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- Écrit par cedric
- Création : 11 juin 2019
- Affichages : 2184
Découverte d’un nouveau coin de paradis ibérique au cours de 3 jours bien utilisés ;)
Participants : JC et Cédric
Alors celui là il aura été long à se dessiner… « Hé poulet, je me suis libéré pour 3 jours à l’Ascension. ». « Mince, je viens de bloquer la Pentecôte moi ». Après d’âpres négociations et en évitant l’écueil Rodellar, les dates finissent par coller. Good job.
Reste à choisir la destination. Grosse envie de Montrebei, mais le mercure monte en flèche. JC adore la chaleur, je suis vraiment pas fan. Mais si certains prétendent « qu’on n’a jamais trop chaud en grande voie », je suis « content » de voir Marion expliquer à JC que Simon s’est déjà véritablement desséché à Montrebei. Bon, côté montagne, c’est pas la fête non plus, ça semblait parti à Ordesa et vers l’Ossau, mais les grosses chutes de neige de la semaine précédente risquent de ne pas faire nos affaires.
Alors, on se laisse le we pour réfléchir. « CADE jeudi, ils annoncent pas encore trop chaud, puis paroi de Catalogne vendredi / samedi ? ». « Ouais ouais ouais… ». Et puis le messie Facebook est arrivé : JC voit sur un post que ça semble jouable vers les Picos. Alors on se jette sur le topo de la Rabada Navarro au Naranjo, et on se met à baver. Le binôme sort son plus bel espagnol pour se faire confirmer que ça peut jouer. « Il restera peut être un peu de neige dans l’amphithéatre, mais à l’heure à laquelle vous passerez, elle sera bien molle ». OK, alors feu !
Les petits moyens de notre "ami" informateur sur FB. Merci à lui !
Topotage à l’arrache (on part le soir même), petite journée de boulot, et on se retrouve dans la voiture en direction de Bayonne. Pour une fois, on fera même pas de crochet vers la gauche. JC nous fait la lecture de qqes CR de C2C. « La voie peut être considérée comme totalement équipée ». Yes :). « Lors de notre passage en août 2018, la L3 est complètement déséquipée et demande un certain savoir en escalade en fissure fine ». Ah merde finalement :(. On regarde aussi un peu les horaires : de 8 à 11 heures d’escalade. On prend aussi les temps de référence de certains noms connus --> conclusion : on risque d’y passer un peu de temps. Mais bon, dans tous les cas, un grand webmaster nous l’a dit : « c’est la plus facile de la trilogie ». On peut être rassuré !
Petit coup de fil improvisé du Galicien qui est sur la route de ses terres. « Ah vous allez dans les Picos ? C’est magnifique, je garde un super souvenir des ronds de pierre devant le pain de sucre ». Il a besoin de vacances le Pat non ?
On est à 40 km de l'océan, et ça ressemble à la montagne
Y a même de la neige dites donc
On finit la route plus rapidement que prévu, 2 secondes sur le parking et c’est parti pour un gros dodo. Bien frais le dodo, j’espère qu’on s’est pas trompé en venant ici.
Allez, le lendemain comme prévu c’est grand soleil. 1ère impression avec le jour : c’est beau le coin ! Après la petite marche d’approche de 2 heures (punaise t’étais en forme Pat quand tu y es allé) avalée en 2h 45 [« Hé poulet, je dois pas être au top physiquement, j’ai pas de jambes ». « Pourtant, j’ai fait un footing de 27 minutes avec ma chérie dimanche, je comprends pas »], on arrive au refuge, doublés par quelques traileurs. 1ère bonne surprise : nos amis ibères doivent travailler, contrairement à nous. On s’annonce au refuge, ça n’a pas l’air d’être la foule. On prend le temps d’admirer le paysage, et bien sûr la face : c’est pas le Nose, mais c’est quand même plus haut qu’à Chateauneuf…
Le petit morceau du coin. C'est plus impressionnant en vrai qu'en photo
On prend le temps : la face ouest passe pas au soleil avant 14h00 et aujourd’hui on prend nos marques dans une petite voie (Sagitario), on aimerait autant possible que ça soit au soleil. Parce que mine de rien, on est à 2000, et à l’ombre c’est pas la canicule. Demain, ça sera collant et doudoune !!!
