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- Écrit par Doudou
- Création : 3 septembre 2007
- Affichages : 2835
Il s'agissait d'une sortie au cours de l'hiver 2005 il me semble, la date, je ne la connais plus vraiment à vrai dire....
Bon, je m'y lance.
Jeudi soir, 17h45, je pars de la DSNA et au moment où je rentre dans la voiture, Dudu m'appelle pour me dire que le rdv est modifié, ce n'est plus à18h00 à Ontario, mais plutôt à 18h15-18h30 au McDo sortie 10. Ok, ça marche pour moi ! j'y vais !
Le rendez vous est modifié car nous n'allons plus en Ariège, car il va faire un temps de merde, et que le seul endroit où il risque de faire beau, c'est dans les POs.
Je passe 20 minutes dans les bouchons, et finalement j'arrive à la sortie Montaudran, je regarde le chiffre, 18, bizarre je me dis, la sortie 10, c'est à peu prés ... c'est où d'ailleurs ? Ce n’est pas chez moi ? Je rappelle Dudu en lui demandant s'il est sur que c'est la sortie 10, il me dis, mais non !! C’est la 18 ...Bon, je fais donc un demi tour à la sortie 17, et je suis à l'heure au rdv.
Dudu est déjà la. On commence à charger ma voiture, je lui demande si on sait à peu prés ce que l'on fait : bof, pas trop de certitude à ce moment la. On commence à discuter trajet et endroit où dormir. Pas très concluant, on se dis, on demandera à Nich... qui arrive un peu après Mike.
Nich était déborde de boulot, pas eu le temps de trop regarder les cartes, voir si ca le faisait bien en ski de rando ... bref, on part a l'arrache vers 19h10.
On arrive au péage, première tuile : mon badge de télépéage ne marche plus ...fait chier. S'en suivent 2h30 de route à peu prés, avec une grande partie où je fais le taxi avec 3 morts vivants dans la voiture. Narbonne, Perpignan puis Prades, on s'arrête pour manger un bout. Le 3eme restos acceptera de nous servir, indiquant qu'il est le seul à pouvoir le faire à cette heure là.
Pas de problème, c'est une pizzéria que nous avions déjà essaye auparavant Nich et moi. Dudu prend une pizzzaaa-pates, Mike et moi, une pizzaa-paummmeesssdetairre, et Nich prend des pâtes avec plein d'huile à la fin. On arrose ca avec une bouteille de rouge de base. Rapide, simple, efficace.
Nous décidons d'aller au refuge Mariailles à 1700m. Nous nous rappelons que la chemin en terre est plutôt bon pour arriver jusqu'au refuge. Nous nous demandons si le chemin est ouvert, et nous décidons que nous verrions sur place.
Petit signe, en partant du resto (22h30 à peu prés), il se met à pleuvoir un peu. Là on se dit qu'il vaut mieux dormir au refuge, ne sachant même pas s’il est gardé ou pas.
Vernet-les-bains, Casteil, puis on arrive au Col de Jou qui se trouve à1125m, et qui doit marquer le début de la piste forestière. Nous ne voyons en arrivant qu'une barrière.
On regarde la barrière que l'on tente de virer : cela se fait très facilement : cool ! On se dit qu'on va pouvoir monter plus haut ! Puis on regarde le chemin un peu après sur la route : le chemin ressemble à un énorme gruyère. "heeuuuuu, ca ressemblait pas à ça le chemin".
Nous reprenons la voiture, et décidons de continuer sur le chemin pour voir si ce n’est pas un peu plus loin. Et là, 54m70 plus loin, nous voyons l'autre barrière : on se dit qu'on est vraiment des boulets de pas avoir vu la bonne barrière plus vite !
Vu la facilité avec laquelle nous avions viré la première barrière, nous avons bon espoir ! Nous nous approchons de la barrière, et nous voyons "interdit du 01/01/05 au 30/04/05" puis "Amande 135 euros aux contrevenants" ...
A deuxième vue, la barrière est cadenacée. Et merde ....
Nous restons dans la voiture à se demander ce que l'on fait :
- Rentrer à Toulouse pour aller bosser le lendemain, manifestement tout le monde peux a peu prés s'en sortir pour récupérer le jour de reuteuteu. Mais ça fait chère la pizza à Prades ! (frais route+péage : 69,6 euros !)
- Rester dans le coin et faire une rando, sans ski ou surf : tout le monde a des chaussures à peu prés bonne pour faire de la rando, mais ça dis moyen à tout le monde.
- Se coucher au niveau de la barrière et se rajouter entre 2H00 et 2h30 de portage, pour arriver jusqu'au refuge : avec ça, c'est sur, on n’arrivera pas au sommet ! À moins de se lever a 3H00 et encore, même pas sur ! Sachant qu'il est déjà a peu prés 0h00. Et là, nous pensons tous à Mike qui n'a pas encore coupé ses peaux pour les skis de randos (manip qui prend a peu prés 1h00 !)
