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- Écrit par cedric
- Création : 29 août 2017
- Affichages : 1999
Ca fait un bout de temps qu’on parlait de se croiser dans les Alpes pour essayer d’aller voir si c’est aussi bien que nos Pypy. Après quelques ajustements de dernière minute, on se retrouve fin juillet en Maurienne, pour essayer d’aller jouer dans les Ecrins.
Participants : JC et Cédric
Alors d’accord, c’est pas à côté, mais y a juste le Galibier à passer que JC (dont l'idole est un pilote pyrénéen bien connu) connaît par cœur, et puis j’ai été super bien accueilli à Avrieux. Merci à René et Josette :).
Cette année, on n’est pas aidés par la météo. D’ailleurs, on reste sur un joli but courant juillet sur du beau granit ariégeois (Géraud si tu lis ces lignes il vaut le granit corse. On te donnera le tuyau à la salle ;))… J’arrive avec des prévisions météo moyenne, c’est assez instable avec du vent. C’est pas mort, mais c’est pas gagné non plus.
Samedi, pour récupérer de la traversée horizontale, JC m’emmène à 5 minutes de chez les beaux parents, faire une petite voie au dessus de l’Arc. Ca s’avérera bien mignon, et vite plié. Ca tombe bien, ça répond pile poil au cahier des charges.
Le caillou est moins blanc que dans les Calanques et l'eau moins bleue. C'est quand même bien agréable
Entrainement pour la tour ?
Pendant ce temps, ça se bouche, mais bon, on est gourmand et on se déplace un peu pour tenter la passe de 2. On prend des grosses gouttes d’orage, tant pis on rentre. Vaut mieux les prendre ici que demain ou après demain en montagne. Et puis ça purgera le ciel ;).
Dimanche, on a une réservation au promontoire. On prend la météo, deux fois, 3 fois, 10 fois… Ils sont formels, ça sera sec dimanche en matinée et lundi, mais ça va souffler… Le refuge m’a dit que c’était les seules dispo qu’il restait, le reste de la semaine c’est full… Bon on y va… On se lève tôt, pour chopper la 1ère benne à la grave. Ben oui, mon partenaire revient de Chamonix et il ne conçoit les approches que comme ça désormais. Ca promet pour le retour à la maison…
On passe le Galibier, c’était pas beau en Maurienne, c’est encore plus moche sur les Ecrins. Tiens, on dirait qu’il pleut à la Grave. Eclairs, trombes d’eau. Impec les prévisions météo… Gros doute, on rentre, on y va ? Allez, on se décide à tenter le coup… Ben on prendra pas la benne de 08h30, l’orage a peut être touché l’arrivée et des vérifications sont à faire…
Pour la suite, ça se passera nickel, descente à l’intermédiaire, puis Enfetchores jusqu’à la brèche de la Meije. Du caillou bien pourri en passant à la brèche, on s’applique à la descente vers le promontoire. Heureusement que les guides ont placés judicieusements qqes plaquettes… On finit par arriver au refuge, accueillis par Guillaume, l’aide gardien bien sympa… Il nous annonce qu’on sera peinard le soir, beaucoup de monde a annulé. Demain, du vent (très) fort est prévu au refuge, alors sur les arêtes ça risque de secouer…Attendons le dernier bulletin montagne…
Direction la brèche
La rimaye commence à s'ouvrir...
Le Promontoire. Extérieur pas très joli mais très cosy dedans... La marche d'approche demain sera courte !
Pour patienter, on se fait une assiette de bœuf bourguignon avant d’aller repérer le début de la voie normale. Si jamais on part demain matin à la frontale, ça aidera ;). A l’origine, on voulait faire la Pierre Allain, mais la lecture des différents CR sur C2C avec des horaires lonnnnnnnnngs nous avait bien refroidis. Alors cette météo capricieuse, c’est une bonne excuse pour entériner ce nouveau but et tenter de sauver la montée au Promontoire en atteignant tout de même le grand pic.
