- Détails
- Écrit par Irène
- Création : 27 juillet 2016
- Affichages : 2664
Participants : Irène et Géraud.
Nous partons de Bordeaux vendredi soir (le 15/07/16) vers Benasque (Espagne), d'où nous planifions de gravir l'Aneto par son versant Sud. Le voyage se déroule sans histoire et, après une nuit confortable dans un hôtel de Tarbes, nous atteignons Benasque, Samedi vers 11h.
1- Samedi 16/07/16:
----------------------------
Nous garons la 206 d'Irène au parking du camping de Senarta (1500 m) le long du Rio Esera.
La navette qui monte au refuge de Coronas
(1950 m) ne passe que toutes les 2h30 et la bougresse vient de passer sous nos nez (et à ma barbe). Nous décidons donc de
monter à pied au refuge (9km en pente douce sur un large chemin carrossable pour 500m de dénivellé). Le refuge est placé dans un endroit idyllique et nombre d'espagnols arrivés en navette se prélassent au soleil. L'herbe bien verte et l'ombre des pins nous accueillent le temps d'une pause casse-croûte bien méritée.
Vers 17h (le soleil chauffe encore pas mal), nous commencons la montée vers les "ibons" de Coronas:
- l'Ibonet (2200m)
- l'Ibon inferior (2500m)
- l'Ibon medio (2700 m)
Vers 21 h nous plantons la tente (houba-houba-hop) sur le bord sud de l'Ibon medio.
Face à nous se dresse le pic Escudier et l'Aneto (légèrement à sa gauche).
Nous savons que le couloir Estasen monte entre ces deux pics mais il se cache derrière le pic Escudier.
2- Dimanche 17/07/16:
--------------------------------
Comme nous ne savons pas quelles sont les conditions de neige du couloir, nous gardons en tête deux plans d'action:
Plan A: remonter le couloir Estasen, suivi de la crête SE-NW de l'Aneto, jusqu'au sommet. Ce plan est lui-même subdivisé en 2 sous-plans: prendre la branche de droite (vs de gauche) du couloir:
http://www.camptocamp.org/routes/57400/fr/aneto-couloir-estasen
Plan B: gagner le col de Coronas, puis le sommet en suivant la voie normale que l'on rejoint peu après ce col.
http://www.camptocamp.org/routes/57870/fr/aneto-par-les-lacs-et-le-col-de-coronas
La nuit sous la tente, sous la protection de la pleine lune, est reposante. Nous quittons le camp de base au lever du jour, vers 06H. Après l'épisode du chaussage de crampons (qui se sont déréglés depuis la dernière balade, gosh !),
suit la montée sur un névé qui pointe vers le col de Coronas, puis une traversée dans la moraine, jusqu'au pied du couloir Estasen atteint vers 8h.
Ce pauvre couloir est tout amaigri par rapport aux photos vues sur la toile
[http://philrando.free.fr/Photos/aneto13.html].
Au premier tiers, un passage semble franchement étroit et je me demande si les conditions sont favorables. Par contre la consistance de la neige est encourageante: bien gelée, sans être de la glace. Quant à la sortie: nous sommes libérés du choix du sous-plan: seule la branche de gauche est encore enneigée. Je me convaincs que la partie étroite doit se passer en mixte et, nous voilà partis dans le couloir. Les lunettes d'Irène manifestent un désaccord en sautant des mains d'Irène puis en
dévalant 50 m sur le glacier. Mais Irène réagit fermement à ces velléïtés d'insubordination: en quelques minutes, la progression vers le haut reprend.
On monte tranquillement jusqu'à l'étroiture. On grimpe, bras-jambe gauches sur le rocher, bras-jambe droits sur la neige, sur une trentaine de mètres. Puis la progression sur neige dure, avec environ 40/45 degrés d'inclinaison, commence: c'est bien régulier, et, finalement, assez agréable car on est encore au frais.
Dans la sortie de gauche (annoncée plus raide sur le topo), Irène trouve de bonnes traces, qui facilitent la progression: c'est Byzance !! Vers 09h nous achevons la montée vers la crête de l'Aneto et trouvons le soleil.
Nous atteignons le sommet à 9h 30.
Super ! C'est ma première fois sur l'Aneto. Je suis très ému et Irène est contente de retrouver ce vieux copain de jeunesse: un bel exemple d'activité à trois, parfaitement réussie.
N.B. c'est aussi un adversaire commun puisqu'il s'était refusé à nous lors d'une tentative à ski, depuis la Rencluse, au printemps 2001: au Portillon Supérieur, il nous avait noyés dans le brouillard, si bien que nous n'avions pas trouvé le chemin vers le glacier de l'Aneto. Cette activité à trois avait été conflictuelle (sigh!) ...
On a un peu mal aux pieds après la descente et les 9km de route; nous sommes à la voiture à 19h. Après le pot de la fin sur une terrasse de Benasque,
puis un dîner copieux suivi d'une nuit réparatrice dans une "Fonda" de Villaler (un village 30 km au sud de Vielha), nous rejoignons Bègles, lundi en fin de matinée.
Bilan:
2000 m de montée puis descente, 18km de route.
Un couloir de 300m à 45 degrés (en moyenne), coté PD+.
Une belle nuit d'été, à trois, sous la lune: Irène, Géraud et l'Aneto.
Trois ibons.
Commentaires
Mais Irène a injecté d'admirables doses de poésie (et d'orteaugrafe) dans le récit . L'absence des photos de petites fleurs prises lors de cette équipée est entièrement de ma phautte. Irène peut peut-être vous les faire passer.
P.S. tous les espagnols ne se "prélassent" pas au soleil !!
1- Luis Estasen était Espagnol
2- Ils surgissent aussi de tous les côtés de la montagne (voir le CR d'Orel au Valiverne, 2011) et nous doublent à toute vitesse sur les chemins (gosh, c'est la branche "Gomez" de mon arbre généalogique qui refait surface).
Ah les bougres...
Géraud : ton prochain achat, ça sera peut-être des sangles ?
Belle montée en tout cas
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.