La voie est bien belle, parfaite pour une mise en jambe (7 longueurs) et bien commerciale : c’est écrit ED- (mais ça ne les vaut pas !) et ça met en confiance. « Demain c’est la même cot’, il avait raison le webmaster, ça doit être la plus facile de la trilogie ». Même si ça engage un peu parfois, y a souvent moyen de bien de se protéger. Le calcaire est vraiment très bon, et les relais sont bétons sur spits. Bref, ça avance sur des airs de flute (le gardien a un peu de temps aujourd’hui) dans un cadre de fou, avec vue sur la mer, et des températures parfaites. Elle est pas belle la vie ? Même la descente déroule, en 4 grands rappels très efficaces, même trop efficaces pour le dernier. « Attention à la corde blanche » « T’inquiète je…. » me casse la gueule en revenant au sol. Pu** mais quel con, plus de peur que de mal, à un petit hématome près sur la main gauche pour l’un et une petite brulure sur le biceps pour l’autre. J’espère que ça va pas nous bloquer pour demain.
Découverte de la face ouest avec "Sagitario"
Un calcaire pas si affreux
On est mieux ici qu'à l'usine !
Pendant toute la voie, on n’a pas pu s’empêcher de regarder à gauche, et … ça fait peur. Ca parait monstre raide l’affaire. En descendant, on va repérer l’attaque pour le lendemain. « Hé poulet, j’ai vu qu’en été, certains fixaient les 3 premières longueurs. On s’y met ? » « Négatif, c’est pas dans l’éthique… »”Pas faux, en plus ça devrait pas être la foule demain ». La seule autre cordée qui grimpait aujourd’hui nous ayant dit qu’elle redescendait demain.
Demain ça commence par remonter ça : la "lastra". Ca va grimper !
Du coup, fin de journée en faisant les lézards au soleil, topotage cahouète san miguel au soleil. La vie quoi ! Y a quelques touristes au refuge finalement, pas mal de marcheurs, et un groupe de moustachus qui doivent faire un EVG. Bref, ça sent bon pour nous demain, on devrait avoir la voie libre !
Les poulets dans les picos ?
Après une bonne nuit, (le refuge était assez désert ce jeudi soir), réveil à 05h30. Il fait encore bien nuit. Tiens, on dirait qu’on entend du vent. Merde, merde, merde. On fait le plein d’eau, et c’est sûr y a du vent. Pas cool. On va au réfectoire, avec nos victuailles (le gardien nous a dit et répété : « le petit déj est à 07h00 et le repas à 20h00 ». « Oui, mais on voudrait faire la Rabada demain, y a moyen de s’arranger non ? » « le petit déj est à 07h00 et le repas à 20h00 » OK…).Et là, petit déj d’installé pour 2 personnes : un guidos et son client. Re merde merde merde. « On va se peler toute la journée à poireauter derrière eux en plus ». Le petit déj se passe, et ils ont pas l’air pressé. Finalement c’était une fausse alerte. Allez, JC fait ses 3 genoux flexion, et c’est parti : on n’est pas d’ici !
Le cadre est pas si affreux
La voie est à la hauteur de sa réputation : ça grimpe, c’est aérien, ça voyage. On ne va faire que redire tout ce qu’on peut lire, mais se lancer là dedans y a plus de 50 ans, ça laisse rêveur. Les connexions entre les lignes de faiblesse sont assez hallucinantes, on n’est plus qu’heureux aujourd’hui de trouver les spits en place. La 3ème longueur est largement au-dessus du reste en difficulté. JC nous a artifé ça bien proprement. Pour la suite, c’est quand même pas gagné : faut garder le sens de l’itinéraire et pas perdre trop de temps dans les manips. Le refrain de la journée aura bien été « heureusement que c’est la plus facile des 3 », y en a un qui a dû avoir les oreilles qui sifflaient au fond de son canyon.
Même pas froid de bon matin. Qui va porter des fringues pour la plaisir et cuire à l'étouffée avec le collant ?
