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Participants : Francky, Patrice et Xavier 

L’année passée les fenêtres météo n’étaient pas de notre côté. Nous n’avions pas pu faire notre pèlerinage annuel de recherches de cristaux dans le Mont-Blanc.

 2013 sera plus favorable. Vérification et rererevérification de la météo montagne de météo France. Il faut dire que ce sont de vraies girouettes lorsque l’on regarde l’évolution des prévisions une semaine à l’avance.

Le dernier week-end d’août est finalement de notre côté : Grand beau temps pendant trois jours ! C’est parti !

 

{On s’apercevra sur place que si le soleil était effectivement au rendez-vous, c’est la météo de l’année qui était un petit peu en notre défaveur.

 Les chutes de neige importantes et tardives ont permis aux glaciers d’altitude de ne pas reculer (voir d’avancer un peu) et de conserver une couche de neige ne permettant pas de découvertes à même la glace provenant des éboulements.

 Point positif, les parois sont restées bien froides et les chutes de pierre étaient rares. Ceci n’étant pas désagréable, le bruit généré par ces chutes sont toujours impressionnantes même si elles ne sont pas toujours à proximité immédiate.

Vendredi 30 aout, 6 h du matin départ de Lyon en compagnie de Patrice et Xavier. Arrivée à Chamonix 2h45 plus tard. Les parkings sont bien remplis : UTMB Oblige.

On apprendra que le fils du gardien du refuge s’est aligné sur la course pour la première fois : Il va boucler  le tour du Mont blanc en 38 h …Respect. Il faut dire que l’animal avait du potentiel, puisque 3 ans auparavant nous l’avions rencontré au refuge : nous l’avions alors vu arriver en courant ralliant Chamonix – le refuge du couvercle en 2h50…hallucinant. Avec les sacs nous mettons 4h30 pour relier la gare d’arrivée du Montenvers au refuge, sachant que le petit train nous économise les 1000 D+ depuis Chamonix (non compté dans les 4h30 !)

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Notre montée au refuge s’est déroulée sans problème. Les échelles ont été rallongées comme tous les ans suite à la perte d’épaisseur de la mer de glace.

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 Les échelles qui permettent de quitter le glacier de Lechaux et de monter au refuge ont été un peu plus sécurisées ce qui n’est pas déplaisant.

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Le lendemain c’est la grande journée qui commence après une nuit ponctuée de visions de cavités étincelantes de cristaux nous tendant les bras.

Départ 7h après un petit déjeuner vite englouti  pour 11h de marche dans des éboulis et glaciers avec un sac bien bien lourd.

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 La massette et les burins n’étant pas là pour arranger les choses. La remontée du glacier de Talèfre  ne nous apportera pas de grandes découvertes dans les moraines. Faciles d’accès, cela fait des années que les cristaux y sont prélevés. Seul un bloc de 10 kg mériterait de finir dans une vitrine.

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Mais les cristaux sont solidement attachés au granit. Impossible de dégrossir la pièce. Dommage...

On remonte les rognons du fond du glacier. Cette zone est désormais complètement libérée des glaces (il y  a 5 ans elle pointait à peine entre les crevasses.). Je trouve un petit four.

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Le contenu n’est pas extraordinaire. Il n’est pas du tout mûr ( les cristaux sont solidement accroché au granit et il n’y pas de flottants (cristaux qui ont poussé sans se fixer à la roche.)

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En arrivant au sommet des rognons On tombe sur un énorme four….Exploité par un cristallier. Il avait laissé ses affaires le temps d’aller fouiner sous le glacier pour trouver des fours avant leur arrivée à l’air libre. But :  être le premier afin d’être le « propriétaire » pendant 3 ans, comme le prévoit la charte des cristalliers  de Chamonix que tout chercheur doit signer pour avoir le droit de partir à la chasse.

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 Alors que nous avions la tête dans son four de dimensions impressionnantes -au moins 3m de profondeur, il est revenu. Fort sympathique, il nous laisse rentrer dans les profondeurs de son four pour admirer des pointes de quartz assez monstrueuses par leur taille : plus de 20cm pour certainement plusieurs kilogrammes. Ces pièces ne sont pas les plus intéressantes pour lui, car leur valeur est de l’ordre d’une centaine d’euro. Elles ne valent pas les efforts de la redescente. Il nous dit qu’il n’y a que 3 cristalliers professionnels, dont lui  (ne vivant que de leurs découvertes.). Nous échangerons d’ailleurs quelques mots le soir au refuge avec le plus célèbre des trois. Rendu célèbre par la découverte, il y a dix ans, d’une pièce de musée constituée de magnifiques cristaux de fluorine rouge sur quartz fumé.

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 Cette pièce est visible au muséum d’histoire naturelle de Paris. Achetée par Total au prix de 250k€! Le gars n’a pas d’allure avec sa chemise à carreaux et sa casquette pourave, mais il a une maîtrise de la montagne, telle que peu d’alpinistes oseraient le suivre là où il va seul sans aucune assurance.Après avoir papoté, et pris des photos de son four, le premier cristallier nous conseille de poursuivre vers les parois aux pieds de la pointe Isabelle où il est possible de voir de beaux fours de quartz fumés tombés dans le  « domaine public ».C’est parti ! On s’encorde car la zone est parsemée de crevasses pas trop ouvertes compte tenu de la quantité de neige tombée cet hiver.

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Après une heure on arrive dans la zone indiquée. On tarde un peu à trouver l’ouverture du four.

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 En fait nous sommes montés un peu trop et dans la redescente on trouve, sans certitude que cela soit les bons, l’entrée de deux fours. Le premier facile d’accès possède encore de belles pointes fumées. Ce n'est pas simple de les décrocher.Il n’est pas mûr. Le deuxième four  dit " four des Allemands » ne semble pas très accueillant.

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Il faut ramper sur 5-6m  dixit le cristallier pour atteindre le fond avec les cristaux. Le tout ne demandant qu’à s’effondrer.

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 Après avoir tenté de prélever une ou deux pointes dans le premier four, nous entamons le retour… Il y a plusieurs heures de marches pour rejoindre le refuge dans un terrain pas très stable…Chaque pas nécessitant une recherche d’équilibre et un éveil des sens pour percevoir les moindres indices d’un bloc instable ou d’une surface glacée à l’adhérence incertaine.La remonté finale au refuge se fait dans une zone de moraine très verticale et instable à l’aide d’une grosse corde en se tirant à bout de bras sur 50m de dénivelé. On pose le cerveau, on se concentre sur les pieds et les mains en attendant que les yeux tombent sur le point d’ancrage de la corde. C’est là que l’on se dit que ce n’est pas plus mal de ne pas avoir fait une grosse découverte, rendant le sac encore plus lourd qu’il ne l’est déjà.La deuxième nuit sera moins récupératrice que la première, les muscles du corps étant gorgés de fatigue de cette longue journée.

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Le lendemain, c’est le retour à Lyon, avec peu de pièces dans le sac, mais la tête pleine de souvenirs de paysages de haute montage et de rencontres enrichissantes. 

Commentaires   

# femtofred 15-09-2013 22:05
Dans quel refuge as-tu dormi? De belles photos!
# Francky 16-09-2013 07:23
Le refuge de couvercle, Fred

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