Ou l'acte 2 des vacances de fredo dans les Alpes...bien alléché il est vrai par la version OCDP Mont Blanc d'Orel/Willou au mois de juin 2011

 

 

Après 2 jours de repos complet suivant Embrun, je me remet progressivement en marche avec pour objectif le Mont Blanc en autonome avec Ju lundi 22 aout.

 

Participants : fredo seul jusqu'au 20, puis avec Ju du 20 au 22

 

Une première sortie tranquille le 18 aout : Le grand Parpaillon (2990m), plus haut sommet de l'Embrunnais, 400m de D+ en solo, 2h aller-retour sur une arete facile, seul au monde au sommet

 

Seconde sortie le 19 aout : Le grand pic de Rochebrune (3325m) depuis le col de l'Izoard (tiens dejà passé par là le 15 aout , plus facile à monter en voiture qu'en velo), plus haut sommet du Queyras, 1200m de D+ en solo, 5h30 aller-retour, me retrouve au sommet sur une longueur d'escalade en libre (environ 40m à escalader seul sac sur le dos, du III avec 1 pas de IV équipé d'une corde fixe), mais un guide avec une cordée m'indique au sommet pour redescendre un itinéraire un peu caché et plus simple... tant mieux, desescalader le pas de IV en libre me faisant moyennement rever avec mon petit niveau d'escalade...

Transfert en voiture vers le Mont Blanc via le col du Galibier et le col du Telegraphe, bivouac en foret aux Contamines

Je retrouve Julien en arrivage de Paris (un camarade de jeu pour la TDS avec Yo et Femtofred, l'acte 3 des vacances de fredo dans les alpes) le 20 aout midi à Saint Gervais pour monter dans l'après-midi sur le massif du Mont Blanc... fenetre météo annoncée très belle et très chaude (isotherme zero à 4300m, ce sera même 4500m le jour du sommet), il y a de la place au refuge Teterousse, celui du gouter est plein, parfait inutile de monter la tente et çà nous fera les cannes de partir de Teterousse : on prend le TMB qui nous monte au nid d'Aigle à 2300m avec les gros sacs, puis on monte les 800m de D+ restant jusqu'au refuge de Teterousse à 3180m, début de la voie normale accedant au Mont Blanc. Arrivée au refuge à 19h, pile pour l'apéro biere saucisson (on a aussi monté des cacahouettes au cas où...) avant le repas à 19h30 .

 

On peaufine notre programme des 2 jours suivants et prenons des renseignements avec Julien autour d'un chaleureux repas montagnard bien agrémenté d'un petit vin rouge que j'ai monté dans le sac. l'objectif est de faire le sommet du dome du gouter (4304m) le lendemain puis le Mont Blanc (4810m) le sur-lendemain en aller-retour depuis Teterousse, les guides nous mettent en garde contre le couloir du gouter (100m à traverser en courant car çà caillasse violemment dedans, le dernier mort date de moins de 10j...). Ils nous trouvent plutôt courageux de tenter en autonome le Mont Blanc depuis Teterousse. A priori toutes les cordées partent du gouter 700m plus haut et seule 1 sur 3 arrive au sommet sans guide.

Dimanche 21 aout : Réveil à 4h45, petit dej à 5h, depart 5h15 de nuit, traversée rapide du couloir pour rejoindre l'arête raide montant au refuge du gouter, mix marche-escalade très facile mais le rocher pourri incite à la prudence (content d'en faire environ 1/3 de jour) pour rejoindre le début du glacier au refuge du gouter (3860m), point de départ de l'assaut final du Mont Blanc pour toutes les personnes ayant un guide. On s'encorde avec Ju, je prends le rôle de premier de cordée et on attaque une longue marche superbe sur des arêtes neigeuses... objectif du jour (Dome du Gouter, 4304m) atteint un peu avant 9h, les paysages sont grandioses, aucun effet de l'altitude ni sur moi ni sur Julien, parfait, on sera donc acclimaté demain, on redescend au pas de course pour boucler cette ascension de 1200m de D+ en 5h30 aller-retour, une petite alerte sur la redescente de l'arete où julien fait partir une petite pierre qui s’arrête juste a ma hauteur, retour au refuge, sieste puis apero, repas et au dodo à 21h avec reveil prévu à 1h15

Lundi 22 aout : Réveil d'une nuit sans sommeil ou presque avec l'excitation, petit dej vite envoyé, depart à 2h, traversée rapide du couloir, puis très grosse frayeur dans le milieu de la montée de nuit de l'arête... au moment d'une traversée, la pierre que je tiens et qui est presque aussi grosse que moi se detache et je pars en arrière avec elle, je me vois mourrir mais ai le reflexe de me jeter sur le côté sans voir ou je vais atterrir et arrive à m'arrêter dans la pente après 2-3m de chute et quelques tonneaux, l'interieur de ma cuisse gauche est douloureux et mon genou gauche a aussi pris un choc, mais rien de cassé, Julien a juste eu le temps de se jeter en arrière pour eviter les pierres qui ont devalées la pente à la suite de la grosse partie avec moi. Nos jambes flageolent, on va s'asseoir un peu plus haut pour recuperer nos esprits. Bon après 15min de repos, on reprend notre progression en redoublant de prudence, on arrive au refuge du gouter où on s'équipe pour le glacier. Je reprends le role de premier de cordée, à la montée je n'ai presque pas de douleur donc on attaque l'ascension du Mont Blanc, la trace est faite et bien marquée.

Peu avant le passage à l'abri Vallot (4370m), le jour se léve et entoure de couleurs magnifiques jaune et rouge les sommets et aiguilles que nous voyons a nos pieds... Premiers effets de l'altitude vers 4500m, souffle un peu plus court et le sang qui tape un peu dans les tempes, on monte sur un bon rythme et doublons pas moins d'une vingtaine de cordées sur la montée... arrivée au sommet du Mont Blanc à 7h30 (5h30 depuis TeteRousse, 1800m de D+), on passe environ une demi-heure au sommet avec une dizaine d'autres cordées, il n'y a pas un nuage, le paysage a perte de vue est superbe, nous sommes sur le toit des Alpes et de la France

 

On redescend et là ma cuisse est à nouveau douloureuse, je traine la patte dans la descente, descente prudente donc jusqu'au refuge du gouter, puis très prudente sur l'arete du gouter, d'autant plus que l'on voit descendre plusieurs pierres énormes (de la taille d'une machine à laver pour certaines...) dans le couloir à notre droite... on n'est pas serein et même avec une grosse douleur, j'ai quand même couru pour traverser le couloir... retour enfin au refuge de Teterousse en 4h30 depuis le sommet, on se commande quelques bieres pour feter le sommet, on se bronze une heure au soleil, puis on redescend au nid d'aigle pour rejoindre Saint Gervais où l'on va se reposer (2600m de D- avec les gros sacs, çà commence à sérieusement tirer sur les genoux surtout mon gauche qui a pris un choc...

En redescendant à Saint Gervais, la pluie commence à tomber et les orages éclatent.... parfait, le créneau était idéal

 En bonus une video de ces quelques sommets donnant un peu l'ambiance : http://www.youtube.com/watch?v=rA3IkPJx_l8