Repérage pour le lendemain. Le pas du crapeau, le début d'un long voyage !
On avance jusqu’au campement des demoiselles, et la pluie nous fait redescendre au refuge. Ca nous aura permis de voir que contrairement à tout ce qu’on avait vu jusque là, le caillou est très bon !
Retour au refuge, on sera que 2 cordées ce soir là. Dernier bulletin : vent annoncé à 80 km/h au refuge pour le lendemain :(. D’après Fredi, ça risque de faire du 100 sur les arêtes, donc de la bonne baston… Ca pue, on cherche des itinéraires pour le lendemain : rateau ou meije orientale. Mais merde, c’est pas le grand pic :(. Après le punch, une nouvelle un peu moins mauvaise : la météo de Briançon est plus optimiste, ils ne prévoient que 60 km/h au refuge. Avec JC, on se dit qu’on va tenter le coup. Après une bonne nuit (4 dans le refuge, plus 4 étudiants, ça laisse de la place!), on se lève, on va pisser et là, bonne surprise : pas de vent.
Alors feu. On décide d’y aller en corde tendue avec JC en leader fixe : va pas falloir trier les lentilles aujourd’hui… On enchaine les passages caractéristiques : campement des demoiselles, couloir duhamel, dalle des Autrichiens… Marrant de se retrouver au milieu de tout ça. Mine de rien, ça grimpouille, y a beaucoup de recherche d’itinéraire, et pas trop de points. Le leader protège super bien, on fait au mieux pour l’itinéraire. On arrive au glacier carré pas bien tôt. Le gardien considère que c’est le 1/3 de la course. Bon ben va pas falloir mollir, le vent doit se renforcer dans l’aprem’…
Y a de la recherche d'itinéraire dans le truc !
Mine de rien, y a des passages où ça grimpe. Guillaume avait raison, la voie normale est souvent sous-estimée !
La suite va beaucoup mieux dérouler, à part un joli raté au cheval rouge. On a traversé trop tard vers l’arête, du coup c’était plus dur ;). Après c’est summit, puis une traversée des arêtes très très esthétique et… en nord, donc à l’abri du vent de sud prévu ;). Bref, c’est pas dur et c’est très très classe. Au moins aussi bien qu’espéré. On finit par rejoindre l’aigle, et puis on redescend tout en bas. Ca c’est long, et très casse c** cette descente dans un pierrier interminable. Et à peine arrivés au parking, malgré l’heure bien avancée, on nous prend de suite en stop pour la grave. C’est pas un plan qui se déroule sans accroc ça ?
Summit !
La suite du programme. Cette photo a beau être connue, c'est mieux en vrai !!!
Un peu de mixte à l'abri du vent :)
Un petit coup dans le retro... Maintenant ça va être long (et pénible)
Le lendemain, journée de repos bien méritée ;). Assez cher le Dinf dans le coin !
Il nous reste 2 jours, l'objectif est déjà atteint, on va pouvoir essayer de faire les bonus. Direction donc le Soreiller.
C'est encore plus long que pour aller à la grave, on démarre donc très tôt, puis on enquille sur l'approche au refuge. On arrive sur les coups de 09h30, c'est parfait on va avoir suffisamment de retard sur les cordées qui ont passé la nuit au refuge pour avoir la paix :). Et ça c'est un très bon plan !
L'objectif dans l'axe. Contents d'être débarrassés des piolets crampons sur les épaules !
JC a bien topoté, je pars les yeux fermés. Direction la Madier en face sud. Granit de folie, des pitons et un peu d'équipement à compléter. Tout est réuni pour passer une bonne journée.
JC à la sortie du tunnel caractéristique de L2. Il reste encore un peu d'escalade avant la soupe ;)
On oblique vers la Madier. Du granit, encore et encore...
La fissure Madier est passée... Y a plus qu'à filer au sommet !
On clippe un piton du grec en passant. Le vide se creuse....
