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Il y a déjà quelques années, alors que je confiais mon envie (mon ambition) d'effectuer l’ascension du Mont-Blanc - un jour - par moi-même, entendu sans guide... Un indigent me contraria et tînt à mon égard les propos suivants : "Attention ho la la ! Le Mont-Blanc, c'est pas les Pyrénées, c'est de la Haute montagne." Assurément, il avait raison sur un point, le Mont-Blanc culmine à 4810m : à ce titre, il est bien le plus Haut sommet de l'Europe occidentale. Il fallait donc y aller voir de plus près.

 

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  Summiters du Mont-Blanc !

   

Participants : will, orel

 

Will est en vacances aux Houches (entre les communes de Chamonix et de Saint-Gervais) depuis une semaine. Il fait le routeur météo : mercredi 15 juin, fenêtre de beau temps prévu ! GO GO GO. Mon plan pour cette OCDP est le suivant.

  

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Train de nuit depuis Austerlitz jusqu'à Saint-Gervais (commune du Mont-Blanc).

Montée au refuge de Tête Rousse (3167m)

Dénivelé : + 1400m

Argh ! Le TMB ne monte pas jusqu'au Nid d'Aigle à 2362m (le terminus classique), mais s'arrête à la gare de Bellevue à 1800m (construction d'un paravalanche).

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Départ : le TMB (Tramway du Mont-Blanc) à Saint-Gervais.

En plus, on se fait plaisir en passant par un sommet intermédiaire le Mont-Lachat (2047m), ce qui nous rajoute + 100m de dénivelé pour le fun ! Bref...après ce petit détour, nous rejoignons les rails du TMB pour rejoindre à pied le Nid d'Aigle et rejoindre au final le refuge de Tête Rousse. Pas besoin de crampon pour cette marche d'approche un peu fastidieuse !

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Marche sur le chemin de fer : un bouquetin nous barre le passage!

Et encore, ça va qu'on ne monte pas au refuge du Goûter comme la plupart des clients avec leurs guides : dans ce cas, il faut compter 2000m d+ la veille du Mont-Blanc !!! Nous arrivons en fin d'aprem au refuge de Tête Rousse. Même si le refuge a été rénové récemment, les conditions sont spartiates : pas d'eau courante, toilette sèche, il faut acheter des bouteilles d'eau minérale hélicopté pour boire à table.

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Refuge de Tête Rousse, tout neuf !     

 

Montée au refuge du Goûter (3817m) et acclimatation jusqu'au Dôme du Goûter (4304m)

 Dénivelé : + 1150m / - 500m

Réveil trankilou à 6h30 pour un petit déj à 7h. Cette première nuit à plus de 3000m a pour but de nous acclimater un peu. Léger mal de tête, mais pas pire. Un cachet et tout va bien :-)

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Le fameux couloir du Goûter, réputé le plus mortel des Alpes !

Journée de transition. On chausse les crampons au refuge de Tête Rousse, on s'encorde pour la forme et on attaque le fameux couloir du Goûter, qui conduit quelque 700m plus haut au refuge du Goûter (3817m). CASQUE OBLIGATOIRE.

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Départ de Tête Rousse pour le Goûter !

 

A cette saison, le couloir est en bonne condition : partiellement gelé, ce qui limite les chutes de pierre ! Il s'agit en fait d'une petite course mixte : mi-roche pourrie - mi-glace pourrie qui débouche directement au refuge du Goûter, surplombé par l'aiguille du même nom. Des mains courantes un peu partout facilite l'accès au refuge dans ce terrain quelque peu délicat ;-)

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Montée de will dans le couloir du Goûter.

Arrivée au refuge du Goûter vers 11h. Nous décidons de prendre un chocolat avant de repartir à l'assaut du Dôme du Goûter à 4300m (500m d+ supplémentaire, la moitié du Mont-Blanc). L'objectif est triple : nous promener l'aprem par beau temps, repérer le chemin que nous effectuerons de nuit le lendemain et s'acclimater un peu mieux.

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Visite gratuite du refuge du Goûter (3817m)

Sur le chemin de la montée au Dôme, il fait un gros cagnard... Will est un peu fatigué et traîne la patte derrière. Au bout d'un moment, jugeant le terrain sain (du point de vue des crevasses), je coupe l'encordement et termine seul jusqu'à l'épaule du Dôme du Goûter. Première vue vers l’abri Vallot, les Bosses et le sommet du Mont-Blanc tout proche. Je pique-nique au soleil, avant de redescendre trouver Will qui profite lui aussi du soleil de 4000 :-)

A ce moment, une fusée en running nous double, qui se dirige vers le Mont-Blanc ! Putain, c'est qui se FOU ???!!!?? Je dis en blaguant : c'est kilian Jornet qui fait son footing :-) En effet, c'est bien lui... Il est parti quelques heures auparavant des Houches (850m) pour faire son footing au sommet du Mont-Blanc dans la journée (4000m d+). Un peu plus tard, au refuge du Goûter, on retrouve Kilian, lui le champion de trail et de ski-alpinisme, un catalan de 24 ans aux multiples records mondiaux !!! Il me fait l'honneur d'une petite pause photo... on échange quelques mots avant qu'il ne reparte en courant dans le couloir du Goûter. Hallucinant !

