Après
le restau on a garé la flat dans un cul de sac un peu en pente. On a eu
l'impression de glisser hors de la bagnole toute la nuit 
Au réveil faisage des sacs, remplissage des gourdes (et pas de la gourde 
) puis petit café au bar tabac d'Etsaut. Le dialogue s'installe entre
nous et le gars qui tiens le bar. Manifestement il grimpe beaucoup et
connait bien le coin.
"Vous allez vous régaler ! La voie est plutot surcôtée. Les 2 premières
longueurs, vous pouvez les faire corde-tendue. (...) Vous allez voir,
ca va passer tout seul vous allez courir dans la voie. Vous pouvez pas
vous tromper : il y a une ligne de spits rapprochée juste au bord du
couloir (...), c'est là qu'il faut aller !
(...) j'passe du 7a en dalle, mais dans certains secteurs il y a des 6a
où je comprends rien. Les Schtroumpfs, c'est bien (...). (...) spigolo
d'Ansabère niquel en artif avec un niveau 6a+ continue ca passe. (...)
Zulu c'est terrible, dans la dernière longueur quand tu regardes en bas
... t'es obligé de regarder devant pour voir le début de la voie.
(...)."
Bref une discussion très enrichissante qui nous fait prendre un peu de
retard sur notre horaire, mais qui nous apporte plein d'infos
importantes sur la voie et sur l'approche. Ca tombe bien parce que
l'imprimante n'a plus toutes ses couleurs et le topo n'est pas super
lisible.
On se gare la où il faut, et on attaque la marche d'approche bien montante. Après la forêt c'est un pierrier pas si pire que ça. On fait une pause pour admirer la paroi. Je suis très loin de faire un "perfect". C'est d'autant plus dommage que nous n'avons pas grand chose en plus du topo...
Finalement nous arrivons au pied de la voie : 10m à droite du
couloir d'avalanche nous voyons une belle ligne de spits bien proches
les uns des autres. Le gars avait raison : c'est très équipé. Par
contre ca a l'air bien raide pour faire corde tendue. D'un commun
accord (j'étais celui qui étais le plus d'accord), ça sera Virginie en
tête. C'est partie, mais elle est un peu juste pour mettre la 3ième
dégaine. Elle hésite puis finalement renonce et redescend. La journée
d'hier a laissé plus de traces sur Virginie que je ne le pensais. C'est
pas son jour tant pis, j'y vais. En faisant le grand j'arrive à mettre
la 3ième dégaine, puis je continue. Ca continue par une faille qu'il
faut passer en Dülfer. J'en chie comme un turc. Effectivement les
fissures, c'est pas le genre de truc qu'on travaille beaucoup à la
salle. Je dois faire 2 pauses dans la voie pour récupérer au niveau des
bras ... mais aussi au niveau des kiwis. C'est bizarre, mais de là où
je suis je trouve que les points sont bien éloignés les uns des autres
!!! On est bien bien loin de faire corde tendue comme espéré ...
Bon, la journée s'annonce moins ambitieuse que prévu. Virginie me rejoint au relais non sans mal !!!
"C'est pas du V+ ca ... C'est au moins du 6b !"
L'impression du topo était tellement mauvaise qu'on a interprété le "V-" de la 1ère longueur par un "V+". Par contre il était bien écrit "attaquer 10m à gauche du couloir" et non "10m à droite !"
Bon, un p'tit rappel et nous pouvons attaquer la vrai voie bien secoués par cette première longueur qui nous aura rajouté un peu plus de retard sur notre planning. Après recherche, nous avons fait la 1ère longueur de "Purée de Ouille ouille" en 6b+. aille aille aille !
Virginie part finalement en tête dans la voie. Finalement la journée d'hier n'a pas laissé tant de traces que cela
Elle enchaînera toutes les longueurs, certes côtées généreusement, mais quand même !
La voie est un vrai régal, le rocher est très bon, la grimpe très sympa et le tout dans une super ambiance !
Nous sommes en haut de la dernière 6b à 16h (ancienne heure). Virginie est bien fatiguée nerveusement, mais heureuse. 1h30 de rappels plus tard nous sommes au pied de la voie.
C'est l'heure du retour à voiture... Comme le dit Patrick -Dieu-
Edlinger "Quand tu as bien mangé il faut faire la vaisselle" ! 