- Détails
- Écrit par Charline
- Création : 3 août 2022
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une sortie proposée par Niko, c'est toujours la garantie de beaux souvenirs
Participants : Niko (le GO), Gronchon, Seb, Charline et Fofo
Rédacteurs : Charline
Crédits Photos : Fofo, Niko
Le projet de faire l'arête Sud du Pène Sarrière le 30 s'est mis en place deux jours avant à la salle d'escalade après une bonne séance, autour de bières et de saucisson (ou de jus de pomme/framboise pour les plus jeunes, c'est à dire Faustin et moi). Motivés par Niko qui l'avait déjà fait trois fois, nous avons fini par accepter : Faustin et moi n'avions jamais fait de vraie grande voie, et encore moins sur une arête aussi impressionnante que celle de la Taillante. C'était une grande première pour nous deux, et la découverte aussi pour Seb qui ne l'avait jamais fait non plus.
Partis de Bordeaux à 7h en covoiturage, nous sommes arrivés au parking de Gourette vers onze heures après une pause petit déjeuner et courses à Lescun. Malgré la météo "ensoleillée et partiellement couverte" prévue, nous nous sommes retrouvés sous les nuages avant Laruns, nuages dans lesquels nous sommes rapidement entrés en rejoignant le départ de l'arête en remontant les pistes de ski de la station de Gourette. Pour Faustin et moi, qui marchons un peu en arrière, le défi est de ne pas perdre de vue notre père - Niko et Eric nous ont vite semé, et avec une visibilité à dix mètres, on ne fait plus que les entendre.
C'est où le départ ?
Après un briefing sur comment assurer en tête en grande voie, Niko est parti en tête de la première cordée. Eric l'a suivi, Seb en tête juste derrière pour savoir où passer puis Faustin et moi, qui nous habituons à l'atmosphère. Les nuages nous cachent complètement le bas de la falaise, réduisant sans doute l'appréhension de la chute, et on ne se voit pas d'un relais sur l'autre. Nous nous retrouvons dans la même ambiance qu'Etienne, Mickael, JC et Niko, dix ans et quelques jours plus tôt. (le CR)
Sur l'arête, chaque longueur a son identité, ce qui la rend très variée (même si toujours aussi impressionnante). La première est une introduction, pour monter sur l'arête et accéder à la Taillante. La seconde, un peu plus longue, nous fait passer à califourchon sur la partie la plus fine de l'arête. Si nous sommes tous plus ou moins passés assis, un certain Faustin avec beaucoup d'assurance se serait levé sur la Taillante pour se retourner et prendre quelques photos. Quand interrogé, il aurait déclaré à propos de cette manœuvre : "C'était large". Perso, je suis restée assise.
La longueur suivante nous fait grimper sur une dalle sans difficultés, qu'on redescend dans la longueur suivante. Si certains l'ont descendue en tête sans se poser trop de questions, j'ai apprécié avoir une dégaine qui m'assurait un minimum même s'il n'y avait pas de difficultés : on ne voit pas le fond de la vallée ou le pied des falaises qui nous entourent, mais le vide est bien là.
La longueur suivante nous fait contourner un gendarme avec un des pas les plus délicats de toute l'arête : il faut légèrement redescendre sur une petite vire avec une absence remarquable de mains et un léger bombé au-dessus de nous. Heureusement, les corniches sur lesquelles on se déplace sont assez larges (mais j'ai quand même pas mal râlé sur place, on ne se refait pas).
Nous arrivons ensuite à un relais au creux de la pierre, d'où nous partons pour la partie la plus longue de la grande voie, qui fait plus de soixante mètres. Avec nos cordes de cinquante mètres, nous laissons Seb partir devant puis déséquipons tout et partons à corde tendue derrière lui. Nous nous sommes félicités d'avoir pris des talkie-walkie : déjà que nous avions pas mal de difficultés à nous entendre avant, ça aurait été impossible de communiquer correctement, séparés en permanence de cinquante mètres. Faustin et moi avons alors commencé à descendre un pan d'arête dalleux, large d'une dizaine de mètres avec une bonne pente. Nous n'en voyons pas le bout, le passage se révélant lentement au fur et à mesure de notre avancée. Après avoir croisé un groupe venant de la face Est qui fait l'arête dans le sens inverse, nous avons rejoint le relais en bas de cette longue route.
Il nous reste alors la dernière longueur, commune avec les grimpeurs qui sortent de la face Est, pour rejoindre le Pène Sarrière. Nous avançons encore un peu sur l'arête avant de rejoindre un petit replat et la deuxième difficulté de la voie : un passage légèrement déversant et où l'on est vite inconfortable. Même si je voyais passer la corde dans cette espèce de cheminée, ma première tentative d'y avancer ne m'avait pas persuadée et j'ai attendu Faustin qui passait derrière moi pour avoir son avis sur la question. Il m'a rapidement rejoint et m'a aidée en m'indiquant un bac un peu plus haut dans la cheminée qui m'a permis d'arriver en haut pour rejoindre un dièdre court et les mètres finaux sur une dalle qui mène directement au sommet. Nous avons tous fini l'arête Sud vers 15h30 avec un départ à 12h30.
Après un court repas sur le sommet, nous avons ré-enfilé nos chaussettes et chaussures trempées de la montée dans les pistes et les nuages quelques heures plus tôt et sommes repartis en direction de la voiture.
La descente est raide, herbeuse et avec l'atmosphère humide tout est détrempé et nous avons redoublé de prudence. Les casques ont été enlevés uniquement après avoir traversé un petit pan de forêt et nous avons descendu en courant à moitié les pistes bleues et rouges jusqu'à la voiture. Juste avant le parking, deux brebis ont couru vers nous pour nous dire bonjour et se faire un peu câliner, concluant cette première journée de montagne pour tout le monde.
Merci beaucoup à Niko pour nous avoir entraîné au dernier moment dans cette première grande voie pour Faustin et moi, dont on se souviendra tous les deux pendant très longtemps. La prochaine fois qu'on voudra venir randonner ou grimper dans le coin, on s'assurera que la météo ne prévoit pas un seul nuage, pour pouvoir voir à quoi le Pène Sarrière et son arête ressemblent, cette fois !
Rédacteur : Seb
Crédit Photo : Fofo, Seb
après une soirée bien arrosée, on se dirige vers la face Est pour la classique et une grande voie un peu plus sportive :
Comme d'habitude du monde mais toujours une ambiance sympa. Toujours beaucoup trop de relais dans cette voie qui présentent un avantage, on peut se caler sur les relais pairs ou impairs avec la cordée précédente pour éviter de se marcher dessus, voire d'enchaîner deux longueurs.
C'est le kiff dans la voie :
A défaut de voir le soleil dans le ciel, il éclaire les visages à l'arrivée:
Et avant de rentrer sur Bordeaux, une petite récup à Laruns :
Un grand Merci à Niko pour sa patience dans la taillante le samedi, qui n'aura pas enchainé avec ni une seconde grande voie, ni une via ferrata ni une via cordeta, ni quelques courses, juste quelques bières ;)
Commentaires
Je trouve çasuper- expo.Pas moyen de s'assurer
contre les typos,les contre-interpré tations etc...
J'en ressors ému comme si j'avais chevauchée le rire
oups non,la taillante.
Bravo à tous ces cavaliers du rocher.
Il me tarde déjà de lire votre prochain CR
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