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- Écrit par jc
- Création : 3 octobre 2018
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Le Spigolo d’Ansabère nous avait tapé dans l’oeil l’an dernier en redescendant de la grande aiguille. Depuis, il nous trottait plus ou moins dans la tête en fonction de la forme du moment… Comme le poulet a des tickets assez chers depuis qqs temps, et qu’il ne veut plus descendre dans les Pyrénées que pour envoyer du lourd, l’occasion était venue d’aller essayer de se hisser en haut de cette petite aiguille d’Ansabère !!
Participants : Cédric et JC
Ca, c'est ce qu'on avait vu à la descente de la grande aiguille l'an dernier. Ca démange quand même non ?
Départ assez tard de Pessac (et Salles), route « efficace », jetage des 2 secondes vers minuit au terminus de la piste (pont de Lamary), où il n’y a qu’un van noir garé. Le lendemain, presque-grasse-mat’ (réveil 7h !), départ après le classique ptidej au cul du Berlingo, ça caille : on a sorti les gants et le bonnet (on va mettre quoi en janvier à Gavarnie ??)
Approche (et retour !) sans frontale... On vieillit !
La montée nous réchauffe bien, peut-être trop, on décide de laisser les doudounes au bord du sentier du col de Pétragème, avec les bâtons. L’éboulis qui permet de gagner le pied de la voie, qualifié d’« exemplaire » sur certains topos est pénible, mais court. A 9h30, on est prêt à attaquer !
JC essaye désespérément de m'indiquer le cheminement pour monter R2 au bon endroit. "T'as encore pas topoté toi c'est ça ???"
Les 2 longueurs du socle passent « bien » (le caillou n’est pas si mauvais, il faut juste s’appliquer à pas tirer sur n’importe quoi…).
JP nous salue bien à R2. Le cadre est ouf !
On est donc assez vite (et pas vraiment échauffés, ni réchauffés, c’est con y’a du vent, on aurait dû garder les doudounes…) au pied du premier crux : L3 6c en dièdre lisse à protéger. Ca me fait super envie, un peu moins quand je vois que le pan gauche est *très* lisse, et un peu patiné. Bon c’est pas grave, de toute façon, pas le choix c’est par là.
Je clippe un piton, puis un petit alien, j’avance… avant de me retrouver un peu plus bas, le pied gauche a zippé sur une petite prise patinée :-( Ca tient bien ces petits aliens :-) J’y retourne en m’appliquant un peu plus, et ça passe. Cédric me rejoint à R3, de façon aussi élégante.
Dièdre qui marque la fin de la marche d'approche
L4 (6b) est très belle, encore un pas dans un dièdre avant le relai. Le vide commence à se creuser en-dessous.
Coupe vent collection Quechua 2017. En grimpant ça va bien, mais au relai, ça pèle !!!
Et c’est pas fini, les deux longueurs suivantes suivent le fil du spigolo, en léger dévers. L5 (7a+) est vraiment très belle. C’est une succession de petites prises, soutenue. Après qqs stops (dont un vol qui m’a bien enlevé le vernis au genou et aux côtes), j’arrive à R5. Cédric me rejoint, avec la même éthique.
Apparemment, ça fait plaisir de râper...
Pour L6, changement de programme : hommage aux pionniers ! Je sors la panoplie d’artif et c’est parti. Au final, ça passe facile, avec 2 câblés pour cravater les golots de 1967. Pour Cédric, c’est le bizutage d’artif, ça grogne un peu plus ;-)
Merci Raymond pour les punaises ! Et JC pour la leçon d'artif ! Au passage, une petite pensée émue pour le CR de D. Corpet en se hissant dessus :)
C’est lui qui se colle à la traversée de L7 (6a+ avec un pas assez con …). Le vent ne nous lâche pas, on pense à nos vestes chaudes qui nous attendent en bas :-/
Bascule à gauche pour aller chercher un caillou gris de folie, incroyable pour Ansabère ! J'ai du refaire la photo 3 fois tellement c'était flou avec le poulet. Il grelotait comme jamais !
R7, on est alors au pied de la dalle blanche finale. Comme annoncée, les trois longueurs qui suivent sont magnifiques !
L8 (6b+) est équipée « aérée » mais les prises sont franches, un pas plus dur vers le haut.
Caillou incroyable ! Bien joué poulet pour le début de la longueur, c'est équipé plus large qu'à climb up...
A partir de là, la sortie d’origine part vers la gauche (A1 puis 5c). Nous choisissons la sortie directe, ouverte par Boileau lors du rééquipement en 1981, très recommandée !!
L9 (6c) est sublime, calcaire gris tout neuf et ambiance aérienne. Il manque une plaquette dans le passage déversant, on peut cravater un câblé sur la tige et espérer que ça tienne… (ceci dit, les prises sont franches, à moins de gros coup de mou, pas de raison de tomber à cet endroit).
Fashion week 2ème... Le coupe vent est tendance ;). Plus de vent dans cette longueur et toujours le même caillou. Le pied !
Un bon souvenir dans le dos, et encore au moins une visite de prévue ;)
Cédric finit alors de nous emmener au sommet par un 5c sacrément gazeux !
Grosse satisfaction au sommet (16h).
Summit :) 94 points, et un petit moment de bien être ;)
Mieux vaut quand même rester concentré pour le début de la descente : un rappel puis des vires et une courte cheminée pourrie amène au sommet du petit pic. C’est pas difficile mais vaut mieux pas tomber.
A la fenêtre, belle vue sur la fin de l'itinéraire ! Pas de regret sur le choix d'aller jouer en face sud...
Ensuite, ça déroule. faire attention sous le col de Pétragème à regarder où on met les pieds (on a tendance à lever la tête pour regarder le profil du Spigolo…).
A 18h30, on est de retour au parking. On espère que les bières laissées par Cédric sous la caisse sont pas trop chaudes. On est accueilli par les occupants (très sympas) du van noir : « Ah vos bières. Elles étaient au soleil. On les a mises dans notre frigo, les voilà bien fraiches. Tenez, prenez des cacahuètes aussi, ça fait du bien. On vous a observés à la jumelle toute la journée. Vous l’avez bien mérité ! »
Merci !
Voilà, c’était bien beau, à la hauteur de nos attentes. Et finalement pas si dur, disons moins que ce que nous pensions (craignions ?)…
Et pour finir, à l’instar de Benat, une petite note culturelle…
Si les spigoli (pluriel de spigolo, c’est comme pour les spaghetti…) sont fréquents dans les Dolomites, celui de la petite aiguille d’Ansabère est unique dans les Pyrénées. En Italie, ce terme désigne une « arête verticale » (vous voyez l’idée ?). Je trouve que Raymond Despiau, le papa du Spigolo, a bien choisi le terme ;-)
La péloche :
La péloche :
Commentaires
Ca ressemble à un "entraînement" pour les dolomites ?
sympa qd même de partager vos sensations avec nous...
j'ai pas compris pourquoi il y a 1 photo avec des coinceurs sur la corde verte tous les 50 cm et des plaquettes sur la corde blanche? ( Photo avec JC à ) un jeu ? ou c'était dur pour vous?
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