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Kilian Jornet, mon héros :-)

 

Bon allez une petite bière d'acclimatation ;-) On se fait remarquer par le gardien et les cuistots qui sympathise avec nous les bordelais... L'ambiance dans le refuge est internationale (allemands, anglais beaucoup, russes, ...) mais pas vraiment chaleureuse. En comptant 1 guide pour 2 clients, la concentration de guide avec leur PINS de chaque vallée est imposante... Bref, c'est pas la grosse fête, mais l'ambiance est quand même sympa. Je sympathise avec un vieux guide suisse, qui me donne quelques conseils : la Bionnassay NON, Arête de Rochefort VAS-Y (sans la Dent), Traversée des Dômes de Miage SUPER (coin sauvage en plus), Midi-Plan OK MAIS GAFFE AUX CONDITIONS DE NEIGE EN FIN DE SAISON.

 

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On est dans le thème... Dixit les cuistots, on a le record-bière de la soirée :-)

Météo-radio parfaite pour le lendemain :-) Dodo à 21h. Réveil programmé à 1h40 pour un petit dej programmé à 2h00 (comme tout le monde).

Ascension du Mont-Blanc (4810m)

Dénivelé : + 1000m / - 3000m

Après 15mn de sommeil pour ma pomme, pas beaucoup plus pour Will, c'est le réveil. Arghhh ! Départ à 2h30, baudrier-crampon installés. On laisse les casques, on allège les sacs. Il fait nuit,la lune est pleine... Le thermomètre oscille entre -5° et -10°, ciel dégagé, presque pas de vent. Condition idéale :-) Je décide de ne pas nous encorder pour la première partie facile, que nous avions repérée la veille et jugée saine. Un guide sur le chemin nous engueule gentiment : "les gars, encordez-vous, ça coûte rien ! Si un pont de neige céde, vous êtes au fond..."

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Montée dans la nuit...

Je dirais qu'il y a en gros 40 à 50 personnes ce jour sur le sommet : pas la grosse foule de l'été, mais déjà beaucoup. Je remarque 4 à 5 cordées devant nous, que nous rattrapons dans la nuit avant le refuge Vallot. Will avance à un rythme régulier : je me cale derrière lui. Au niveau de l’abri Vallot, nous avons atteint la moitié du parcours en de 2h. Il reste deux cordées loin devant, nous effectuons une pause et sommes bientôt rattrapés par plusieurs guides et leurs clients (pas tous frais comme des gardons).

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Lever du jour sur l'arête des Bosses

Le jour ne va pas tarder à se lever... La suite du parcours est MAGNIFIQUE. C'est l'arête des Bosses. Première bosse avec une pente à 35°, puis on poursuit sur le fil pour atteindre une seconde bosse... on poursuit sur une arête effilée somptueuse qui nous mène au sommet du Mont-Blanc !!!

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Will sur l'arête finale... Une cordée derrière.

 

Nous sommes au sommet 6h30, Will est claqué. On reste 15-30mn au sommet avec une dizaine de gars à contempler le monde et à faire des photos souvenir :-)

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Vue sur l'Aiguille du Midi, 1000m plus bas !

 

Redescente rapide... Plus facile que nous l'imaginions. La neige est vraiment parfaite : nous descendons tout de face...

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Redescente vers l'abri Vallot...

A Vallot, nous nous décordons pour les 500m restant et enlevons même les crampons pour aller plus vite. Retour au refuge du Goûter à 9h pour la bière ;-) Je me fais une petite omelette. On fait une bonne pasue. Au final, on a mis 6h30 A/R sans forcer (pause inclue).

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 Bière des Summiters heureux.

Il nous reste plus qu'un longue et pénible redescente vers la vallée : d'abord le couloir du Goûter qui parpine de plus en plus avec la chaleur ambiante... Nous sommes à 15h30 à la gare de Bellevue (1800m) pour prendre le TMB et rentrer sur Saint-Gervais épuisés mais satisfaits !

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Ultime redescente du couloir du Goûter laborieuse !

 

Vidéo Bonus

Topos

 

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Topo IGN Mont-Blanc par arête des Bosses