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- Écrit par cedric
- Création : 26 juillet 2016
- Affichages : 3812
Participants : JC et Cédric
Un petit CR sur grimperoots où on n’est pas sûr d’être dans le thème : pas d’approche douce, pas de trail (quoique le mal aux pattes est bien là le lendemain) et même pas d’apéro (la bière règlementaire quand même). Mais un joli objectif de montagne qui nous trottait dans la tête depuis au moins une bonne année : la face nord classique.
La photo est trompeuse : c'est haut en fait !!!
On a essayé chacun de notre côté de brancher le vieux sage sur le projet, mais ça ne le motivait plus :(. Mais étant au courant des plans de chacun des protagonistes, il nous a rapproché. Une petite agence matrimoniale en sorte !
Donc JC était en vacances familiales dans les Alpes, et là l’alignement des planètes se produit : temps de merde sur les Alpes, bon créneau sur les Pyrénées, possibilité de se libérer pour chacun. Une nuit est réservée pour 2 personnes dans le marabout des Oulettes de Gaube pour dimanche.
Après une compilation des différents topos par JC sur la route (ce qui se révèlera bien utile le lendemain dans la voie), on se gare au barrage d’Ossoue (pas le plus court pour les Oulettes mais très bonne option pour la descente le lendemain) et c’est parti pour la montée.
Punaise, les sacs sont lourds ! (même sans canne à pêche et coinceurs d'un temps ancien...)
Heureusement qu’on n’a pas monté d’apéro ! On passe tranquillement à la Hourquette d’Ossoue, et là… on n’aperçoit pas la face qui est dans le brouillard.
Motif masqué
C’est pas trop grave, on aperçoit quand même le glacier et le filon d’ophite de départ. Mais l’approche qui est décrite en une ligne maxi sur les différents topos, elle passe par où en fait ??? On finit par se persuader que ça passe en rive gauche, soit en suivant la langue de neige, soit en traversant une zone grise. On verra ça demain matin !
Glacier des Oulettes - c'est pas très grand, mais par où ça passe ?
En s’approchant du refuge, on ne voit pas de marabout… J’ai bien réserve aux Oulettes ou je me suis troué et c’était à Baysselance ? On se signale, et ouf, on est bien attendu. Par contre, nouvelle moins bonne : une autre cordée (on le découvrira au repas et dans la voie le lendemain)de sympathiques bayonnais a le même objectif que nous… La gardienne (très sympa) nous dit que la voie a été faite il y a une semaine, par contre l’attaque était déjà compliquée : « une cordée française est descendue dans la rimaye pour l’attaque classique, et une autre espagnole a attaqué par le couloir de Gaube, et une troisième plus à droite ». Bref ça va pas être simple, merdasse :(.
A table, on discute avec les Bayonnais qui prévoient d’aller chercher l’attaque classique en descendant dans la rimaye avec une broche à glace ou 2. On avait convenu avec JC de ne pas en emporter, donc re-merdasse. Et pour couronner le tout : « nous, on est lents, alors on met le réveil à 2h30 et après on démarre ». Ah quand même! Avec JC on visait un réveil à 04h00, qu’on maintiendra... On se disait que ça ne serait pas possible d’attaquer l’escalade sans le jour qui arrive à 06h15 en ce moment.
La nuit porte conseil... Par où on attaquera ???
Après un bon repas, on va se coucher dans un petit dortoir de 3 lits superposés (super confort quoi) avec pleins de doutes pour le lendemain. La nuit ne sera pas notre meilleure ... On se lève comme prévu une peu avant 04h00 (on ne dormait plus depuis un bout de temps, pas besoin de réveil). On jette un œil à la fenêtre : on aperçoit la face (le beau temps est revenu) et les 2 frontales des collègues déjà bien avancées sur le glacier (ça aussi ça nous met du baume au cœur : l’approche doit se faire bien correctement en ce moment :)).
Petit déj vite avalé et c’est parti. On avance vers la face, mais ça semble se compliquer devant : on voit les frontales redescendre, aller à droite, à gauche… Bref ça tricote. On arrive assez rapidement au pied du glacier et on chausse nos crampons sur les baskets. Sur la neige, ça marche bien. Sur la glace vive, un peu moins. Bref, on s’applique. Pendant ce temps, on voit 3 ou 4 frontales qui rappliquent vite fait de Baysselance et celles des Bayonnais qui continuent d’errer puis qui disparaissent. C’est la course ! On suit le chemin qu’on avait repéré pendant l’approche avec JC et cela s’avérera une bonne option ! Les frontales bayonnaises finissent par illuminer le couloir de gaube : ça y est, ils y sont ! On finit de traverser une crevasse ou 2 (je pensais pas que je verrais ça dans les Pypy), on contourne les miettes qui restent que l’hélico, et on arrive très peu après eux à notre tour.
Note 1 pour les prochains intéressés : on conseillerait presque les grosses pour l’approche.