Nous discutons, discutons, pendant un certain temps, pas loin d'une heure, sans trouver de solution à notre problème : toutes les solutions ne nous conviennent pas : pas envie de retourner au boulot alors que tout les collègues avaient eu vent d'une rando de 900m à la frontale dans l'ariege, et dormir dans un refuge non gardé puis le lendemain 900m de monté avant une superbe descente sur de la neige fraiche !
Pas trop envie de faire une rando à basse altitude (pour cumuler du dénivelé) sous la pluie le vent, sans avoir au bout la satisfaction d'une descente sur de la neige !
Et pour finir, vraiment pas envie de porter le matériel sur 600m de dénivelé en plus pour ne pas arriver au sommet !
Il pleut toujours un peu.
C'est à ce moment là que je décide d'aller voir comment la barrière est réellement attachée : la barrière se soulève sans problème est la route semble bonne derrière. Je rentre dans la voiture : le débat est relancé : sommes nous prêt a payer notre part de l'amende ? Tout le monde est d'accord, Dudu émet quelque réticences, mais n'a pas envie de retourner bosser le lendemain, qui semblait la solution la plus probable.
C'est décidé, on y va ! Nous reprenons la voiture et 15 minutes plus tard, nous arrivons dans un virage qui va arrêter notre progression en voiture : il y a une plaque de neige sur laquelle la voiture ... glisse.
En 20 minutes, nous sommes prêts, et nous partons vers le refuge : une chance, il n'est pas trop loin, la pluie diminue légèrement, et il y a même quelques bon rayons de lune, qui nous permettent d'éteindre nos frontales pour arriver au refuge.
Le refuge est fermé, nous trouvons un abri sous la terrasse qui nous permet de dormir abrité. Nich prépare du Thé pour demain, et Mike commence son travail de coupage de peau. Il est à peu prés 1h00 du matin.
Nous nous couchons assez vite, en laissant Mike avec sa demi-frontale qui n'éclaire plus grand chose à couper ses peaux. Vers 1h30, sur un geste brute du Mike, je me réveille en sursaut : sa frontale n'éclaire ... plus, il fait ça à la lueur de la lune : chapeau Mike !
Vers 2h00, il se couche, et c'est le début d'une longue nuit qui va durer jusqu'à 4h00 du matin. Au réveil, Mike nous raconte qu'il a cassé le cutteur pour couper les peaux assez vite, et qu'il a bien galéré à finir !
Il ne pleut pas, la lune est couché, en 20-25 minutes, nous sommes prêts à partir : nous laissons les sacs de couchage et tapis de sols au refuge.
Et c'est enfin parti ! Une marche à la frontale, avec nos sacs a dos bien remplis, nous progressons sur un chemin très peu pentu, dans les bois en grande partie, avec un passage avec des arbres superbes. Ca ne nous fait pas gagner énormément de dénivelé.
Au bout d'une heure 20 à peu prés, nous pouvons éteindre les frontales, le jour se lève.
La configuration de la pente nous oblige à passer directement aux crampons sans même passer par les raquettes. Mike a déjà chaussé ses skis, cela lui permet de progresser assez mieux que nous ... surtout sur les cailloux :-)
Nous regardons derrière nous, où nous pouvons voir quelques cimes ariègeoises qui ne sont recouvertes que par quelques nuages assez hauts, alors que nous ne verrons surement pas le sommet du Canigou, tellement les nuages sont accrochés au sommet.
Nous savons déjà que nous n'irons pas jusqu'à la cheminée finale.
Après 2h00 de rando, Mike est un peu plus devant, et je vois Nich qui est arrêté. Il me dis qu'il va falloir s'arrêter et faire machine arrière car il vient de se blesser : il vient de se tailler le mollet sur 3 ou 4cms, à environ 5 cms en dessous du genoux gauche, coté intérieur, sur un peu moins d'un demi centimètre de profondeur : ça ne saigne quasiment pas : une chance, il a pris au niveau du muscle principalement, pas de veine à proximité.
Un déséquilibre sur le pied gauche, le pied droit qui se rabat pour refaire l'équilibre, mais qui arrive sur la jambe gauche avant d'arriver au sol !
Après avoir vu sa blessure, cela ne fait aucun doute, nous faisons machine arrière. Nous gueulons pour que Mike nous rejoigne, car il était a 100 m de nous a peu prés.
Nich arrive à marcher, nous arrivons sur un replat où nous nous arrêtons pour nettoyer avec les moyens du bord la plaie de Nich. Dans la catégorie OADSENF : ne jamais oublier de prendre une trousse de secours ! Nous prenons du thé en même temps. Mike n'arrive toujours pas...
