossau-corredor-de-la-fourche.html