Rédacteur : Tienou/Géraud:    CR trés condensé au vue de la densité du WE ;-)

Participants : Géraud, Tienou

La météo annonçait une pluie fine et de la brume à Barèges le samedi matin mais l’optimisme de Géraud fait que nous espérions pouvoir toucher le fameux granit du Pic d’Espade dans l’après-midi ….et le dimanche à coup sur car le grand beau était annoncé !

Départ à 6H00 de la Brède et arrivée à 9H30 à Luz pour le traditionnel café –chocolatines topotage sous une bruine d’octobre.

Arrivée 10H30 au parking sous le refuge de la Glère.

Les sacs sont remplis à ras bord et son lourds à cause du matos pour le bivouac : tentes duvets, tapis, crampons, piolets, baudards , cordes coinceurs, la totale quoi !

Rien de superflu et pourtant c’est plein ! : fromage et tomates pour le bien être de Géraud (..) , et de quoi faire un festin samedi soir . 2 cannes à pêche pour le bien être de Tienou…s’il reste 5 mn dans le WE pour pratiquer …

Nous voilà donc partis sous la bruine bien fraiche ( ca nous va bien vu l’effort produit dans le raidillon du départ ou Géraud laisse ses premiers litres de sueur) jusqu’au lac de Det Mail .....

...en passant par le refuge de la Glère boire un cidre ( et ou Géraud oublie son appareil photo, voir recherche ci dessus)  et pour prendre les conseils avisés des locaux : crampons et piolet nécessaires pour accéder au bas des voies. On aura pas porté pour rien ;-)

Il est 12H et quelques, et le ciel s’ouvre pour laisser apparaitre un franc soleil ½ h après le refuge,

nous laissant apercevoir notre objectif au milieu des névés

Vers 13H00 nous montons le campement a côté du Lac de Det Mail d’où l’éperon rocheux est parfaitement visible. La mer de nuage est sous nos pieds, on est seuls la haut . tout le cirque pour nous.

Nous profitons d’un petit encas pour imaginer notre itinéraire jusqu’au pied de «Réunion Syndicale » : entre rochers, chemins herbeux et raides à flanc de montagne , et de névés .

Vers 15H on est au pied de la voie et c’est parti avec un Géraud aux anges, en tête, avec sur les doigts ce grain de peau qu’il connait si bien et qui lui rappelle de bons souvenirs : le fameux granit de Baron les B. !

Une ascension relativement efficace et sans encombre de Géraud en tête avec un coinceur sous le petit dévers qui précédé la boite aux lettre.

Moment de bonheur au relai...

 La fatigue  commence à pointer son nez, et les crampes aux doigts de Géraud également !! Elles sont tellement douloureuses que je l’entends jurer lorsqu’il essaye de poser un gros coinceur au ressort trop dur.

Les derniers 15 m sur coinceurs reboostent Géraud qui arrivé au dernier relais se demande pourquoi c’est déjà fini ? il est quasi sûr qu’on peut aller plus loin…

[G : c'est pas tellement que j'avais envie de faire une longueur de 4 sur le granit moussu

(et dépourvu de spits) jusqu’au au sommet ! C'est que nous n'étions pas du tout sûrs de nous lancer sur la « bonne » ligne de rappels, i.e. celle qui ne coince pas les cordes]

Perso, vu l’heure (environ 19H) , je trouve que l’effort depuis ce matin 5H30 est suffisant et plaide pour une descente rapide en rappel, en espérant toujours pouvoir pêcher avant le repas …

Après quelques hésitations, sur le relai ( le bon, pas le bon ? pour redescendre sur la voie de droite qui limite en théorie les risques de coincement de corde… ), nous nous lançons dans la descente.

Au premier relai, la corde que nous avions mise à droite de la seule fissure susceptible de la coincer , se retrouve dans la maudite fente , poussée par le vent !!!

Ca ne loupe pas : corde coincée ! Séquence émotion.

Géraud propose d’y aller mais j’ose insister : « tu as tout fait en tête, et avec tes crampes au doigt, laisse moi y aller, c’est du bourinage, ca au moins je saurai faire »: me voilà donc dans le vide sous un devers, à pratiquer le hissé au double machard sur 20m !

