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Préambule :
La face nord du Vignemale c'était un objectif qui était dans notre tête depuis qu'on a commencé le Terrain d'aventure.
Mais plein d'aléas ont fait que nous n'avions pas pu le tenté :
- été 2004 : c'était planifié mais de longues heures passées à se fourvoyer dans le mur du cirque (en compagnie de niche et virginie) nous permettent de nous rendre compte que nous ne sommes pas prêt pour ce genre d'ascension.
- Début été 2005: un bête accident de canyoning me met le doigt en vrille ce qui m'immobilise
- Fin été début automne 2005 : Aucune fenêtre météo adaptée.
- Début été 2006: Ascension planifié au moins 3 fois mais annulée à cause de la météo et notamment du risque d'orage
Donc cette face nord c'était un peu notre Balaïtous à nous.
En début de semaine dernière nous étions résignés au vu des prévisions météo, nous n'avions aucune chance de le tenter avant le départ du Niko pour les dolomites et la Croatie.
Mercredi à notre grande surprise le temps annoncé pour vendredi n’est pas trop mal.
Du coup nous nous décidons. Je m'organise pour poser mon jeudi après-midi et mon vendredi tandis que Niko récupère le maximum d'information et potasse le topo.
 
Approche :
Donc jeudi nous voilà parti à 14:30 de Bordeaux direction le pont d'Espagne.
Sur la route nous évitons de peu une bâche qui c'est décrocher d'un camion et nous sommes content de ne pas rentrer dans les statistiques qui comparent la mortalité des automobilistes à celles des alpinistes.
18H Cauterets où on s'enfile une bonne pizza qui nous permet de stocker des colories pour la dure journée du lendemain qui nous attend.
18H40 : Arrivé au pont d'Espagne ou nous préparons nos sacs. Là le thème c'est la légèreté. on prend le minimum possible à savoir :
barres de céréales
1,5 litre d'eau par personne
les baudriers + sangles + 10 dégaines
Corde d'alpinisme (2*50m)
un jeu de coinceur
les friends mais on laisse le plus gros
4 pitons
chaussons d'escalade
Chaussure de rando pour Niko et tennis pour moi
Crampons
1 seul piolet qui pourra faire office de marteu si nécessaire. 
1 coupe vent et 1 sous-pull en polaire.
A 19H nous sommes donc parti en direction du refuge des Oulettes de Gaube que nous atteignons vers 21H après avoir croisé de nombreux isards.
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La bonne surprise de cette petite marche est que nos sacs nous semblent légér. Il faut dire que la dernière fois que avions fait ce trajet c'était avec le pompes de ski les skis, les corde, ... pour aller faire la voie des séracs et cela avait été dure.
22H au dodo. Nicolas s'endors rapidement. Je le sais car ce salaud il a ronflé comme un doudou. Du coup pour moi le sommeil fut un peu plus dure à trouver.
3H15 : réveil. Le petit déjeuner nous attend dans la salle commune ou le gardien avait laisser un petit mots qui nous fait sourir pour nous désigner notre plateau : "pour les Beaux Nichons".
4H : départ de la marche d'approche. Il fait nuit noir (pas de lune) mais nous nous perdons pas. Nous atteignons le glacier.
Nous Cramponons et nous encordons en "N" par sécurité car le glacier est bien crevassé.
Vers 5H40 nous arrivons au pied de la voie et constatons que comme annoncé un pont de neige permet de franchir la rimaye sans problème.
 
Ascension :
Vers 6H avec les premières lueurs du jour nous attaquons. Par soucis de rapidité Niko fera tout en tête.
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L'attaque se fait par 2 longueurs en 5 sur un filon d'ophite vert. Ces 2 premières longueurs sensées être les plus dure nous paraissent facile et le rocher est excellent. Cela nous met donc en confiance pour la suite.
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Rapidement nous montons cordes tendus. Le rocher est compact et en dehors de pitons en place il est assez difficile de poser des protections fiables.
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Le rocher est assez inégal suivant les zones. Niko au dessus de moi fait tomber de temps en temps des petits cailloux. Un d'ailleurs atterrira sur mon épaule mais sans dommage.
Nous retrouvons alors l'arrête intermédiaire ou la difficulté nous impose à tirer de nouveau des longueurs. Depuis le début l'escalade est sympa et varié et l'ambiance est super (grandiose, vertical, austère).
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Arrive alors un point où on à le choix entre contourner sur la gauche un mur  (III en rocher annoncé délicat) ou passer par le mur qui est annoncé en 6 ou V+/A0.
On opte donc pour la deuxième solution en se disant si le rocher n'est pas annoncé comme délicat c'est qu'il doit être bon.
Niko passe en libre le pas difficile qui s'avère être un bon 6 continu sur du 5 jusqu'au relais. Pour ma part après une première tentative infructueuse sur ce pas je n'hésite pas à tirer sur le clou. Je continu sans problème jusqu’à ce que la montagne nous rappelle qu’elle s’appelle Vignemale (qui veux dire « Mauvaise Roche »). Au niveau de ma poitrine un énorme rocher de 50*50*20 cm minimum se détache alors que je n’ai même pas eu l’impression de tirer dessus. J’ai l’impression que la montagne s’effondre. Le rocher me balaye les jambes avant de dévaler la paroi dans un vacarme assourdissant. C’est alors le moment de faire le bilan. Je suis pendu au bout de la corde, j’ai rien cassé juste quelques égratignures aux jambes. Nous sommes seul dans la face et heureusement car en dessous c’était Beyrouth. Donc tout va bien après cette petite frayeur, je peux donc rassurer Niko et continuer tout en pensant qu’il valait mieux que cela arrive à moi en second qu’à lui en tête.
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Nous continuons sans encombre souvent en corde tendu jusqu’à la zone de schiste rouge en redoublant d’attention par rapport à la qualité du rocher surtout dans cette zone où les pierres sonnent creuses et où c’est difficile de poser des protections.
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Ensuite, nous rejoignons l’arrête Gaube qui mène au sommet par un cheminement facile en III+ sauf la dernière longueur fait une petite erreur et préfère prendre un passage ne V+ tassé en mauvais rocher plutôt que du II ! Il le passe sans trop de problème. J’attends son feu vert pour démarrer car il semble qu’il a du mal à constituer le relai. Je me lance et passe sans problème et quand j’arrive à son niveau, je m’aperçois qu’il n’a pas pu poser de relais et que ce branleur m’assure uniquement avec le poids son corps !
13H10 Ca y est, après 800m et 7H10 d’ascension, nous sommes au sommet vraiment content de cette superbe ascension.
 
Retour :
14H il est temps d’entamer la longue descente. Glacier d’Ossoue, Refuge de Baysselance, puis vers 16H30 une pause  s’impose au refuge des Oulette pour prendre une bière et des cahouettes.
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Maintenant, comme on nous l’avait dit, cette Face Nord on ne la regarde plus de la même manière !
Nous ferons sur le trajet une micro sieste au bord du lac de Gaube avant d’arriver vraiment fatigués aux voitures vers 19H.
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A+
 
Fino