Faut garder les yeux ouverts...
La rimaye s’est déjà bien ouverte :(. On oublie l’attaque classique (qui parait trèèèèèèèèèèèèèèèèès profonde), et on se rabat tout comme nos collègues sur l’attaque « Corpet ». 15 mètres à droite du filon avec une traversée en 5a « difficilement protégeable » en suivant un filon horizontal. Ca fait pas rire… Les bayonnais nous proposent d’attaquer, mais on est arrivé 2 minutes trop tard. Le temps qu’on s’équipe, ils sont prêts avant nous et c’est parti pour eux. On observe religieusement leur attaque. Point positif : y a des bonnes prises. Point négatif : ça engage la viande :(. Pendant ce temps un guide débarque avec ses 2 clients (belges) et il attaque plus bas avec eux. Les bayonnais rejoignent le 1er relai de l’attaque classique. On va pouvoir y aller ! Ça tombe bien on commençait à se peler.
On cherche par où attaquer... Ici un peu plus haut que l'attaque classique, vers le couloir de Gaube.
Vue plongeante dans la rimaye depuis R1...
Les collègues bayonnais enjambent la rimaye
Il est 07h10, on attend quasiment depuis une heure. JC attaque. Et ça se passera super bien ! En dépit du terrain qui ne s’y prête guère, il arrive à poser 2 friends et 2 cablés dans la traversée avant de rejoindre un piton de l’attaque classique et le relai ! C’est parti pour nous. Je le rejoins au relai, il ne m’a pas menti : même si on ne voit rien depuis le glacier, il y a des supers prises et le caillou est (étonnement) bon ! J’enchaine sur la 2ème longueur et là il y a regroupement général. Les 3 cordées sont là, à différents stades. Pour nous rassurer, la cordée avec guide a fait partir une « bonne grosse prise tiroir » et les séracs du glacier mourant n’arrêtent pas de se casser la gueule. Ambiance !
C'est plus marqué qu'à la salle : suffit de suivre la trace verte. Par contre, les dégaines sont pas en place
Cette fois, c'est parti :)
On passe donc en mode corde tendue et c’est avec un JC qui a les crocs, on parvient à doubler tout le monde. En fait, tout le monde avance quasiment au même rythme on fera la course avec les 3 cordées très regroupées.
JC met le cligno à gauche (euh à droite) et accélère. En même temps, y a de la place...
En résumé : c’est long, ça prend énormément le soleil, y a des pitons mais un peu partout et avec le soleil dans la tronche on en rate un certain nombre, y a des très beau passages d’escalade (les 2 premières longueurs, l’arête intermédiaire et la sortie quand on rebascule après les schistes rouges sont très esthétique et agréables à grimper) et le caillou est très inégal (mention spéciale aux schistes rouges à la sortie directe ne nous a pas fait rêver !). Mention spéciale à un relai des Bayonnais qui ont placé un friend sur une grosse écaille posée et pitonné un 2ème point qui aura pour effet de fissurer le schiste…
Vers les 2 filons parallèles caractéristiques
Sut l'arête intermédiaire
Un peu plus haut
Encore sur l'arête (mais elle est très longue)
Début des schistes rouges. Pas le meilleur caillou :(
Les clients du guidos nous rattrapent une fois...
On sort des schistes rouges. La sortie directe ne nous a pas fait d'appels pour une prochaine fois...
Jolis passages pour finir. Le caillou redevient compact
JC prend la tête pour finir !!!
Note 2 pour les futurs joueurs : on a pas mal utilisé l'Alien (on n'en avait qu'un...) et les ballnuts pour protéger. Quelques cablés et le jeu classique d'amis jusqu'au numéro 2. Pour la corde tendue, ne pas hésiter à emmener une dizaine de dégaines (on en avait 8 et c'était un peu léger).
On débouche au sommet vers 13h45, suivi de près par les 2 autres cordées qui étaient ma foi fort sympathiques (et ce d’autant plus qu’on ne s’est pas arrosé…).
Summit ! (ça sent très fort la pisse...)
On voit la voiture du sommet !
Descente rapide et sans encombre dans la soupe du glacier d’Ossoue, puis plus répétitive jusque la voiture. Bière à Luz et retour sans encombre. On rentre bien fatigués mais avec des beaux souvenirs plein la tête : ça a été à la hauteur de nos attentes et on a réussi à prendre du plaisir. Maintenant c’est repos jusque fin août, sauf pour les traileurs ?
Commentaires
Beñat, aigri...
On s'y croirait...
grimperoots.fr/.../...
Et dire que j'ai voulu envoyer Jc dans la variante en 6a...
Toujours relire les cr des predecesseurs AVANT de partir
mais je ne vois pas beaucoup de points sur le trajet de vos cordes ... ce que le CR d' il y a 10 ans laissait présager .
Et tout ca sans le moindre dopage ni apero.
Chapeau bas.
Grimperoots is not dead
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