[G : ben oui, je n'ai pas trop résisté aux avances de Tienou d'aller voir la-haut ce bougre de!@#$ %* de nœud mal embouché ; merci Tienou , belle remontée « tambour battant »]

Très instructif tout ca ;-) La corde est bien abimée par la fente au niveau du nœud, mais nous pouvons continuer à descendre : pas d’helico pour cette fois !

[G. erreur technique, je le reconnais : peut-être aurions-nous pu, sans dégager la corde

de la fissure, au moins remonter le nœud un peu au-dessus, de facon que la tension de la corde (pendant la remontée au machard) ne porte pas sur le nœud en appui sur le rocher, mais plutot sur

la corde en appui sur le maillon de rappel, qui n'est pas coupant, lui.

Mais, vu le débit sanguin requis par les jambes et les bras, notre cerveau s'était automatiquement mis en régime économique].

Après un deuxième coincement de corde et quelques manips de récupération plus tard , nous voila au pied de la voie : à 21H, ouf !

Descente et arrivée au bivouac à 22H00 pour le coucher du soleil sur les montagnes dégagées, pour l’apéro. C’est mort pour la pêche ! pas de truite et bien sur pas d'espadon !!!

Une très bonne soirée sous les étoiles, et quelques Ricards plus tard, il est déjà 1H00 du matin, et nous dormons enfin !

Grosse, très grosse journée.

Le lendemain, grand beau. Il fait déjà chaud à 8H00. Je me lève et part pêcher pendant que Géraud fait une grasse…

Je croise une cordée qui part faire l’arête des 3 cons : «  mais vous faites quoi au juste ? vous grimpez ou vous péchez ? c’est compatible ? » me demandent-ils surpris…un peu des deux et non ce n’est pas compatible : aucun poisson en ½ heure, même à la cuillère…

9H00, je pars en éclaireur retrouver mes lunettes perdues la veille dans le ruisseau. Géraud commence son petit déj…. On se retrouve au pied de la voie ?

A 11H00…Géraud arrive au pied de Pikatchu . « pas la peine de se presser, me dit Géraud, ils ont dit dans le topo que la voie est trop fraiche avant 12H00 »

Pendant ce temps j’ai eu le temps de regarder le névé et de réviser le topo et de lire et relire les commentaires sur le niveau sous-estimé des cotations. Je flippe déjà :-(((

Le granit sera d’une extrême qualité et Géraud d’une assurance salvatrice, boosté par cette roche qui lui rappelle « Buis les Barronnies »

[G. C'est vrai : cette escalade variée et en finesse , quoique sur du granit, m'a rappelé

les falaises calcaires de Buis les B.]

Il est quand même 15H00 à la fin de L3. Géraud aimerait continuer mais le timing n’est pas bon et je ne suis vraiment pas à l’aise…d’autant plus que les dièdres et fissures suivantes imposent d’aller jusqu’à L6 pour récupérer le relai de descente, après un parcours de crêtes de 50m ! Ambitieux mais risqué à tous point de vue.   Mon moral diminuant je demande le KO par forfait à Géraud .

[G. Je tombe d'accord avec Tienou que, on risque de réussir mais … pas plus rapidement que la veille !]

Le choix sera judicieux tant la descente sera éprouvante avec nos gros sacs et longue, surtout pour Géraud qui, pour soulager son ménisque qui lui fait mal , prendra la route en lacets.

1H00 pour descendre de la Glère aprés avoir signalé notre retour et bu quelques menthes à l'eau.

La gardienne: " il est bizarre  votre copain, il a pas l'air en forme ( en voyant la tête de Géraud)" ;-)

Encore un WE très chargé et ambitieux, mais dans un environnement fabuleux, tant au niveau de la neige, que de la roche de ce pic d’Espade : Géraud sollicite de pouvoir refaire Pikatchu en se faisant déposer en helico : c’est autorisé les grimperoots ?

Arrivée à 22H30 à la Brède, vanné mais plein d’image dans la tête !

Anecdote:  dans une station sur l'autoroute du retour, un gars vois marcher péniblement Géraud vers le comptoir pour prendre un double café: le gars marche péniblement lui aussi, en boitant presque: " ah je sais d’où vous venez vous !!!" moi non,  lui dis je. Le gars: ah bon , vous n'avez pas fait le trail de luchon ? non non on a fait de la grimpe...c'était combien le trail ?" 40Km et 2000D+".....ben nous pas autant ! ;-)