- Détails
- Écrit par geraud
- Création : 6 mai 2018
- Affichages : 2168
Participants: Jean-Christophe, Niko, Etienne, Géraud,
Photos: Etienne et Géraud
Résumé:
L'équipe formée de Jean-Christophe, Niko, Etienne, Géraud parcourt des grandes voies
au cap Canaille (Est de Cassis) et dans les calanques (entre Marseille et Cassis).
Niko passe me prendre en voiture vers 5h 30 chez moi (! c'est royal),
et nous rejoignons JC et Tienou à la Brède vers 6h. De là, nous atteignons un parking proche du sémaphore du cap Canaille vers 12h. Les cordées sont esquissés durant le trajet en voiture:
(Jean-Christophe, Niko) et (Etienne, Géraud).
Les cordées se suivront dans cet ordre et dans les mêmes voies.
1-Samedi 28/04:
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Cap Canaille: never mind the Bollocks
TD+ 6b+>6a[A0] P1 130 m
Niko et JC ont potassé l'approche de la voie et la mettent en oeuvre:
elle se fait en trois rappels depuis le haut de la falaise. (E-G) suivent.
[r
Géraud se demande si tout ca est bien raisonnable ...
(effet psychologique habituel de
la première voie, sachant que la précédente datait d'il y a 8 mois).
Le bas de la falaise est plutôt spacieux. Nous le suivons, vers l'Est,
jusqu'à trouver un endroit qui ressemble au départ (JC, qui a déjå
fait des voies dans cette falaise, a des intuitions fortes, confirmées
par les dires d'une autre cordée). Le topo montre que les longueurs
impaires sont plus difficiles (que les paires), ce qui, compte tenu du
moral des quatres canailles, conduit à l'ordre suivant, à l'intérieur
des cordées: (JC-N) , (E-G) i.e. elles pratiquent l'escalade en
réversible, mais avec cette parité.
Comme d'habitude, après la première longueur, nous retrouvons nos
sensation d'escalade, intégrons le (petit) sac à notre schéma
corporel, redevenons hypersensibles à la détection des spits et des
prises, etc ... Nous savourons alors la beauté du cadre ET du
rocher. DES roches, plutôt, puisque l'un des charmes du Cap Canaille
est d'être une superposition de plusieurs strates de roches
différentes: calcaire, grès, poudingue. La longueur 4 passe dans le
grès, on se sent å Fontainebelau. La longueur 5 est vraiment impaire
, je veux dire difficile (6b+), dans du rocher ocre superbe, avec de
grandes écailles rugueuses. Il suffit de tirer dessus ... Etienne la
passe sans encombre, en tête, mais je peine pendant 5 mètres dans une
vaste conque déversée et ...me repose deux fois sur les spits.
Dernière longueur en 6a dans du poudingue, aérienne, mais paire.
On achève la journée dans une calanque de La Ciotat où l'on se baigne
puis prend un pot.
2-Dimanche 29/04:
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2.1 Castelviel: rêve de Pierre
TD 150 m P1
Ce Dimanche nous d'émarrons à 6h de l'hôtel F1 qui nous héberge, après
que chaque cordée ait pris, dans sa chambre, une frugale collation
(nous ignorons, à cet instant, que l'hôtel propose une petit-déjeuner,
moins frugal, dès 6h).
Notre objectif est une voie à Castelviel (l'"envers d'En Vau"). Nous
garons la voiture au parking de La Gardiole (sur le plateu, au-dessus
de la calanque d'En Vau) et descendons vers En Vau par le chemin. Nous
remontons ensuite vers la cheminée de Castelviel. Nous n'appliquons
pas le conseil du topo (" grimper la cheminée sans le sac puis
treuiller les sacs " ), ce qui entraine de menus inconvénients, qui
achèvent de nous réveiller. Depuis le plateau, il faut trouver la
ligne des rappels qui nous conduiront au bas de la voie. JC a une
bonne connaissance des lieux (il a fait la Ramond il y a pas trop
longtemps); il nous quasi-certifie une ligne de rappel et s'y engage.
Nous descendons ce rappel, suivi de deux autres .
À ce stade le moral est bon, mais pas d'acier:
1- la meteo prévoit de la pluie vers 16h 30
2- Le topo prévoit beaucoup de longueurs impaires.
On est rassurés de voir de nos yeux les diverses échappatoires envisagées:
si crevés au R3, depuis R3 sortir par la Ramond. Si échec dans la L1, sortir par la
traversée au fil de l'eau .
Nous démarrons en formation (JC-N)(E-G). Et ca s'avère magnifique ! "
Magnifique dalle à gouttes d'eau", comme l'écrit le topo. Je crois
avoir fait en tête L2 et L5 (qui sont assez impaires) et Etienne les
autres (qui sont variées, avec une L1 bien impaire), mais je demande confirmation à Etienne.
L'ambiance de Castelviel est sublime: rocher blanc comme à Sormiou (au
moins), adhérent, proximité de la mer et des mouettes,
absence de congénères (mais on les retrouvera à En Vau, et puis on
peut faire le 112 si le besoin des congénères est vraiment imperieux).
Nous sortons de la voie vers 13h et nous retrouvons sur la plage (de
galets) d'En Vau vers 14h. Le ciel, face à nous (vers le Sud) est
assez bleu, derrière nous il est couvert, et il y du vent globalement
du sud. La meteo est-elle vraiment à prendre au sérieux ? La
baignade, suivie éventuellement de bulling sur la plage, est-elle plus
tentante que l'escalade ?
