- Détails
- Écrit par marc
- Création : 18 novembre 2019
- Affichages : 1998
Premier CR avec beaucoup mais alors beaucoup de retard.
Participants : Adri & Marc
En vue de la PTL et histoire de continuer un projet vieux de 9 ans, avec Adri, nous tentâmes d'organiser une semaine d'entrainement : reprise de la HRP là où nous nous étions arrêté en 2010, à la porte du refuge de La Soula. Le planning de l'un et de l'autre ne concorda pas complètement pour effectuer une semaine ensemble.
Je partais pour 4 jours solo en direction du refuge de la Restanca aux portes des Encantats où Adri me rejoindrait au petit matin du 5ième jours pour faire le Carros de Foc sur 2 jours.
Jour 1 : Pont de Prat - Refuge Angel Orus soit 30km et 2700m de D+
Départ à 8h à pont de Prat, le temps n’est pas à la canicule. Dernier bisous à ma moitié et je la remercie de s’être levé à 4h du matin et de faire 4h de route pour que j’aille gambadé dans les estives.
La montée au refuge de la Soula se déroula sans soucis, je passe dire bonjour au gardien et je file vers le col d’Aygues-Tortes.
Durant la montée, premier orage et première pluie... panique à bord, de très mauvais souvenirs reviennent en mémoire. Au final, l’orage a juste fait du bruit avec un peu de pluie.
Le col est passé et je descend sur le refuge de Viados. Le début la descente est raide, technique et avec de la navigation. Le coin est sauvage avec beaucoup d’animaux mais pas d’humain. Les jambes commencent à se faire sentir car elles ne sont plus habituées à porter un sac de 8kg et encore moins en mode trail.
J’attaque la montée du col de Forqueta. 1000m de D+
Montée agitée : 3 gros orages se succèdent avec grosse pluie et grêle. J’applique le dicton : fuyez pauvres fous !! Et hop je me faxe sous un caillou. Et là grand moment de 30min avec son et lumière. Dame nature m’a gâté. Je repart avec le sourire. Je me suis dit : un gros orage n’en cache jamais un autre...
Et pan, après 30min de calme, le second orage arrive mais je n’ai rien pour m’abriter. Je me suis fait rincer entièrement. L’orage s’est déchaîné pendant 20min. La vallée faisait caisse de résonance...Grosse ambiance. Et pour terminer la montée, le dernier a pointé son nez sous le col et a terminer le travail des 2 précédents.La descente au refuge est facile. J'arrive au refuge sous une pluie battante et la vallée reste complètement bouchée.
Le refuge est une usine à touriste en montagne avec wifi, tireuse à bière, douche...
Il est relativement tôt dans l'après-midi et pour passer le temps, j'organise mes affaires pour le lendemain.
Jour 2 : refuge Angel Orus - refuge de la Renclusa 35km et 2700m de D+
Départ 7h30 sous la pluie battante en direction de la Renclusa en traversant le massif des Posets.
1h après le départ la pluie cesse et le ciel s’ouvre un peu. Le Pic des Posets apparaît. Magnifique. Le temps ne m'a pas permis d'y monter bien que cela fut au programme. Je vais devoir revenir pour aller là-haut.
Le début de la journée se passe très bien, les jambes sont présentes et j’avance plutôt vite et bien.
Je commets une première erreur de navigation mais qui n’a pas d’importance. La descente du Col de la Plana est grandiose mais technique et pas du tout roulante. Je commence à perdre un peu de temps.
J’arrive dans la vallée d’Estos et voilà que les ennuis commencent : un chemin qui n’existe pas et un second abandonné me font perdre du temps et beaucoup d’énergie. J’ai mis 4h pour faire 10km...
J’arrive enfin à m’exfiltrer du merdier dans lequel le je me suis mis et j’attaque la montée vers le col de Ubaga 1100m plus haut.
La première partie monte tout droit dans la pente et le début du sentier est 300m après le panneau d'indication.
Plus haut la pluie avec le brouillard reviennent et je commence à avoir froid. Je suis obligé de naviguer au GPS et au cairn. Je n’y vois pas à 20m, je perds du temps et beaucoup d'énergie car je commets des erreurs de navigation. Je commence à me sentir mal. Plus de jambes, plus de souffle et je tremble de froid. Je titube et pam ! je tombe, rideau. Je me réveille sous le choc de la chute et je prends conscience que je viens de faire un malaise vagal. Heureusement pas de bobo, uniquement l'ego qui a eut mal. Je percute aussi que je me suis mal alimenté. J’ai mangé une barre en 6h d’effort. Je me pose et je mange un bout. Je repart en direction des col Ubaga et de Port de Rémune.
Je passe les difficultés sans problème et le ciel s’ouvre à nouveau.
Pic de Perdiguère
J’attaque la descente vers Hospital de Benasque. C’est long en distance, je suis lent car fatigué de mon hypoglycémie/malaise. J’arrive en bas à 17h30. Il me reste 6km et 400m de montée. Le sac me blesse le dos à deux endroits. J’ai mal dès que je cours... c’est fâcheux.
Je marche pour arriver avant 19h au refuge, heure limite pour pouvoir manger. Étonnamment, il m’en reste sous le pied. J’arrive juste à temps.
