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aneto-escudier

 

Participants : Irène et Géraud.

Nous partons de Bordeaux vendredi soir (le 15/07/16) vers Benasque (Espagne), d'où nous planifions de gravir l'Aneto par son versant Sud. Le voyage se déroule sans histoire et, après une nuit confortable dans un hôtel de Tarbes, nous atteignons Benasque, Samedi vers 11h.


1- Samedi 16/07/16:
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Nous garons la 206 d'Irène au parking du camping  de Senarta (1500 m) le long du Rio Esera.

parkin-camping

La navette qui monte au refuge de Coronas
 (1950 m) ne passe que toutes les 2h30 et la bougresse vient de passer sous nos nez (et à ma barbe).  Nous décidons donc de
 monter à pied au refuge (9km en pente douce sur un large chemin carrossable pour 500m de dénivellé). Le refuge est placé dans un endroit idyllique et nombre d'espagnols arrivés en navette se prélassent au soleil.  L'herbe bien verte et l'ombre des pins nous accueillent le temps d'une pause casse-croûte bien méritée.

refuge vallivierna

 

Vers 17h (le soleil chauffe encore pas mal), nous commencons la montée vers les "ibons" de Coronas:
- l'Ibonet (2200m)
- l'Ibon inferior (2500m)
- l'Ibon medio (2700 m)

ibon medio


Vers 21 h nous plantons la tente (houba-houba-hop) sur le bord sud de l'Ibon medio.

tente houbba


Face à nous se dresse le pic Escudier et l'Aneto (légèrement à sa gauche).

aneto-escudier


Nous savons que le couloir Estasen monte entre ces deux pics mais il se cache derrière le pic Escudier.


2- Dimanche 17/07/16:
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Comme nous ne savons pas quelles sont les conditions de neige du couloir, nous gardons en tête deux plans d'action:

Plan A: remonter le couloir Estasen, suivi de la crête SE-NW de l'Aneto, jusqu'au sommet. Ce plan est lui-même subdivisé en 2 sous-plans: prendre la branche de droite (vs de gauche) du couloir:
http://www.camptocamp.org/routes/57400/fr/aneto-couloir-estasen

Plan B: gagner le col de Coronas, puis le sommet en suivant la voie normale que l'on rejoint peu après ce col.
http://www.camptocamp.org/routes/57870/fr/aneto-par-les-lacs-et-le-col-de-coronas

La nuit sous la tente, sous la protection de la pleine lune, est reposante. Nous quittons le camp de base au lever du jour, vers 06H. Après l'épisode du chaussage de crampons (qui se sont déréglés depuis la dernière balade, gosh !),

crampons

suit la montée sur un névé qui pointe vers le col de Coronas, puis une traversée dans la moraine, jusqu'au pied du couloir Estasen atteint vers 8h.

pied couloir

Ce pauvre couloir est tout amaigri par rapport aux photos vues sur la toile
[http://philrando.free.fr/Photos/aneto13.html].

couloir amaigri

 

Au premier tiers, un passage semble franchement étroit et je me demande si les conditions sont favorables. Par contre la consistance de la neige est encourageante: bien gelée, sans être de la glace. Quant à la sortie: nous sommes libérés du choix du sous-plan: seule la branche de gauche est encore enneigée. Je me convaincs que la partie étroite doit se passer en mixte et, nous voilà partis dans le couloir. Les lunettes d'Irène manifestent un désaccord en sautant des mains d'Irène puis en
dévalant 50 m sur le glacier. Mais Irène réagit fermement à ces velléïtés d'insubordination: en quelques minutes, la progression vers le haut reprend.

On monte tranquillement jusqu'à l'étroiture.  On grimpe, bras-jambe gauches sur le rocher, bras-jambe droits sur la neige, sur une trentaine de mètres.  Puis la progression sur neige dure, avec environ 40/45 degrés d'inclinaison, commence: c'est bien régulier, et, finalement, assez agréable car on est encore au frais.

couloir

 

Dans la sortie de gauche (annoncée plus raide sur le topo), Irène trouve de bonnes traces, qui facilitent la progression: c'est Byzance !!  Vers 09h nous achevons la montée vers la crête de l'Aneto et trouvons le soleil.

crete


Nous atteignons le sommet à 9h 30.

sommet

Super ! C'est ma première fois sur l'Aneto. Je suis très ému et Irène est contente de retrouver ce vieux copain de jeunesse: un bel exemple d'activité à trois, parfaitement réussie.

N.B. c'est aussi un adversaire commun puisqu'il s'était refusé à nous lors d'une tentative à ski, depuis la Rencluse, au printemps 2001: au Portillon Supérieur, il nous avait noyés dans le brouillard, si bien que nous n'avions pas trouvé le chemin vers le glacier de l'Aneto. Cette activité à trois avait été conflictuelle (sigh!) ...

On a un peu mal aux pieds après la descente et les 9km de route; nous sommes à la voiture à 19h. Après le pot de la fin sur une terrasse de Benasque,

terrase Benasque

puis un dîner copieux suivi d'une nuit réparatrice dans une "Fonda" de Villaler (un village 30 km au sud de Vielha), nous rejoignons Bègles, lundi en fin de matinée.

Bilan:
2000 m de montée puis descente, 18km de route.
Un couloir de 300m à 45 degrés (en moyenne), coté PD+.
Une belle nuit d'été, à trois, sous la lune: Irène, Géraud et l'Aneto.
Trois ibons.