2.2 En-Vau : Pouce integral
TD- 6a P1 120 m
Boh, allons voir un peu à quoi ressemble le départ du pouce integral
(ca n'engage a rien). Niko et JC randonnent efficacement dans les
pierriers d'En Vau jusqu'à ce qu'on soit au pieds d'un éperon qui
présente au moins deux spits. Le topo affirme qu'il y a une grosses
lunule entre les deux spits ... mais cette lunule a peut-être disparu
... On s'élance finalement, en formation (JC-N)(G-E): JC confirme,
apres 3 spits, que ca ressemble bien au topo du pouce integral. Du
coup j'attaque, juste derrière Niko. Au R1 j' émets l'idée que
redescendre avant la pluie pourrait être judicieux. Comme cette pluie
ne mouille pas tellement, on continue jusqu'à R2 (2 longueurs impaires
de suite, mais on est maintenant habitués aux entorses à
l'arithmétique). (JC-N) sont bien lancés et, lorsque Etienne est à
pieds d'oeuvre pour attaquer L3 et que la pluie se met à mouiller
franchement, ils sont déjà ... (à R3 ou R4 ? ils compléteront mon
récit).
La destinée des deux cordées se scinde alors:
- (JC-N) trouve un sentier depuis le haut du pouce jusque vers le
parking de la Gardiole
- (G-E) tire un rappel de R2 vers le pieds du pouce, puis ... coince
la corde de rappel (!!gosh, sous la pluie battante, l'ambiance est
déprimée); après 15 minutes de tentatives énergiques mais inefficaces,
Etienne a une idée (salvatrice): il remonte dans le mauvais terrain,
encombré de broussailles, puis tire sur notre rappel, mais de bien
plus haut; ce nouvel angle est favorable et la corde se décoince.
Super! Le moral de la cordée paire remonte en flèche. Il ne nous reste
plus qu'à suivre le chemin sous la pluie jusqu'à la voiture.
De retour à l'hôtel, la cordée paire trouve le bouton de mise en route
du chauffage de sa chambre et arrive ainsi à organiser le séchage du
materiel et des vêtements pour le lendemain (la cordee impaire a moins
de chance: son chauffage cesse de fonctionner après 30 minutes ;
heureusement elle s'était moins mouillée; je laisse ici la plume à la
cordée impaire). On termine dans un resto bon et sympa de La
Ciotat. On trouve là un vieux client frigorifié et fatigué, Etienne le
couvre charitablement d'une couverture: qu'est-ce qui a pu le mettre
dans cet état ? de quoi rêve-t-il ? de rocher blanc au-dessus de la
mer bleue ? ou de corde coincée ?
3- Lundi 30/04:
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Cette fois-ci nous nous embourgeoisons (avec délice): nous prenons un
vrai petit déjeuner à l'hôtel à 6h. Nous partons tranquillement à 6h
35 vers Luminy. Nous nous garons au départ du sentier vers Sugiton
[là où , en 1989, la cordée (Géraud-Irène) s'était fait ouvrir son
coffre de R5 et dérober le matériel d'escalade laissé là]. Un sentier
quasi-plat nous mène sous le socle de la candelle. Un tout petit-peu
de traversée au-dessus du sentier, apres les tours de La Lecque,
aboutit à notre attaque.
Un simple calcul de parité des longueurs et des formes relatives
(surtout subjectives) des grimpeurs aboutit à la formation:
(JC-N)(G-E).
3.1 Socle: sound patrol
TD 6b>6a[A0] P1 150 m
L1 est vraiment impaire, je la passe an A0 (ouch, désolé, mais c'est à la fois dur et
"à froid " ). Tout le reste de la voie me paraitra superbe.
L5 est bien présente à mon souvenir un dièdre blanc de 30 m, en 6a +.
On sort vers 11h sur les terrasses qui séparent le haut du socle du
bas de la Candelle.
3.2 Candelle: couloir sud direct
TD 6b>6a[A0] P1 120 m
Vers 12h, après une petite pause au pieds de la Candelle, JC attaqueL1 du couloir sud.
La voie se déroule juste à droite de l'arête de Marseille, globalement
en traversée vers la droite, avec de belles longueurs rectilignes en
dalle (L1,L2), une dalle suivie d'un dièdre en ascendance vers la
droite (L4), et trois traversées vers la droite (L3,L5,L6).
Les dalles sont bien fines et j'avoue m'être tracté, de temps à autre, sur les spits
(départ de L1 et départ de L4 notamment). L1,L2,L4 et départ de L5 étaient très
impaires, mais superbes.
Vers 16 h les deux cordées sont au sommet de la Candelle, Youpiiii !
On tire un rappel vers le col de la Candelle, puis on suit le sentier
vers Luminy: la voiture est intacte ! On rentre sans encombre à
Bordeaux. Oups: juste une petite encombre: vers 20h, Géraud est pris
d'une crampe au quadriceps droit et demande un arrêt pour agitation de
la jambe. Le docteur Niko diagnostique un déséquilibre ionique, dû à
un abus de boissons pauvres en sels minéraux: quelques mauresques
auraient aisément rétabli l'équilibre ...
Commentaires
de rêve de Pierre, mais j' ai pu rectifier avant que
vous n' ayez le temps de me lire.
Ce WE a été mémorable pour une première dans les calanques me concernant, dans la variété des sites, des voies, de la roche...et ce grâce à la selection de JC... Il me faudra d'autres belles sorties comme cela pour être totalement Zen et ne pas caler sur un pas de 6A+ ou sur une approche péteuse...
bien jolie tout cela, ça fait rêver
Géraud, Etienne, JC : y'a pire comme compagnons
Des grandes voies majeures optimalement choisies : y'a pire pour occuper ses journées
3 jours : y'a pire comme week-end
Bref : c'était byzance !!!
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