Enfin je peux m’assoir après 12h d’effort.
Journée très dure physiquement avec des erreurs de débutants qui auraient pu me coûter très cher.
Jour 3 : Renclusa - Restanca 30km et 2300m D+
Après une bonne nuit et un gros petit déjeuné je prends le départ pour le refuge de la Restanca où je dois retrouver Adrien demain matin.
Première montée au top et la descente qui suit aussi.
J’attaque la longue vallée de l’Escaleta en direction du col de Molières. Le soleil est là et les paysages sont magnifiques. Pendant la montée, je décide de rejoindre le sommet du Tuc de Molieres (alt 3009m).
Le sommet étant atteint je descend vers le col. Son franchissement demande de descendre un passage de 20m de niveau 2 en escalade. Le rocher est péteux et cela demande d’être attentif. Me voilà sur le névé assez raide sous le col. Et zip, je glisse sur 4m. Rien de mal mais j’ai cassé un bâton. Fâcheux pour la suite.
Descente très longue avec un paysage de grandiose. J’arrive à Estau à la sortie du tunnel de Vielha. Petite pause casse croûte + appel téléphonique + whatsap.
Je rentre dans la vallée de Conangles sous un soleil de plomb.
Je lutte un peu dans la montée et j’arrive aux lacs que je contourne et je monte au col du Lac de Mar. Le spectacle est magnifique.
Je descend en direction du refuge de la restanca.
Le refuge est sur les rives d’un lac artificiel. L’accueil est le plus beau que j’ai eu. J’ai carrément le dortoir pour moi.
Niveau Physique : le releveur du pied droit me fait terriblement mal quand je marche. Je le glace dans le lac...
Niveau matos : rip le bâton, rip la chaussure droite
Jour 4 : restanca - refuge Estany Llong 18km 1500m D+
Après une bonne nuit, le pied est ok.
Je prépare mes affaires car Adrien arrive à 7h pour le café et on décolle à 7h Max.
Son arrivée est festive et se retrouver en montagne le rempli de joie !
On attaque la journée par un col 400m plus haut que le refuge. Le rythme est bon et Adrien est rassuré quant à mon état physique.
Mon pied commence à me faire mal mais très supportable. Je me dis : c’est le muscle, il va finir par s’y faire ce fainéant.
Les paysages sont magiques. Je savais que le coin était beau mais en réalité il est magique. Une envie de planter la tente tous les 3m et de passer une semaine au bord des lacs.
On avance très vite et on mets 1h30 pour un parcours donnée en 5h.
On attaque un col bien raide dans un terrain pas facile. Adrien me suit de très près mais pour une fois il peine. J’ai le sourire et il s’en aperçoit et j’ai droit à un petit mot doux.
On reste groupir sous le col car nous évoluions sur un pierrier instable. On atteint le col. Clairement la montée a réveillé mon pied et je m’aperçoit que la cheville est gonflé. J’ai un œdème juste au dessus de la malléole. Je diagnostique une tendinite à la place d'un muscle fatiqué. La redescente de 700m est un calvaire. 1h30 pour arriver au refuge... je ne peux plus marcher normalement.
On décide avec Adrien de se séparer après une bière. Lui continu et moi je reste manger avant de commencer la nouvelle aventure : rejoindre la France car je suis au trou du cul de l’Espagne à 15km de la première route.
Jour 4 : Estany Llong - Bossost 20km 1500m D-
Après une marche très douloureuse sur un chemin 4x4, je prends la navette à touriste pour retourner au petit village à l'entrée de la vallée. Dans le village, j’enchaîne sur du stop et j'accentue ma démarche pour susciter la compassion chez les automobilistes. Ticket gagnant, un camping car me récupère et me dépose plus bas dans la vallée. Je réitère le stratagème et après 15min, un jeune me récupère et par chance me dépose à Vielha. Le jeune est un trailer de la Team Espoir de Salomon venu pour participer au Buff epic Trail. La conversation jusqu'à Vielha fut passionnante.
Le reste du trajet pour la France fut un échec total (marche sur le bord de la route avec le flux de camions,insultes des français sans savoir pourquoi) m'ont rapidement ramené à la réalité de notre monde.
Après quelques supputations, je décide de m'arrêter à Bossost, de prendre une chambre d'hôtel et d'attendre Adrien qui devait obligatoirement passer par là pour renter chez lui.
La soirée fut bonne : bain, tapas, bières et un énorme petit déjeuner.
Jour 5 : Bossost - Bordeaux
Le lendemain, j'arrive à joindre Adrien in extremis et nous convenons d'un rendez-vous. Il me retrouve sur un banc au bord de la route, tel un animal égaré avec le pied strappé. Il me raconte son périple en solitaire et moi le mien.
Nous prenons le chemin de Toulouse où je dois retrouver un covoiturage pour Bordeaux.
Bilan :
Périple très enrichissant, passionnant et validant l'ensemble du matos pour la PTL.
Point à travailler : Orientation sur site
Pour info, lors de la PTL, Adrien et Nico m'ont laissé 2 fois prendre les commandes et nous nous sommes perdus 2 fois...
Faire de la CO risque d'être une véritable aventure et présage de bonne tranche de fou rire pour les autres Grimperoots.
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