On s’est pris au jeu : la lastra, la cicatrice, la traversée sur gouttes d’eau (sympa la longueur précédente pour aboutir au départ de la traversée), le rappel, la vire, le gran dièdre, la place de Rocasolano, et l’arête pour finir. Finalement, on déroule pas trop mal, et après un départ à 07h00, on arrive au sommet vers 17h30 ! Comme d’hab, on se tape pas dans la main avant de remettre le pied au sol.
La longueur dure. "Poulet, je veux pas me la retaper celle-la. Maintenant, on sort !". "Avec plaisir"
Alors, elle est passée où la corde blanche ?
Rocher verdonesque parait-il. J'en sais rien j'y suis jamais allé. Mais si ça ressemble effectivement à ça, vamos
La cicatrice. En vrai, ça gazzzzzzzze !
La célèbre traversée coté mer. Y en a qui ont zippé. Pour mettre la pression au 2nd ?
Sur les pieds la traversée...
Après avoir croisé la Murciana. Y a plus qu'une sortie désormais : par le haut
Il m'en reste un peu, je vous le mets ?
Summit :). Jusque là, tout va bien...
Après avoir mis la vierge face à la mer, direction l’amphithéâtre. JC a encore bien topoté la descente, on avance bien, on va même être à l’heure pour la soupe ! On désescalade la voie normale, y a même plus de neige, à la recherche du 1er rappel. Il est là. Cool . Ca win. 2ème rappel, on rappelle la corde, ça vient , ça vient, ça ralentit, et punaise ça se bloque. La corde verte a fait un certain nombre de tours autour de la blanche. On a beau moufler, ça vient pas. C’est qui qui est coincé comme 2 cons ?
Rappels dans la voie normale. "Les cannelures, elles peuvent nous faire chier à la descente non ?"
Allez, JC se motive pour remonter dessus. Je pense qu’il veut passer la barre des 1000m d’escalade dans la journée. Après une série de 360 très agréable autour de la corde blanche, il parvient au relai. Il choisit de changer de relai de descente, et c’est reparti. Le revoilà. Petit moment de doute au moment de rappeler la corde. Ca vient normalement. Pareil pour les 2 suivants, ça y est on est au sol.
C'est parti pour le sprint pour attraper la soupe...
Je sais pas combien de temps on a perdu, mais c’est pas bon pour la soupe. « T’as de la bouffe en rab poulet ? » « Il doit me rester 2 œufs, 2 tartines avec du fromage et des biscuits, on va se démerder ». Au final, on s’applique sur les névés à la descente tout en forçant le pas, et on arrive au refuge vers 20h20. On croise le gardien, JC fait son regard de chien battu et « es possible comer ? ». Et là, grand sourire : « Claro ». Yes, ben donnez 2 bières aussi alors !
Le repas englouti, y a plus qu’à savourer le voyage dehors en regardant le soleil se coucher sur le Naranjo et l’océan. Assez magique ! ce soir, on est bien en Espagne, c’est le Bronx dans le refuge, mais on s’en fout !
Finalement, on terminera le séjour par une très belle voie en face sud est : « Cepeda ». On contournera le névé qui barre l’accès par le bas de la paroi, et on suivra une cordée qui avance bien et qui nous indiquera par le coup l’emplacement des relais. Royal ! Encore une fois, super calcaire bien adhérent, qui se protège très bien, avec des beaux passages en cannelure. Muy recommandable, et facile, réponse parfaite au cahier des charges.
On change de face (sud est). C'est bien classe par ici également
Pfff, la météo dans les picos, c'est pas facile
Dernier obstacle du séjour : le tunnel !
Allez on redescend dans la vallée, c’est la fournaise, moi je suis bien content de ne pas être en Catalogne ;). Cette trilogie est bouclée (les 3 voies valent le déplacement à elles seules !), mais y en a au moins une autre en cours. A suivre :) Le retour nous paraitra plus long que l’aller, surtout à la recherche d’eau… Plus facile de trouver de la bière dans ce pays.
Vous allez dire que la conclusion est toujours la même, mais quand est ce qu’on y retourne ? On a repéré un ou 2 petits trucs à faire encore par là-bas…
A bientôt le Naranjo ! C'était pas les 97 points les plus faciles, mais ils sont bien dans la poche
La péloche :
Commentaires
Bon moi j'ai lu les 3 CR Rabada-Navarro !
Mes oreilles ont bien supporté les sauts dans les canyons
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