Summit - En fait c'est un gros tas de caillous...
On n'a encore pas eu très chaud à cause du vent... Mais c'est sacrément classe la Dibona. En plus le départ en décalé nous a permis d'être bien peinards dans la voie. 2 rappels de 25 mètres, un petite heure de marche et hop on est à l'heure pour la bière. On s'installe dehors et là c'est le drame : bière renversée :( Exclusionde GR et tout ce qui s'en suit...
Pour finir en beauté, le binome qui découvre les Ecrins a repéré une paroi plus sauvage oùle caillou est réputé excellent : on vise la directe 76 à la tête du Rouget. La gardienne nous dit alors : "le Rouget : c'est réveil 05h30". AH bon ? J'essaye de faire du lobbying auprès du binome, mais il reste inflexible. On se lèvera à 05h30. Okay.
Repas sympa avec des suisses venus faire la voie des nains, et on file au lit. On sent que c'est un refuge de grimpeurs et pas de montagnards : on sera réveillés par les différents groupes qui viennent se coucher jusque midi et demi... Fait chier ! En plus, on est trop grands pour nos lits : on dépasse ! Dommage car le refuge est bien agréable et on y a bien mangé.
C'est parti pour l'approche, c'est un peu plus loin que la Dibona... On s'éloigne assez rapidement des cairns, on profite alors d'un guidos dans le coin pour se remettre dans la bonne direction. On remonte un éboulis bien chiant à la fin, on laisse les bâtons à une pseudo brèche et on bascule en 3 rappels côté sud. Comme prévu, c'est bien sauvage :)
Pour trouver l'attaque, c'est pas compliqué y a des spits... Mais ça va pas durer ! Le début déroule très bien, encore du granit, ce qui finit de nous mâcher les mains. Mine de rien, elles ont pincé quelques prises depuis le début de la semaine !
Ambiance !
Pour le moment ça déroule bien...
Du V bien classe...
Et puis vers la fin, on commence à merdouiller. "A un piton, il faut faire un pas descendant pour rejoindre un dièdre et faire relai avant les toits". Tout est parfait : on trouve pas le piton, on a 3 ou 4 dièdres fasse à nous et des toits sur toute la largeur... On finit par récupérer la voie Rackam qui passe par là, une longueur trop tôt en fait. Y a pas de mal, mais on a perdu pas mal de temps...
Même si on récupéré la voie équipée, y a pas sur-abondance de matos... 5c qu'ils disent sur le topo...
Sortie au soleil !
Vue du sommet. La boucle est bouclée !
Bon ben on est pas très tôt au sommet, on a pas d'info sur les 3 rappels (ils font quasiment 45 mètres chacun s'il y a des amateurs...) et ça vente. Bref on se casse aussi vite qu'on peut, mais on arrive bien tard au parking, et encore plus tard à Avrieux. Le lendemain, on boucle les valises et on rentre.
Petit bilan : après avoir testé en hiver, les écrins c'est bien top en été aussi ! On s'est bien fait plaisir, mais on est bien crevés après ces 6 jours. Ca tombe bien, les vacances arrivent. Ca laissera le temps au corps de se reposer, à la peau des doigts de se reformer et à l'envie de revenir :) !
La péloche :
Commentaires
Cédric sur la photo où tu portes le nain de jardin tu n'as pas l'air tout frais...
Bravo les gars!
Si un jour vous allez au periades, je suis prêt à m'entrainer
la Madier, Rakham le Rouget et surtout la traversée
des arêtes de la Meije.
Si les freres Szymondy vous lisent (depuis l'au-delà)
ils vont être super-impressio nés par votre aisance.
NB: il y a 39 ans la descente du refuge de l' aigle était plus agréable: on pouvait enchainer pas mal de névés en ramasse (il me semble).
Il y a 39 ans la descente de la brèche de la Meije au Promontoire était déjà en rocher merdique; l'érosion
ne fait pas son boulot .
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