Dudu va voir où il en est : il galère car il vient de dévisser en ski sur une 20aine ou 30aine de mètres, et il n'a été arrêté que par des arbres ! Non sans mal, il a réussi à nous rejoindre.
OADSENF No 2 : toujours avoir ses collègues de rando en visuel !
Nous reprenons notre marche de retour, et pensons déjà à l'amende : on se dis qu'on pourra dire qu'on a pris la voiture pour récupérer le blessé. C'est notre seule chance de se faire pardonner l'amende ... si elle est présente !
Nous arrivons au bout de 2 nouvelles heures de marche au refuge, et très vite après avoir récupéré les duvets/tapis de sols, nous arrivons à la voiture : pas de papillons sur le pare-brise : YES !!!
Sauf que ... après 20 minutes de rangement, changement, et remballage du matériel dans la voiture, nous entendons une voiture qui arrive : une citroën break de l'ONF : et là, c'est le drame...
Le mec nous dis qu'on a pas a être là, que c'est interdit pour des raisons de sécurité, nous disons que nous rapatrions un blessé, et que nous sommes montés ce matin : avec un coup d'œil sur les pneus de la voiture, il voit tout de suite que la voiture était là depuis hier soir au moins.
Nous ne nous battons pas de trop la dessus. Il nous explique que cela fait deux ans que cet arrêté existe. Nich demande : et il y a 2 ans, s'était pas dangereux ici ? Il nous répond que non, mais que depuis la tempête de 2003, tout à changé dans les mentalités et les responsabilités des dirigeants locaux...
Bref, rien à négocier, rien à faire, il nous donne l'amende. Inutile de vous dire qu'à ce moment là, on se dit que vraiment rien ne va, on se demande ce qu'il peut encore nous arriver.
Nous partons avec l'amende dans notre cul, et nous croisons les ouvriers que le mec de l'ONF avait amenés : ils sont en train de monter une barrière à 1500m pour empêcher les gens de monter plus haut entre le 30/04 et le 15/05.
L'ouvrier nous dis "vous avez de la chance" j'ai vraiment envie de lui dire non, mais il n'a pas fini sa phrase, et il rajoute "dans 1/2 heure, la barrière est finie et elle sera fermé ! "
Ah beh oui alors, on a de la chance :-)
On continue notre descente sur la piste forestière, en comparant le prix de la traversé du tunnel du mont blanc, une journée de forfait à Tignes Val D'Isère avec le prix de notre petite virée, tout cela en dégustant une soupe faite par Rosemarie : soupe au poivre d'après Mike : super bonne !
Bref, direction Prades :
Nich et Dudu vont dans une pharmacie pour essayer de se faire soigner : la pharmacienne, qui sortait de son petit déjeuner avec ses collègues, regarde la plaie et dis d'aller tout de suite aux urgences de la clinique de Prades.
Pendant ce temps là, Mike et moi nous réglons le problème de l'amende : après avoir demandé dans 2 tabacs, nous nous décidons à aller à l'hôtel des impôts de Prades pour acheter notre timbre fiscal.
Nous rejoignons Dudu et Nich qui sont à coté de la voiture en train de surveiller les policiers municipaux, qui sont en train d'établir des contraventions pour horodateur non payé ! A 2 minutes prés nous y aurions eu droit !
Direction la clinique, Nich est vite pris en charge, et nous l'attendons à l'accueil de la clinique dans des canapés très confortables.
Nous décidons Mike Dudu et moi d'engager une grande discussion sur la poule et l'œuf, la constitution européenne, la délinquance dans la banlieue de Prades, la difficulté de diviser 135 par 11 (11 étant le timbre fiscal de plus haute valeur dans les tabacs de Prades)
Bref, nous faisons une sieste d'une bonne heure au milieu des gens qui passent pour venir se faire soigner, des infirmières etc.
Nich réapparait avec un gros bandage au mollet : nous pouvons repartir sur Toulouse : mon Télépéage ne fonctionne toujours pas.
Dudu a Jayce au téléphone qui vit en Ariège au dessus de Vic-Dessos depuis peu : résultat : le temps était propice à la randonnée. Fait chier !!!!!!
Voilà, bravo, vous êtes arrivé jusqu'au bout !
Commentaires
Voiture jusqu'à Prades. Achat de la carte IGN. Je demande à la vendeuse quelques infos ... du coup elle oublie de rendre 10 roros de monnaie.
Bon on verra bien si la route est ouverte. On monte, finalement elle est ouverte, mais après 10km (sur 14.5km) de piste bien défoncée, nous faisons demi-tour victime du mal des ornières (c'est comme le mal des rimayes, mais version piste d'approche ). Résultat après 2h A/R de voiture sur piste défoncée nous dormons au camping. Et dire que nous ne sommes pas allés en Ariège pour ne pas faire trop de voiture ... A part ça le Banyuls était bon !
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